dimanche 28 décembre 2008

08-12-19 Siem Reap


De de mon passage au Cambodge en 2006, je me souvenais particulierment bien de la route entre Phnom Penm et Siem Reap. Une espece de champ parsemé de crateres que le bus empruntait en faisant sauter les passagers comme on ferait sauter une crepe a la ''chant de l'heure''. Mais en moins de 3 ans, le changement a été majeur avec l'asphaltage dudit champ. La route fut donc facile et vers 14h00 nous arrivions a Siem Reap. Un tuck-tuck et une guesthouse plus tard, nous étions fin prets pour visiter 2 jours durant les somptueux temples dAngkor. Apres une apres-midi tranquille, nous avons mangé dans un des nombreux restaurants de rue que la ville a a offrir. On y mange une soupe, une assiette de riz frit ou de nouilles au poulet por environ 1$ US. Puis nous avons fait un petit tour au ''night market'' ou l'on trouve réuni en un meme lieu tout l'artisanat du Cambodge. Place idéale pour faire des affaires!

Le lendemain matin, le tuck-tuck que nous avions réservé la veille nous attendait fierement en avant de la porte de notre guesthouse. Nous avons donc parcouru les quelques kilometres nous séparant de l'entrée des temples. Il nous fallait acheter nos billets: 20$ US la journée. Pas mal quand on sait qu'on peut vivre ici 2 jours avec 20$ US! Mais ce site classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO est en piteux état a cause de l'environement (foret) qui tente sans cesse de l'absorber. Son entretien est donc fort couteux, et nous espérons que les sommes collectées par les visites seront adéquatement utilisées afin de préserver encore longtemps ce joyau architecural et culturel. Les temples d'Angkor s'étallent sur des centaines de killometres carrés. Ils ont été batis entre le 9e et le 13e siecles en l'honneur des rois-dieux qui régnaient alors. Mais avec le temps, avec la disparition de cette civilisation et l'abadon des sites, la nature a lentement repris ses droits, une épaisse foret envahissant les temples un a un. Ce n'est qu'en 1850 qu'un archéologue français trouva ce qui restait de ce pan entier de l'histoire khmer. La grandeur d'Angkor allait a nouveau pouvoir éblouir le monde.

Les billets achetés et les photos prises (on vous prend en photo car chaque billet porte la photo de son détenteur!), nous sommes partis a la conquete des temples. Le premier devant lequel nous sommes passés est l'incomparabe ''Anglor Wat'', plus grand lieu de culte au monde. Mais nous le visiterons demain. Le premier visité est ''Bayon'', qui est situé dans une enceinte carrée de 3 kilometres de cote. Mais attention, pas n'importe quelle enceinte. Elle mesure 8 metres de haut par 6 metres de large. Le tout en pierre taillée. A chaque point cardinal une porte au dimensions gigantesque donne acces au complexe. Tout simplement colossal. ''Bayon'' est en lui-meme un temple assez imposant, avec ses tours, ses galeries, ses allées, ses cours... Ensuite, le temple ''Baphuon''. Depuis plusieurs années, une équipe française tente de le reconstituer. On dit de ce temple qu'il est le plus grand puzzle du monde. En effet, dans les annéess 50, les archéologues ont entrepris de le cartographier et de répertorier chaque piece le constituant. Puis ils l'ont démonté, piece par piece, afin d'en refaire la structure qui menaçait de s'effondrer. Mais le régime de Pol-Pot prit place. Et dans sa quete d'élimination systématique de toute forme de culture, le régime détruisit toute la documentation reative a ce projet. Si bien qu'a leur retour apres la chute du régime, les archéologues se retrouverent avec un temple décomposé en milliers de morceaux sans aucune idée de quelle piece allait ou. Mais les convictions et la persévérance humaine étant bien plus fortes que la plus terrible des dictatures, les archéoloogues se remirent patiemment au travail et entreprirent de reconstituer ce casse-tete aux dimensions pharaonniques. Et aujourd'hui, petit a petit, le temple renait de ses cendres. 2 grues aident les archéologues a finaliser la structure de béton sur laquelle les pieces sont remontées une par une. D'une certaine façon, c'est comme si on se replongeait dans le temps et qu'on reconstruisait un temple au complet. Sur la face arriere du temple se trouve un immense buddha couché de 40 metres de long. Tout simplement somptueux. Non loin de ''Baphuon'' se trouve la terrasse royale. Une immense terrasse de 350 metres de long et qui fait face a une grande plaine. C'est la que les gens prenaient place pour assister aux cérémonies qui s'y déroulaient ou que le roi recevait ses invités. Faisant face a la terrasse royale, des tours se dressent. L'une d'entres elles, qui menaçait de s'effondrer, a fait l'objet d'un projet de reconstruction par un programme japonais. La tour a été entierement démontée, chaque pierre numérotée, les fondations excavées. Par la suite, on a refait les fondations selon les techniques utilisées dans le temps, puis les pierres ont été assemblées a nouveau tel qu'elles étaient initalement. Le résultat est éloquent. Apres avoir mangé dans un des nombreux casse-croute disponibles, nous avons passé l'apres-midi a visiter d'autres temples, au dimensions plus modestes mais toujours démesurées. Le soir, sales et repus, la premiere chose faite en rentrant a la guesthouse fut de prendre une douche. Puis, pour récupérer d'une journée a marcher sous le soleil, nous sommes allés expérimenter les massages khmers. Pendant 2 heures, avec Gary et Stéphanie, nous sommes allés confier nos corps endoloris aux mains expertes de masseuse cambodgiennes. Massage tonique mais O combien salutaire! En rentrant retrouver Sylvie qui était restée a la guesthouse, nous avons pris l'apéritif avant d'aller manger a l'extérieur, encore et touours dans des restaurants de rue. C'est bon, pas cher, et tellement plus agréable que de se retrouver dans un restaurant climatisé entourré d'occidentaux! En effet, nous voyageons pour découvrir des cultures différentes de la notre. Et manger avec les locaux, la meme chose qu'eux, les regarder aller, apprendre leurs façons de faire est pour nous une source intarrissable de plaisir.

Le lendemain matin, notre journée commença a l'identique de la précédente. Notre tuck-tuck nous attendait en avant de notre guesthouse. Il nous conduisit rapidement faire les temples que nous n'avions pas encore visités. Le premier, ''Ta Prohm'', est un excellent exemple de ce a quoi pouvaient ressembler les temples lors de leur découverte en 1850. En effet, dans ce temple, certains arbres ont été laissés tel quel. On y découvre alors des scenes facinantes ou les arbres ont poussé a travers les pierres qui constituent les murs. Si bien que aujourd'hui, les racines descendent sur les murs tel de la cire qui coule le long d'une bougie. Un plaisir pour les yeux qui est aussi un suplice pour les temples dont les murs s'effondrent uns a uns a cause de cette situation. C'est d'ailleurs un des grands dilemmes d'Angkor. En effet, certaines voix s'élevent contre les nombreux projets de restauration qui on lieu actuellement, prétextant que le démontage puis le remontage de temples en y ajoutant des méthodes contemporaines de fortification des structures va a l'encontre de la nature des choses et que les temples devraient etre laissés en l'état. D'autres, au contrire, se battent pour maintenir en état, voire meme rebatir, les temples afin de permettre aux générations futures de voir elles aussi ces témoignages architecturaux de civilisations aujourd'hui disparues.

Nous avons donc passe la matinée a faire la tournée des temples alors qu'un soleil de plomb s'abattait sur nous. La pause de midi fut bienvenue. En apres-midi, il était temps d'aller se payer ''la cerise sur le gateau'': ''Angkor Wat''. L'arrivée devant cette icône architecturale se fait par une immense alllée bordée de 2 immenses bassins d'eau. De part et d'autre, la ballustrade est une illustration de la culture boudhiste. Elle est constituée de personnages taillés dans la pierrre tirant un seprent. Quelle entrée en matiere... Au bout de cette allée, 3 portes donnent acces a la cour principale. Et la, lorsque nous sommes passés sous le porche, nous avons l'exacte impression que nous avons eu il y a seulement 10 jours en découvrant le Taj Mahal d'Agra. Tout au bout de cet immense jardin se dressait non pas les 5 domes de marbre banc du temple indien mais les 5 tours de pierre grises d'Angkor Wat. Quelle sensation de grandeur, d'immensité, de démesure meme. Nous avons longé une autre allée qui menait aux portes du temple. En son premier étage, tout autour de la galerie intérieure, de somptueux bas reliefs retracent les gands moments de l'époque des temples. Puis, au 2e niveau, de grands bassins carrés autrefois remplis. Au 3e niveau, une grande cour carrée ceinturant la tour centrale dont l'acces est aujourd'hui fermé. Il semblerait qu'il y ait actuellement des travaux d'aménagemement de ce 4e et dernire niveau. En effet, il y a 3 ans, une fois rendu en haut, je dois avouer que la descente des escaliers étroits et usés dont l'inclinaison doit avoisiner les 80 degrés d'inclinaison m'avait beaucoup impressionnée. Ces escaliers abruptes ont du générer bien des accidents. On a d'ailleurs pu observer la mise en place d'un nouvel escalier plus ''praticable'' qui devrait prochainement permettre d'accéder a nouveau aux cours du 4e niveau d'Angkor Wat.

Avant que le soleil ne se couche, nous avons quitté le temple pour rejoindre notre tuck-tuck et nous faire conduire a la derniere étape de notre visite. Il s'agit du temple de Phnom Bakheng, situé sur le haut d'une colline et dont la vue est sans égal pour admirer le coucher de soleil. Nous avons donc atteint le sommet par le petit chemin qui serpente a travers la foret pour nous apercevoir que nous n'étions pas les seuls a avoir eu cette idée: des centaines de personnes étaient massées sur le haut du temple, appareils photos et caméscopes en main, en attendannt que l'astre de feu plonge derriere l'horizon. Nous avons donc eu droit a un tres joli coucher de soleil, et sommes redescendus tranquillement retrouver notre chauffeur qu'il a fallu retrouver parmi une centaine d'autres! De retour a la guesthouse, une bonne douche nous permit d'éliminer toute la poussiere accumulée dans les temples. Puis ce fut la pause apéro avant d'aller manger. Un autre arret au ''night market'' pour compléter quelques achats et il était temps d'aller dormir et de prendre des forces, car nous allons passser les 3 prochains jours a voyager jusqu'à Ho Chi Minh (Vietnam).

Le lendemain matin, nous avons pu nous lever unplus tard que d'habitude, puis nous sommes allés manger une derniere fois dans les rues de Siem Reap avant de prendre notre bus pour Phnom Pen. Demain matin, ce sera un bateau pour rejoindre Chau Doc, au Vietnam, dans le delta du Mékong. Nous rejoindrons ensuite Chau Doc pour la nuit ou nous retrouverons Jean-Marie qui se joint a nous pour les 3 prochaines semaines. Mais ça, ce sera pour un autre post.

@ bientot...

08-12-17 Phnom Pen


Le vol fut une simple formalité, si ce n'est que nous avons du ''rusher'' pour avaler le repas qu'on nous a servi malgré l'heure et quart de vol! A destination, nous avons rempli notre demande de visa, puis avons passé les memes étapes que partout ailleurs: immigration, bagages et douane. Dehors, la température était élevée. Un taxi nous conduisit dans le quartier des backpackers: Boeng Kak (aussi appelé ''Lakeside''). La ''lazy fiish guesthouse'', sur les bords du lac, allait etre notre point de chute. Apres avoir traversé la partie animée du quartier, nous sommes arrivés a destination. La place était au bout d'une longue ruelle sombre. Au moins, nous y serions au calme. Et aussitôt arrivés, un chauffeur de rickshaw nous proposa ses services pour le lendemain matin. Pour ça, on verra plus tard. Les chambres prises, nous y avons déposé nos sacs a dos et c'est tranquillement installés sur la terrasse en bois surplombant le lac que nous avons pris l'apéritif puis que nous avons mangé. Fatigués, il était temps d'aller au dodo.

Le lendemain matin, petit déjeuner au soleil face au lac. Puis notre chauffeur de tuck-tuck revint a la charge en nous offrant ses services. Apres négociation, nous nous sommes entendus sur un prix plus convenable que celui initalement annoncé. Il nous conduira donc pour la journée. Les rickshaw sont ici constitués d'une moto en arriere de laquelle on attache une remorque pourvue de 2 banquettes de 2 passagers chacune. Cependant, dans les standards cambodgiens, il n'est pas rare de voire jusqu'à 10 personnes entassées dans le meme espace. Nous n'avions donc pas a nous plaindre! La premiere étape de notre journée de visite fut les ''killing fields'' de Choeung Ek, situés a 13 kilometres au sud de la ville. C'est la que sous le joug de Pol Pot pres de 17000 personnes ont été exécutées dans ce camp d'extermination de la maniere la plus sordide qui soit et jetées dans des charniers. En effet, entre 1975 et 1978, le Cambodge a vécu le plus grand génocide de tous les temps en termes de ratio de population exterminée. En moins de 4 ans, plusieurs millions de personnes ont ainsi été éliminée dans l'un des 380 sites d'extermination découverts a ce jour. Pol Pot avait pour objectif de faire du Cambodge un pays de paysans qui cultiveraient du riz en quantité assez grande pour devenir auto-suffisant et d'exporter en vue de l'obtention de devises si précieuses pour financer le régime. Et sous le couvert de la mise en place d'un régime communiste modele, il a purgé le pays de toute forme de savoir, en brulant les livres, en détruisant les pieces cultrelles comme a Angkor Wat, et en exécutant toute personne moindrement cultivée ou représentant de l'ordre : professeurs, hommes politiques, penseurs, savants, chercheurs, militaires, etc. Et afin de s'assurer de ne rien laisser au hasard, non seulement exécutait-il les personnes soit-disant érudites mais également toute leur famille, sans exeption, des plus agés jusqu'aux nouveau-nés. Les personnes étaient alors détenues dans la prison S-21, au centre de Phnom Pen (voir lus loin) puis déportées vers des camps pour y etre exécutées. Et tout cela malgré la pleine connaissance de ce qui se passait dans le pays par la communauté internationale. Le cambodge avait meme un siege a l'ONU! Pour en revenir aux 'killing fields'' de Choeung Ek, un camion remplit de prisonniers (a qui on disait qu'on les envoyait travailler dans des champs) y arrivait plusieurs fois par mois. Les personnes y étaient débarquées puis parquées commes des betes. Dans le camp, de puissants haut-parleurs jouaient a tue-tete de la musique révolutionnaire. On faisait alors creuser au prisonnier un immense trou de plusieurs metres de profondeur, longueur et largeur. Et la nuit venue, les yeux bandés et les mains liées, on les ammenait vers ce trou béant pour les exécuter. Les militaires devant limiter l'usage des balles de fusil (tres cheres et difficles a obtenir), c'est avec des moyens bien plus barbares que les prisonniers étaient tués: a coup de baton, de pioche, de chaines... on utilisait les branches de palmiers, tres coupantes, pour trancher la gorge de certains... qui mettaient alors 10 minutes a mourir. Et bien d'autres exactions encore plus sordides, que je tairai, étaient utilisées pour tuer les bébés. Les ''killing fields'', bien que pouvant etre tres dérangeants par la cruauté qui y eut lieu, sont un triste mais important héritage de la culture Khmer (cambodgienne). Et c'est aussi, selon moi, un important héritage de l'humanité (de par sa teneur contemporaine) dont nous n'avons malheureusement pas appris beaucoup. Quand on repense par exemple aux événements survenus au Rwanda ou au Kosovo pour ne citer que ceux-ci, ils ne sont qu'une triste répétition de l'histoire cambodgienne. Décidément, l'humain ne se domptera jamais...

Apres les ''killing fields'', nous sommes allés au ''Tuol Seng Museum'', mieux connu sous le nom de ''prison de sécurité S-21''. C'est un lycée que le régime de Pol Pot avait transformé en prison et centre de torture. Jusqu'à 100 personnes y mourraient quotidiennement. Les salles de classe avaient été converties en cellules de détention de 1 metre de large par 2 metres de long. Au rez-de-chaussée se trouvaient les salles de torture. Sur les lits métalliques, les prisonniers étaient attachés avec des menottes confectionnées avec du fer a béton et torturés selon des méthodes toutes aussi barbares que celles utilisées pour achever ces meme prisonniers. Aujourd'hui, il reste certains artefacts de cette époque cruelle. Plusieurs expositions permettent aussi une compréhnesion plus en profondeur des motivations du régime d'alors, leurs ambitions et leur façon de procéder. Une exposition relate la vie actuelle de personnes qui ont autrefois travaillé a la prison, comme tortionnaires par exemple. En effet, on se demande toujours comment des personnes peuvent consciemment effectuer des taches aussi inhumaines. La réponse de certaines apporte peut-etre un élément de réponse: ''on avait pas le choix: on exécutait les ordres ou c'est nous qui étions exécutés''. Et nous, que ferions-nous dans pareille situation? Pas facile, n'est-ce pas? Une autre exposition concerne le voyage d'un danois qui, en 1978, était membre d'un parti proche de l'idéologie communiste et qui était alors convaincu que les accusations de torture et de génocide envers le régime cambodgien étaient une manipulation de l'occident afin de venir a bout des khmer rouges et d'éviter la possible réussite de l'implantation d'un régime communiste idéal. Une délégation de ce mouvement était alors venu visiter le Cambodge, sur invitation du régine de Pol-Pot, afin de constater le non-fondement desdites accusations. Le groupe s'était promené dans differents coins du pays, accompagné d'une délégation officielle. Et bien évidemment, les visiteurs avaient découvert un pays apparemment riche, des personnes apparemment en bonne santé, des infrastructures apparemment fonctionnelles, une politique agricole apparemment fonctionnelle. Les photos prises a l'époque sont exposées sur les murs. Et a coté de chaque photo se trouvent écrits 2 commentaires du danois. Le premier commentaire est la réflexion qu'il faisait a l'époque face a une scene donnée (illustree par la photo). Le deuxieme commentaire est la réflexion qu'il fait aujourd'hui face a cette meme scene, a la lumiere de la vérité qui éclata peu apres son voyage au Canbodge. Son constat pourrait se résumer ainsi: il a été duppé par ce qu'il a vu, et qui était tout simplement ce que l'on avait bien voulu lui montrrer (un peu comme la Coree du nord avec le nucléaire?). Il a egalement pris la décision de ne plus croire en aucune idéologie qui lui promettrait de régler tous les maux du monde, et a donc cessé de croire en tout parti politique dont le discours serait utopique, comme par exemple ''on va baisser vos impots, on va augmenter les services, vous allez travailler moins, etc.''. De telles promesses vous rappellent un parti?

Apres cette matinée humainement et psychologiquement difficie, il était temps d'aller se restaurer. Direction: le marché afin de manger quelques affaires typiquement locales. Inconfortabement assis de petites chaises en plastique autour d'un comptoir sale, nous avons dégusté d'exellents sandwiches au porc et aux saucisses, agrémentés d'une mystérieuse sauce a base de beurre et de sucre. Franchement délicieux!

Une fois rassasiés, nous pouvions reprendre notre tuck-tuck pour rejoindre notre prochaine étape de visite de Phnom-Pen: le palais royal. Il s'agit d'un gigantesque complexe regroupant des dizaines de batiments dont plusieurs temples. Nous avons donc déambulé le reste de la journée dans ce décor somptueux, entre jadins et fontaines, entre temples et statues. En sortant, alors que la nuit tombait, nous avons été prendre un verre au ''foreign correspondant club'' ou club des correspondants internationaux de Phnom Pen, sorte de mecque du gotha journalistique d'antan ou se retrouvaient les jounalistes postés en Indochine. C'est en sirotant une bonne ''Angkor Beer'' bien fraiche depuis la terrasse du 2e étage que nous avons regardé la vie qui grouillait a nos pieds. Puis nous avons été manger au restaurant ''friends'', qui est une entreprise d'insertion des jeunes par le travail. Ils ont ainsi une école dans laquelle les jeunes apprennent les métiers de la restauration (cuisine et service). Par la suite, les jeunes officient dans un restaurant de ''2e niveau'' ou ils vont parfaire leur travail. Et pour les meilleurs, une assignation au restaurant ''friends'', de 3e niiveau, leur permettra de compléter leur cursus. Plusieurs jeunes se sont ainsi vu offrir un emploi de qualité par des clients eux-aussi restaurateurs, ou bien ont ouvert leur propre restaurant. Un bel exemple d'aide qui fonctionne. D'autant plus que la carte est du genre ''tapas''. On mange donc de petites portions de plats cambodgiens, tous aussi succulents les uns que les autres, ce qui permet un survol de la culture gastronomique du pays et qui n'a rien a envier a ses voisins. Une adresse incontournale pour se régaler et aider des jeunes qui en ont besoin. Féllicitations a tous pour leur excellent travail. Et apres un tel festin des papilles et de l'esprit, la direction du lit s'imposait!

Le lendemain matin, le réveil fut matinal (6h45) car nous devions partir tot pour prendre notre bus pour Siem Reap. Un tuck-tuck et un minibus plus tard, nous étions confortablement installés (par rapport a l'Inde!) pour un petit 6 heures de voyage.

A suivre...

08-12-15 Bangkok


Apres ce vol sans encombres qui aurait pu durer 12 heures dans ces condtions, notre avion s'est posé sur le tarmac du méga-aéroport dont la Thailande s'est dotée il y a 2 ans pour accueuillir confortablement les dizaines de millions de touristes qui viennent la visiter chaque année. L'aérogare est immense, ultra-moderne et lumineuse a souhaits. Le passage de l'immigration, la récupération des bagages puis le passage des douanes: nous voici en Thailande. Un taxi nous a conduit a l'hotel que nous avions réservé sur Internet. Et comme nos amis Gary et Stéphanie nous rejoignaient a Bangkok (ils sont arrivés hier, le 14), nous avions choisi pour leurs 2 premieres nuits un hotel d'un standing supérieur a ceux que nous fréquentons habituellement. Ils auraient ainsi des conditions leur permettant de se reposer apres 28 heures de voyage et de compenser un peu pour les 12 heures de décallage horaire qu'ils auront avec le Canada. En arrivant a l'entrée de l'hotel, en plein chinatown, j'ai alors réalisé une fois de plus a quel point on peut faire de bonnes affaires sur Internet! Un valet pour mettre nos sacs a dos sur le chariot a bagages. Un portier pour nous ouvrir la porte. Des réceptionnistes souriantes et accueuillantes. Un autre valet pour porter nos bagages jusqu'à notre chambre. Et lorsqu'on nous donna nos clés, on nous assigna la chambre... 2209. 22e étage. Wow. Trop cool. Juste a ce moment la, en arriere de nous, Gary et Stéphanie arriverent. Quelle joie de retrouver des amis en voyage. Nous sommes donc montés prendre nos appartements. La chambre offrait une vue splendide sur Bangkok. C'est étonnant, mais lors de ma venue il y a 3 ans, il ne me semblait pas qu'il y avait autant de tours. A la vue du nombre d'immeubles en construction, il y a fort a parier que le boom de l'immobilier a, ici aussi, fait jaillir de terre un nombre important de super structures telles que des gratte-ciels. Toujours est-il que la vue qui s'offre a nous est absolument grandiose. Pour bien feter nos retrouvailles, nous nous dirigeons sur le toit de l'hotel ou se trouve un bar-restaurant dont la terrasse surplombe la ville. Partout, les temples et pagodes sont éclairés, leurs toitures dorées illuminant le paysage. Plus bas, sur le fleuve, les bateaux-mouche défilent, scintillants de leurs mille lumieres. Quel spectacle. Bangkok, nous voici! Le temps passant, nous décidons de nous mettre en route pour aller manger quelque part. Étonnemment, les rues sont désertes. Les magasins fermés. Nous marchons cependant au gré des rues et boulevards. Finalement, c'est dans une ruelle que nous trouverons notre bonheur, avec un sauté avec nouilles de riz et porc. Apres ce premier repas en sol thailandais, nous retournons jusqu'à ll'hotel ou la nuit sera la bienvenue pour tout le monde.

Le lendemain matin, nous changions d'hotel. Le luxe, c'est sympa... mais dans un budget de backpackers, ça effrite pas mal la marge de manoeuvre! Nous avons alors paqueté nos sacs a dos et c'est sous le regard amusé des réceptionnistes que nous avons quitté la place. Direction: Khao San, le quartier des backpackers. En chemin, en nous voyant consulter notre carte de la ville, un monsieur se proposa de nous aider. J'ai alors pensé en moi ''encore quelqu'un qui va nous ''plugguer'' l'hotel de sa soeur ou le tuck-tuck de son beau-frere''. Mais finalement, la personne nous a tres gentiment indiqué quelques monuments a ne pas manquer. Il nous donna également 2 conseils des plus judicieux. Tout d'abors, aujourd'hui est une journée spéciale pour les temples boudhistes qui sont tous ouverts au touristes (ce qui n'est habituellement pas le cas pour tous), et ce, gratuitement. D'autre part, suite aux événements de novembre (protestations populaires et occupation des aéroports ce qui a entrainé leur fermeture plusieurs jours durant), il y a eu élection d'un nouveau gouvernement hier soir. Et afin de relancer le tourisme qui boude actuellement la capitale, le gouvernement a mis en place un incitatif: les rickshaw gouvernementaux (plaques jaunes) seront a 20 baths (soit 50 cents US!) pour la journée, peu importe la durée de la course. En fait, pour chaque temple ou monument visité, le chauffeur de rickshaw recevra un coupon échangeable contre de l'essence. Quelle initiative intéressante aussi bien pour les touristes que nous sommes que pour les chauffeurs qui sont ravis d'accumuler ainsi de l'essence gratuite. Vous vous doutez donc que nous avons remercié chaleureusement notre annonceur de bonne nouvelle et que ce ne fut pas long avant que nous abordions les 2 tuck-tuck qui étaient stationnés a quelques metres de la! Dailleurs, les 2 chauffeurs ne se firent pas prier non plus pour nous prendre en charge!

Le premier arret fut sur Khao San pour trouver une guesthouse et y déposer nos sacs a dos. Ensuite commença la tournée des sites remarquables de Bangkok. En arrivant a l'un d'entres eux, nos 2 chauffeurs s'installaient a l'ombre et nous attendaient pendant que nous visitions les places. Le buddha géant: un buddha de 32 metres entierement recouvert de feuille d'or, et entourré de nombre d'autres statues elles aussi recouvertes du précieux métal. Ensuite, ce fut le ''golden buddha'', un temple abritant un buddha en or massif de pres de 40 kilos. Par chance, ce temple qui est rarement accessible, l'était aujourd'hui. La statue tronait au milieu d'autres représentations de buddha, le tout dans une salle aux murs et plafond peints de décorations fabuleuses. L'étape suivante fut une pagode de marbre blanc. Pendant que nous visitions la salle principale, 7 moines arriverent et s'installerent pour effectuer leurs prieres. C'est donc médusés par cette scene mémorable que nous avons assisté a l'office, bercés par les chants des 7 moines. Un véritable instant de plénitude et de d'inspiration. Apres cette expérience unique, nos chauffeurs nous ont proposé de nous emmener visiter une fabrique de bijoux, non loin de la. Tout comme pour la visite des temples, ils recevraient des coupons d'essence en nous y accompagnant. Afin de donner un coup de main a ces chauffeurs qui ont tres bien joué le jeu toute la journée et qui ont été tres efficaces, nous nous sommes rendus dans cette bijouterie ou sont confectionnées une bonne partie des pieces qui y sont vendues. D'ailleurs, pour accéder a l'immense salle de vente du magasin, il faut traverser l'atelier dans lequel des employes taillent les pierres, façonnent les bagues ou les sertissent. A vrai dire, meme si nous avions planifié de seulement traverser le magasin pour que nos chauffeurs aient leur coupon, les filles n'ont pu résister a quelques achats... Et afin d'obtenir un coupon supplementaire, nous avons également fait un arret dans un magasin ''gouvernemental'' de confection de vetements sur mesure. Apres avoir consulté les catalogues, seule Stéphanie trouva vetement a son gout. Ce sera un haut en soie bleue avec de petits motifs floraux fort jolis. Les mesures prises, il ne lui restait plus qu'a attendre le lendemain matin pour prendre possession de son bien. Et afin de finir la journée en beauté, nos chauffeurs nous ont déposé en avant de ''Gold mount''. Un petite colline de quelques dizaines de metres en haut de laquelle trone une pagode. De son sommet, on a une vue a 360 degrés sur la ville. C'est la que nous avons rencontré Anna, une allemande en escale a Bangkok apres 3 mois passés en Australie. Tous les 5, nous avons alors marché les quelques kilometres menant jusqu'au fleuve avec le désir d'y prendre le bateau taxi pour une promenade nocturne. Mais arrivés la, nous avons appris avec regret que les bateaux-taxi ne circulaient pas de nuit. Dommage! Nous nous sommes alors consolés en nous asseyant a un restaurant de rue pour y manger. Le dessert fut pris juste en face dans un magasin de cremes glacées. Puis retour a pied pour rejoindre Khao San ou se trouve notre hotel. Le nom de ce quartier vient de la rue éponyme qui le traverse et qui en constitue l'attrait principal. Cette rue pourait aussi bien etre la ''main''de Playa Del Carmen ou du Cap d'Agde en pleine saison touristique, avec son alignement de bars tous plus délurés les uns que les autres, ses filles légerement vetues (en maillot de bain pour certaines, en mini-mini-mini shorts pour d'autres) et ses néons de toutes les couleurs. Bien évidemment, les personnes que l'on croise ici sont de toutes les nationalités sauf thailandaises, exceptées les serveuses qui officient dans les bars et qui s'assurent de tenir la clientele masculine (beaucoup d'anglais) apte a consommer. Cependant, je trouve personnellement que si les occidentaux masculins ont dans ce genre d'endroits des accoutrements de clowns et un manque certain de savoir vivre, je trouve que les occidentales féminines ont une présentation et des attitudes qui feraient certainement frémir non seulement le curé de leur paroisse, mais également leurs parents, leur famille, leurs amis, leurs voisins, et tres certainement l'ensemble de la société dans laquelle elles vivent habituellement. C'est comme si dans de pareils endroits, certains oubliaient toute regle, toute loi, ou avaient laissé leur fierté a l'aéroport.

Pendant que Sylvie et Stéphanie raccompagnaient Anna a son hotel, Gary et moi avons réservé nos vols du lendemain pour Phnom Pen, au cambodge. Partant en fin d'apres-midi, nous pourrons faire un dernier tour de la ville en matinée. Puis les filles nous ont rejoints pour aller finir notre soirée dans les parages. Un massage de pieds. Une biere en regardant passer la faune qui peuple la rue. Et il était temps d'aller nous coucher pour reprendre des forces.

Le lendemain matin, nous avons été déjeuner puis avons pris un taxi pour nous rendre au magasin de couture pour le haut de Stéphanie. Un essai permit de faire les derniers ajustements qui seront repris pendant que nous visiterons la ville. Le vetement sera livré directement a notre hotel. Nous sommes donc partis prendre le ''sky-train'', sorte de métro aérien qui permet de traverser Bangkok dans le confort climatisé d'un wagon, tout en ofrant un point de vue fort sympathique sur la ville. Nous avons ainsi rejoint ''central pier'' qui est un point d'embarquement pour la navette fluviale. Nous y avons pris un bateau-taxi pour descendre le fleuve jusqu'à l'arret du palais royal. Derriere les hauts murs blancs se détachaient les pointes dorées des batiments officiels. Nous avons finalement mangé une fois de plus dans la rue et avons par la suite rejoint Khao San en longeant les grands boulevards de la capitale thailandaise. A la réception de la guesthouse, une enveloppe attendait Stéphanie. Dedans, son haut qu'elle s'empressa d'aller essayer. Elle fut ravie de voir qu'il lui allait désormais comme un gant. Il était temps de sauter dans un taxi en direction de l'aéroport. Une fois rendus, nous avons le loisir de déambuler dans cette merveille arhitecturale entierement vitrée, avec son allée centrale sans fin, bordée de part et d'autres des marques les plus prestigieuses. Il nous fallu 45 minutes pour en faire la moitié! Puis vint l'heure de notre vol. Bangkok Airways sera notre transporteur. Dans 1h15, nous serons en terres cambodgiennes.

A suivre...

lundi 22 décembre 2008

08-12-14 Kolkota


Malgré le retard de plus de 2 heures que notre train avait au départ d'Agra, nous sommes arrivés a Kolkota seulement 30 minutes apres l'horaire prévu. La nuit s'était bien passée dans ce wagon un peu plus confortable que ceux que nous avions pris jusqu'à date. En sortant de la gare, nous nous sommes dirigés vers la file dattente pour acheter un billet de taxi. A vrai dire, nous ne savions pas vraiment ou aller dornir et notre idée était de se faire conduire dans le quartier ou se trouve les guesthouses pour backpackers. La, nous y trouverions certainement une place convenable. Mais dans la file d'attente, un couple d'occidentaux attendait également son tour. Afin de réduire les couts, nous leur avons demandé s'ils seraient ouverts a partager leur taxi. Ils allaient a l'auberge de jeunesse. Bonne idée. C'est donc la que nous passerions aussi notre prochaine nuit!

Kolkota est une ville célebre entres autres pour etre le fief de Mere Thérésa et pour avoir été le lieu ou se déroule le célebre film ''la cité de la joie''. Ici aussi, la population se compte en millions. Environ 14 millions officiellement. Mais certainement plus officieusement. Nous avons donc roulé jusqu'à l'auberge de jeunesse ou on nous ofrit un accueil tres chaleureux. La place était excessivement propre et confortable. De jolies chambres avec chacune sa salle de bain, toute aussi reluisante que le reste. Afin de reprendre un peu de sommeil (on ne dort jamais aussi bien dans un train que dans un lit) et en attendant l'ouverture du métro (14h00 le dimanche), une petite sieste s'imposait. Au réveil, nous sommes partis errer quelques heures dans cette ville sans fin. Le métro nous déposa en plein centre-ville et c'est dans des rues plutot tranquilles que nous avons marché. Nous étions dimanche. L'ambiance était tres ''relax'', ce qui contrastait avec la folie qui regnait a Varanasi! Les rues étaient généralement verdoyantes, avec des arbres matures qui apportaient un peu de fraicheur durant les chaudes apres-midis. Partout, de magnifiques batiments hérités du passé colonial. On retrouve aussi beaucoup de belles grandes maisons qui ont du appartenir autrefois a des personnes nanties. Aujoud'hui, ces demeures d'exception ne sont plus que l'ombre d'elles-memes, laissées a l'abandon par leurs propriétaires et dans un état de décrépitude fort avancé. Vers 17h00, nous nous sommes arretés dans un salon de thé pour nous restaurer. Il y avait la un comptoir de patisseries tres achalandé qui n'avait rien a envier a une patisserie de chez nous. Le thé fut excellent et les petits gateaux somptueusement bons... Nos estomacs ainsi ''calés'' pour tenir bon jusqu'au souper, nous sommes repartis a l'assaut des trottoirs de Kolkota. Entre le moment ou nous étions entrés dans le salon de thé et le moment ou nous en sommes ressortis, les rues s'étaient remplies de monde. Des échoppes avaient fleuri comme un champ de coquelicots au printemps. Ça grouillait partout. ce fut alors l'occasion de céder a quelques aubaines textiles que l'on ne rencontre qu'en Inde! Le retour se fit en métro. En débarquant dans le quartier ou nous résidions, nous sommes arrivés en plein milieu du marché du soir. Déambuler tranquillement entre les magasins-bazars, les vendeurs de bébelles, les restaurants de rue ou les étals de nourriture fut un vrai délice pour les sens. A titre d'exemple, ce petit marché couvert ou les gens se sont pretés au jeu des photos avec une étonnante décontraction. En effet, il est de rigueur de ne jamais photographier une personne sans lui en demander préalablement la permission. Cela va de soi. Je procede de la meme façon avant de photographier un étal ou un comptoir. Et généralement, en demandant a son propriétare si cela ne le dérange pas, vous obtenez une réponse affirmative. Mais en vous voyant prendre des photos vous attirez inéluctablement l'attention des passants, des enfants, des badauds et des autres commerçants qui se demandent ce qui excite tant votre curiosité, et qui veulent surtout voir l'image qui va apparaître sur le petit écran de votre appareil. Et la plupart du temps, en voyant le résultat, ils vous demanderont de les prendre eux aussi en photo. Voilà donc un petit truc pour prendre en photo des personnes et des scenes de la vie de tous les jours avec le consentement entier des protagonistes. Pour un instant, vous avez fait leur bonheur lorsqu'ils se sont vus (souvent pour la premiere fois de leur vie) en photo sur votre appareil. Et vous, vous avez immortalisé cet instant unique de la façon la plus constructive qui soit. Ça doit etre ca joindre l'utile a l'agréable!

En ressortant de ce petit marché, il était temps de manger. Pour ce faire, notre choix s'est porté sur un petit restaurant qui servait des mets asiatiques. Le dosa et le chowmein de Sylvie ainsi que mon chopsuey furent délicieux, et c'est le ventre bien plein que nous avons fait la file (oui, vous avez bien lu... les indiens faisaient la queue, bien en ligne!) pour prendre un rickshaw. Mais ces rickshaws la étaient mus par la seule force des jambes de la personne qui pédale pour le faire avancer. En silence, nous avons traversé les rues sombres de ce quartier populaire. Ici, des personnes avaient tendu un filet entre 2 arbres et jouaient au volley. La, ils jouaient au badmington. D'autres étaient tout simplement en train de discuter assis sur un muret. Quel calme. Quelle quiétude. Quelle sérénité régnaient la! Un de ces moments ou le monde pourrait s'arreter de tourner tellement tout ce qui vous entoure s'harmonise parfaitement et vous fait sentir ''comme sur un petit nuage''.

Le lendemain, le réveil fut matinal car notre avion décollait a 11h45. A 7h00, je suis descendu chercher le linge que j'avais donné la veille a laver. A ma grande surprise, il n'était pas sec... voire meme completement trempé. En fait, nous supposons qu'ils ont oublié de le laver lorsque je l'ai descendu a 13h00 et qu'ils ne l'ont lavé que le soir. Mais, avec l'humidité de la nuit, il est évident que rien ne peut sécher une fois le soleil couché. Afin de limiter le poids du linge et d'éviter les odeurs de linge renfermé, nous avons mis en place les grands moyens pour essayer de corriger la situation: nous avons tendu la corde a linge en travers de la chambre, accroche le linge, ouvert les fenetres en grand et mis le ventilateur de plafond a sa vitesse maximale. En 1 heure, nous avons ainsi réussi a faire sécher plusieurs morceaux. Les autres ont été entassés dans un sac plastique en vue du voyage. Il nous faudra penser a les sortir le plus vite possible en arrivant, faute de quoi ils seront bons pour un autre lavage! Les sacs bouclés, il nous fallait faire notre check-out puis prendre un taxi. Ce fut pour nous l'occasion de voir Kolkota sous un autre angle avec ses bouchons de circulation du lundi matin qui contrastaient avec le calme du dimanche. Arrivés a l'aéroport, nous avons pu observer le renforcement des mesures de sécurité faisant suite aux attentats de Mumbai. Des controles, des controles puis des controles. Au moins, ainsi, on se sent encore plus en sécurité! Le passage des douanes nous conduisit aux portes d'embarquement: la porte 1 et la porte 2! En duty free, chose intéressante, ils ont du Ricard. Alors, je ne peux résister et en prends une bouteille en prévision des jours que nous allons passer avec Gary, Stéphanie et Jean-Marie. Parfait pour prendre l'apéro ensemble! Rapidement, on appela les voyageurs a se présenter pour l'embarquement. Lorsque notre tour arriva, le jeune homme prit nos cartes, regarda un fichier, écrivit quelque chose sur l'un de nos billets, releva les yeux en regardant Sylvie et lui dit: ''today, you're gonna flight in first class''. Wow... Un surclassement. Comme ça. Sans rien demander. Le réflexe de l'intéressée fut surprenant: ''non, je ne veux pas y aller sans mon conjoint, je veux voyager avec lui''. Alors qu'elle venait de se faire annoncer qu'elle allait voyager en premiere classe (et moi a priori en seconde), elle eut cette réaction que j'ai trouvé toute mignonne. Mais le préposé a l'embarquement regarda a nouveau son fichier, prit la 2e carte d'embarquement et m'adressa la meme phrase qu'il avait dit a Sylvie quelques secondes auparavant. Sieges 6a et 6B. Dans nos tenues de baroudeurs, nous nous sommes alors installés confortablement dans ces gros sieges en cuir, avec tellement d'espace pour nos jambes que j'avais de la difficulté a toucher le siege en avant de moi. C'est donc choyés, dans ces conditions de luxe qui tranchaient avec les conditions dans lesquelles nous voyageons habituellement que nous avons passé les 2h30 de ce vol qui nous conduisait a Bangkok, en Thailande. Rarement un vol nous aura paru aussi court!

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08-12-11 Varanasi


A 21h10, le train entra en gare. Une fois le ''ticket manager'' trouvé, nous lui avons exposé notre probleme. Il nous expliqua que nous devions préalablement acheter un billet de train (entrée générale) et ensuite revenir le voir pour qu'il nous assigne une place. Vous imaginez donc a quelle vitesse nous avons rejoint le guichet pour obtenir des billets. Par la suite, nous avons couru retrouver le ''ticket manager'' afin qu'il nous donne des places. Mais la, nous avons du combattre avec plusieurs personnes dans le meme cas que nous, qui semblaient payer allegrement un léger supplément a l'intention du ''ticket manager'' et surtout parlant la langue, ce qui les avantageait nettement par rapport a nous. Rendu a notre tour, il nous référa a un de ses collegues qui, finalement, nous assigna 2 couchettes. Comble du luxe: non seulement allions nous embarquer dans ce train, mais en plus nous allions avoir des couchettes (alors que nous nous étions préparés mentalement a passer 12 heures sur une banquette de bois et a dormir assis, tassés comme des poules!). Il passera nous voir plus tard pour collecter la balance du prix des billets.

Une fois dans le compartiment, nous avons identifié nos lits. Des personnes nous regardaient faire avec un oeil plutot... étonné. Les quelques mots qu'is prononcerent en Hindi ne nous aiderent pas beaucoup a comprendre de quoi il retournait. Le train s'élança. Et ce n'est que bien plus tard que nous avons réalisé que les banquettes que le ''ticket manager'' nous avait assignées étaient déjà prises par quelqu'un d'autre! Vivement qu'il se pointe la face...

Le ''ticket manager'' arriva. Ou plutot, ils arriverent. 3 ''ticket manager'' (2 hommes et une femme) accompagnés d'un homme en arme. Concernant ce dernier, les trains sont maintenant patrouillés en permanence par des hommes armés, 24 heures sur 24. Attentats de Mumbai obligent. Ils ont régularisé quelques billets de personnes dans la meme situation que nous. Puis notre tour est arrivé. Tous les 4 se tenaient entre les 2 wagons. Le ''ticket manager'' le plus agé me fit signe de le rejoindre. Je me suis rendu entre les wagons. Il me demanda la balance du billet qui était de 260 roupies. Mais lorsque je lui remis l'argent demandé, il me demanda un petit extra pour le service. Certes, cela fait partie du jeu: toute peine mérite salaire, alors tu me dépannes et tu reçois un petit quelque chose en retour. Mais la, entouré de 4 personnes (dont une armée) qui vous fixent ardemment, payer le ''ticket manager'' et lui donner son batchich, ça fait tout bizarre. Non content de la somme demandée (100 roupies, soit 2,50$, ce qui n'est quand meme pas grand chose!), il me demanda de ne pas oublier ses collegues et de lui donner 100 roupies additionnelles. Bien évidemment, je n'ai eu d'autre choix que de m'exécuter. Les ''ticket manager'' semblerent ravis et c'est avec 2 couchettes (et un reçu!) en poche que je suis retourné retrouver Sylvie. Toutefois, curieux de voir si nous étions les seuls a vivre cette expérience, j'ai pu observer qu'il s'agissait la de la façon habituelle de faire, ce qui me rassura a l'effet que ce n'était pas une mesure visant seulement les occidentaux mais que meme les indiens eux-memes étaient soumis au meme traitement... Le reste du voyage fut tranquille, mis a part que l'arrivée a Varanasi était prévu pour 8h00 le lendemain matin. Mais a notre réveil, a 7h00, nous avons eu la surprise de nous apercevoir que nous avions fait... la moitié du chemin. Nous avons également fait la rencontre de Mustapha, français en voyage pour 3 mois en Inde. Et ce n'est qu'a 14h00, soit avec 6 heures de retard, que nous avons mis les pieds a Varanasi.

Varanasi est une ville sacrée pour les hindous. Elle longe le mythique Gange sur plus de 6 kilometres. Chaque hindou doit y venir au moins une fois y faire ses ablutions. Une autre particularité de Varanasi est que si un hindou y meurt, il mettra fin au cycle interminable des nouvelles vies et accedera alors directement au Nirvana. C'est une des raisons pour lesquelles on retrouve dans cette ville un nombre important de personnes agées ou malades qui esperent finir leurs jours en ce lieu sacré.

Avec Mustapha, nous avons donc partagé un rickshaw jusqu'à la vieille ville qui longe le Gange. Apres avoir déambulé dans les étroites ruelles, nous avons posé nos sacs dans une guesthouse dont la terrasse surplombe les ghats, tout comme la chambre que nous avons eue.

Pendant que je faisais une petite sieste pour reprendre des forces, Sylvie a assuré l'intendance électronique (ranger les photos, trier les vidéos, etc.). A mon réveil, elle est venue me voir en me disant: '' tu sais pas qui je viens de croiser? Non... Julian, qu'on avait rencontré a Pushkar! Eh bien, en voilà une surprise ''. Le soir venu, c'est donc en sa compagnie que nous avons pris notre premier repas a Varanasi. Le lendemain matin, aux aurores (4h30 du matin!), un bruit de personnes qui parlaient et chantaient me réveilla. Et lorsque je suis allé voir par la fenetre ce qui se passait, je fus surpris d'apercevoir des milliers de femmes qui marchaient dehors, en file indienne le long du Gange, avec un sac sur la tete. Étrange scene si matinale! Il était cependant trop tot pour que je me leve. Vers 10h00, nous avons retrouvé Mustapaha pour aller déjeuner. Par la suite, nous sommes allés marcher sur ces ghats mythiques. Un ghat est une berge aménagée en forme de gradins s'avançant dans le fleuve afin que les personnes puissent y accéder. Le long du Gange, fleuve sacré appelé ''mother Ganga'' par les hindous, se succédaient les différentes activités pratiquées. Juste en bas de notre guesthouse se trouvaient les lavandier-es qui lavent le linge et le battent sur des pierres plates en guise de frottage, l'essorent puis l'étendent sur le sol du ghat ou sur les contreforts maçonnés des maisons pour le faire sécher. Plus loin, les promenades en bateau, tres prisées des touristes pour admirer la ville depuis le milieu du fleuve. Puis le ghat principal sur lequel se tiennent quotidiennement les activités de la ''puja'', grande célébration hindou de fin de journée ou des pélerins se prosternent devant des danseurs effectuant des mouvements et gestes sacrés en l'honneur du fleuve tant vénéré. En marchant encore, on arrive au ghat de crémation, lieu hautement symbolique de la ville, iconographique meme, mais ou on comprend un peu plus de la culture hindou et de la ferveur des indiens envers cette religion. Apres avoir été lavés et préparés, les corps des défunts sont portés par la famille jusqu'au ghat, recouverts de draperies rouge et or toutes aussi éclatantes que brillantes. On plonge alors le corps une derniere fois dans les eaux purificatrices du Gange, puis on le dépose sur un bucher composé de bois aussi précieux que les finances des familles le permettent. Un proche (l'aine des garcons s'il sagit du pere qui decede et le plus jeune si c'est la mere) allume alors le foyer qui fera le reste. Enfin, les cendres seront ramassées pour ensuite etre jetées dans le Gange. Quotidiennement, ce sont de 200 a 300 corps qui sont ainsi incinérés, 24 heures sur 24. Et lors de notre passage, ce ne sont pas moins de 18 corps qui étaient en train d'etre incinérés. Sachez par ailleurs que les photos étant interdites (pour des raisons évidentes de respect), vous n'en verrez aucune sur notre blog. Personnellement, comme bien du monde, ces scenes intimes et douloureuses (dont les femmes sont exclues depuis de nombreuses annees maintenant car certaines s'immolaient dans le bucher) ont été pour chacun d'entres nous un moment fort de notre passage a Varanasi. Mais c'est ainsi dans la culture hindou, et je suis tres reconnaissant a leur égard de nous permettre d'assister d'aussi proche a un plan aussi personnel de leur vie. Apres un long moment a observer les rituels, des façons de faire, les organisations de l'endroit, les roles de chacun, nous avons continué notre promenade sur ces ghats qui mesurent plus de 6 kilometres. Et partout, des hommes et des femmes en train de faire leurs ablutions dans cette eau brune sur laquelle flottait une quantité plutot appréciable de déchets en tous genres. Sur le chemin du retour nous avons traversé la vieille ville par ses ruelles ou il fait bon se perdre, a slalomer entre les chiens, les chats, les cochons, les vaches, les vélos, les rickshaws, les autorickshaws, les charettes... et bien évidemment les piétons! C'est également en se promenant dans les rues que notre nez nous rappelle parfois son utilité lorsque des odeurs plutot désagréables en tous genres viennent a le stimuler... A 17h30, afin de ne pas manquer nous non plus la vue de la ville depuis le fleuve, nous avons retenu les services d'un bateau qui nous a permis d'aller voir le ghat de cremation ainsi que la ''puja'' de nuit. Quel spectacle indescriptible! Le soir, nous avons mangé dans un petit restaurant de rue fort sympathique dont la salle a manger était tellement grande qu'elle ne comportait qu'une seule table et 4 places autour. La nuit fut plus tranquille que la précédente et le réveil matinal. Réveillé a 6h00 au son des lavandier-es battant leur linge, je me suis habillé pour aller observer les ghats a leur réveil. Étant actuellement en période hivernale (l'Inde se trouve dans l'hémisphere nord), les nuits sont relativement fraiches, et particulierement humides. Le matin, une épaisse brume recouvre completement la ville et le fleuve. Au lever du soleil, on ne voit pas a 15 metres en avant. Il régnait alors une ambiance mystérieuse. Le bruit du linge qui frappe, les personnes qui déambulent le long des gaths, les formes des hindous qui font leurs ablutions dans l'eau, l'odeur des enscens, le bruit des rames des bateaux qui voguent... on aurait pu se croire dans un livre ou Sherlock Holmes traque un mystérieux suspect dans la brume londonnienne. Mais tranquillement, alors que les heures passaient, la brume accepta timidement de se dissiper afin de laisser apparaître le soleil. Apres avoir retrouvé Sylvie et Mustapha a la guesthouse, nous sommes allés déjeuner (ou Julian nous attendait) pour prendre des forces avant d'aller faire quelques achats. Puis nous sommes revenus chercher nos sacs pour mieux repartir vers la gare. A 18h20, nous prenions un train pour Kolkota (Calcutta). Sur place, on nous annonça 1 heure de retard... puis 2. Ce n'est donc qu'a 20h30 que nous avons pris la direction de la derniere étape de notre périple en terres indiennes. Et pour ce dernier voyage, puisque c'étaient les seules places accessibles, c'est en wagon climatisé que nous allions voyager.

A suivre...

08-12-10 Agra


Sur le quai de la gare de Delhi, nous avons embarqué dans notre train pour 3 heures de trajet. A 22h00, nous étions rendus dans la ville du célebre Taj Mahal. Nous avions choisi d'aller dormir dans une guesthouse toute proche du monument. Un rickshaw nous conduisit à travers la brume jusqu'à la porte Est du temple ou se trouvait notre guesthouse. Et c'est un peu fourbus par la journée que nous nous sommes endormis.

On dit que les meilleurs moments pour visiter le Taj Mahal sont le matin tres tot lorsque la brume se dissipe et laisse apparaître la blancheur immaculée du temple, ou bien en fin de journée alors que le soleil se couche. Ce sont surtout les périodes durant lesquelles il y a le moins de visiteurs, et qui sont donc les plus agréables pour déambuler paisiblement. Le lendemain matin, le temple ouvrant au lever du soleil (à 6h00), je me suis donc levé à 5h45. Mais lorsque je suis sorti de la chambre, je me suis aperçu qu'il aurait été plus judicieux de rester au lit: une terrible brume recouvrait la ville et on ne voyait pas à 10 metres! J'eus donc amplement le temps de prendre un café en lisant le journal de la veille... Sylvie me rejoignit un peu plus tard. La brume peinait à se lever et c'était la seule journée que nous avions à passer dans la ville. Vers 10h30, alors que la brume s'était passablement dissipée, nous nous sommes décidés à aller visiter le mausolée. A l'entrée, comme dans la majorité des monuments, nous avons eu droit à une fouille. Les sacs devaient rester en consigne. C'est donc muni de notre seul appareil photo que nous sommes rentrés dans l'enceinte de cet édifice aux origines funestes. En effet, M. Mahal, terrassé par la mort de sa femme qu'il aimait tant, décida de lui construire le plus beau tombeau qui soit. Et devant le refus du plus grand architecte de l'époque à vouloir l'aider dans cette réalisation, il tua la femme de ce dernier qui, transit de douleur, put alors comprendre la peine immense que ressentait M. Mahal, et réalisa alors ce qu'est aujourd'hui le Taj Mahal. Tout autour du fameux batiment se trouve un immense mur de cloture fait de pierre rouge dont l'objectif est de cacher la vue de l'édifice principal. 3 portes immenses (est, sud et ouest) donnent acces à une cour intérieur aux dimensions impressionnantes. Les jardins y sont entretenus avec minutie. Puis, au nord de cette cour, une 4e porte nous invite à pénétrer dans la cour principale. Et là, lorsqu'on se trouve sous le porche de cette 4e porte, on trouve en face de nous un immense bassin rectiligne qui porte nos yeux directement sur le gigantissime batiment de marbre blanc qui trone fierement au bout. Une vision magique. Non seulement du fait que nous avons en face de nous une icône de l'Inde, mais également grace à la splendeur et à la majestuosité de ce monument aux dimensions pharaoniques. Tout y est parfaitement symétrique, d'une pureté exemplaire. De somptueux jardins entourent les bassins et completent la vue qui s'offre à nous. Apres la séance photo qui s'imposait, nous avons rejoint le batiment principal. On se déchausse pour y pénéter. Il est entouré d'un parvis immense, lui aussi pavé de marbre blanc. D'ailleurs, le soleil qui passe à travers la brume et qui se réfléchit sur le marbre provoque un aveuglement un peu mystique. Comme si on ne pouvait pas regarder le travail des sculpteurs trop en détail. Pourtant, le batiment est entierement décoré d'inserts de pierres précieuses à meme le marbre. La technique consiste à dessiner un motif, l'évider et le combler avec des pierres. Le résultat est époustouflant de beauté et de finesse. Et puis, on pénetre a l'intérieur. Ce que nous n'avions pas réalisé, c'est que le Taj Mahal, c'est ''simplement'' un batiment qui abrite un tombeau (en fait 2 apres la mort de M. Mahal car son fils l'a fait déposer la, a coté de celle qu'il aimait tant). L'intérieur est vide. Mais tous les murs sont décorés de motifs encore plus détaillés qu' à l'extérieur et toujours faits avec des pierres précieuses. Un travail exceptionnellement beau. Ressortis du lieu, nous avons flané dans les jardins avant de quitter l'endoit. Et comme on nous en avait avisé, des flots de touristes réquisitionnaient maintenant la majorité de l'espace disponible. Il était temps pour nous de continuer notre visite avec le fort rouge. Un fort ressemblant quelque peu à certains city palaces visités au Rajhastan, avec leur succession de cours intérieures et leur dédales de couloirs menant d'une section du site à une autre. En fin de journée, épuisés par tant de marche, nous devions encore vérifier notre réservation de train. En effet, nous avions réservé sur le site de la société des chemins de fer indiens, mais notre train étant complet, nous étions sur la liste d'attente. Et bien malheureusement, à 19h00 (notre train entrait en gare à 21h10), nous avons constaté que nous n'avions pas réussi à obtenir de place. Cependant, nos derniers jours étant tous bien remplis, nous ne pouvions nous permettre de le manquer, d'autant plus que les trains des jours suivants étaient encore plus remplis que celui-ci. Devant notre explication de ce probleme, le gérant de la guesthouse nous donna le ''truc'' suivant: vous allez à la gare et lorsque le train arrive, un petit billet en main, vous allez tout de suite voir le ''ticket manager'' pour lui expliquer votre situation. Il vous assignera alors des places de personnes qui n'ont pas pu embarquer dans le train. Nous n'étions pas tres à l'aise à l'idée de soudoyer le ''ticket manager'', mais c'était là notre seule chance de monter à bord de ce train que nous ne pouvions pas manquer... Sacs au dos, nous avons alors pris la route de la gare en espérant que tout fonctionne...

A la prochaine.

08-12-05 Retour en Inde


Et voila. Cette escapade occidentale tout aussi imprévue qu'appréciée n'était que temporaire. On le savait et c'était tres bien comme ça. Apres tout, ne dit-on pas qu'il ne faut pas abuser des bonnes choses? C'est donc en Inde que devait se continuer notre voyage, et c'est la-bas que nous sommes repartis.

Apres 26 jours passés en France aupres de nos familles et amis, nous avons donc repris un avion pour reprendre le fil de notre voyage initial que nous avions interrompu a Dehli. Apres avoir quitte Marseille et un ciel tout aussi bleu que les eaux de la mer Méditerranée, nous avons fait escale a Paris sous un temps particulierement maussade composé d'une pluie battante et d'un plafond nuageux relativement bas. Une heure séparait nos 2 vols et c'est donc au pas de course que nous avons traversé l'aéroport de Roissy. Notre décollage eut lieu avec 1 heure de retard et fut quelque peu mouvementé a cause du temps instable qui régnait. Mais nous avons rapidement atteint notre altitude de croisiere et les 8 heures de vol sont passées plutot vite. Arrivés a Delhi a minuit, nous avons passé les douanes sans problemes mais avons rapidement remarqué une forte présence de militaires lourdement armés patrouillant l'aéroport. Arrivés au caroussel des bagages, nous avons eu quelques surprises. Tout d'abord, mon sac a dos est arrivé... trempé! A mon avis, lors de l'escale a Paris, il a du faire le tour de l'aéroport sur le toit du chariot a bagages afin de rejoindre notre avion pour Delhi. Résultat: une bonne partie du linge était mouillé et du séchage était a prévoir. Cependant, moi, j'ai eu la chance de recevoi mon sac a dos. Celui de Sylvie n'est jamais apparu sur la courroie de caoutchouc. Et apres 30 minutes d'attente, nous avons du nous résigner: il était manquant! Direction: le guichet d'Air France autour duquel nombre de personnes s'agglutinaient. Finalement, il y a toujours un petit quellque chose de réconfortant a se dire que nous ne sommes pas les seuls dans cette stuation! En fait, notre nom était affiché sur un tableau car a Paris, ils se sont aperçu rapidement des bagages qui n'étaient pas partis, et en avaient donc aviseé aussitôt le comptoir de Delhi. Les formalités enfin complétées, ce n'est qu'a 2h00 du matin que nous avons pu mettre le nez hors de l'aéroport. Une course de taxi plus tard, nous étions en avant de l'hotel que nous avions trouvé dans notre « routard ». Autant vous dire que le réveil du lendemain n'eut rien de matinal. Il fut plutot du genre « lendemain de veille », avec cette impression de flotter, de ne pas trop savoir ou on est, d'avoir quelque chose qui ne passe pas. Il s'agissait la de la combinaison des facteurs « décallage horaire », « nostalgie des dernieres semaines », « retour dans un pays et une culture tellement différents des notres » et « stress lié a la découverte de l'inconnu ». Le premier jour, nous ne sommes sortis de la chambre que vers 14h00, juste a cause de la nécessité d'aller déposer notre demande de visa aupres de l'ambassade du Vietnam. Nous y sommes allés en rickshaw, ce qui nous a permis une prmiere vision de Delhi. Nous avons alors traversé New Delhi, qui est la partie la plus récente de la ville (construite au milieu u siecle). Le Corbusier a d'ailleurs passé nombre d'années ici, sur invitation du gouvernement de Delhi, afin de le conseiller dans le plan d'urbanisme de la ville. On longe donc d'immenses avenues comportant de 4 a 6 voies, bordés de grands arbres matures et e bandes gazonnees parfaitement entretenues. Parfois, on trouve également de chaque coté une contre-alleé a 2 voies. En arriere s'alignent de grandes maisons bourgeoises, souvent occupées par dees ambassades, des notables, de hauts-gradés de l'armée. Autant vous dire que l'impression de grandeur est omni-présente. Chaque boulevard se termine généralement par un rond-point qui le connecte a d'autres boulevards s'loignant en forme d'étoile. Delhi comporte également de tres nombreux batiments publics, batiments officiels et autres temples. Et tout au long de notre trajet, la présence tres marquée de militaires en arme qui surveillent la situation terrés dans leurs bunkers de sacs de sable. C'est donc dans cet environnement urbain tres européen que nous avons finalement rejoint l'ambassade du Vietnam. Mais bien malheureusement, les demandes ne se font que le matin. Nous devrons donc patienter jusqu'à lundi pour pouvoir déposer notre dossier. Nous sommes donc rentrés bredouilles! Nous avons fait un arret sur Caunaught Place, sorte de méga rond-point entourréde plusieurs strates de rues circulaires, et au centre duquel trone un grand jardin pulic qui recouvre une station de métro. Et tout autour de cette place gigantesque sont alignés des magasins vetements et e restaurants de marques occidentales, donc plutot chers pour les premiers et plutot du genre « fast-food » pour les suivants. Le lendemain, un peu dépités, nous sommes restés cloitrés dans nos 7 metres carrés jusqu'à 18h00. Nous n'en sommes sortis que pour aller combler le besoin primaire qu'est celui de se nourrir. Finalement, le 3e jour, nous nous sommes motivés a quitter notre hotel vers 10h00 et avons entrepris d'aller faire une visite guidée de la ville. Notre retour a notre mode de vie et a notre rythme de voyageurs nous aura donc pris 3 jours.


Delhi est une autre mégalopoe de 15 millions d'habitants. Elle s'étend sur 1800 kilometres carrés, ce qui représente la superficie que couvrirait un rectangle de 100 kiometres de large par 180 kilometres de long. Pas mal, nest-ce pas? Le meilleur moyen de se donner un aperçu d'une telle ville est donc incontestablement de se faire accompagner. Il n'y a a Delhi qu'un seul office de tourisme « officiel ». Tous les autres sont des «officieux », c'est a dire qu'ils ne sont que des petites « business » de coin de rue. Partout, sans cesse, des personnes (des hommes) s'approchent de vous et vous abordent: « bonjour, comment ça va? ». Et si vous avez le malheur de leur répondre et de sembler porter intérêt a leur présence, alors vous vous faites harponner en bonne et due forme. Le scénario qui suit est immuable: une série de questions parfaitement banales qui sont, dans l'ordre: « de quel pays etes-vous? » (vous recevrez en reponse que votre interlocuteur a un tres bon ami dans ce pays!), « quel est votre nom ? » (vous vous ferez certainement complimenter d'avoir un aussi beau prénom), et « depuis combien de temps etes vous en Inde? » (ce qui permettra a votre nouvel ami de connaître votre niveau d'incrédulité ou votre expérience avec les rabatteurs de son genre!). Et par la suite, vous serez alors gentiment invités a venir dans un bureau touristique tout proche ou on vous donnnera, gratuitement bien évidemment, tous les renseigenements qu'il vous faut pour faire de votre séjour a Delhi un séjour de reve. Mais bien évidemment, une fois que vous aurez mis les pieds dans ces pseudo offices de tourime, on fera tout pour vous vendre des services ou des objets tels que textiles, pierres, bijoux, transports ou autres. Et bien évidemment, le « guide » qui vous aura conduit la sera commisionné sur les dépenses que vous y effectuerez. Mais malgré notre flair de plus en plus aiguisé a détecter ce genre d'approche, nous n'avons pu éviter de tomber dans les griffes d'un jeune a qui nous avons demandé notre chemin. Il s'est alors rué sur la perche que nous lui tendions. Apres nous avoir indique la direction a prendre, il nous a gentiment accompagnés. Comme si de rien n'était. Et lorsque nous avons commencé a avoir des doutes sur le chemin qu'il nous faisait emprunter pour nous rendre a la destination initialement prévue (qui ne ressemblait pas forcément au chemin indiqué sur notre carte), il nous a alors indiqué qu'il y avait tout proche un magasin de textiles ou il pourrait nous faire obtenir d'excellents prix. Super! Nous voilà bien avancés maintenant. Nous lui avons alors faussé compagnie et sommes retournés flaner sur Caunaught Place. Le lundi matin, nous nous sommes levés sans trop de problemes et avons pris un rickshaw pour lambassade du Vietnam. Notre crainte était que le déai de traitement soit de plusieurs jours, comme pour le visa indien. En effet, nous décollons lundi prochain de Calcutta pour Bangkok. Il serait alors difficile de concilier notre itinéraire planifié pour les prochains jours (Agra, Varanasi et Calcutta) avec un délai de délivrance trop long. Finalement, ce fut un grand soulagement d'apprendre que les visas seraient disponibles des le lendemain a 17h00. En quittant l'ambassade, nous sommes retournés sur Caunaught Place pour essayer de trouver le véritable office de tourisme de la ville. Une fois rendus, nous y avons enfin réservé un tour de la ville pour le lendemain matin. Rendez-vous demain matin devant leur bureau a 8h45. Pour finir a journée, nous sommes partis nous immerger dans l'autre face de Delhi: le vieux Delhi. En sortant du métro, l'ambiance était devenue radicalement différente. Un souk gigantesque nous ouvrait les bras. Une foule dense, des rues bruyantes, des échoppes en tous genres. La vraie vie quoi! Partout, des personnes ''promenaient'' des chevres. Etonnant a premiere vue. Sauf que demain, ce sera l'Aid El Kebir, fete la plus importante dans la religion musulmane et au cours de laquelle on sacrifie un mouton. Et en toute coincidence, nous nous trouvions a quelques patés de maison de la plus grande mosquée d'Inde. Une capacité de 25000 fideles. Plutot impressionnant. Nous sommes donc allés la visiter, et chose intéressante, on peut accéder au sommet de son minaret, cette immense tour du haut de laquelle l'imam prononce la priere (bien que désormais ce soient souvent des haut-parleurs qui relaient cette priere depuis l'intérieur de la mosquée). La, apres avoir gravi les dizaines de marches de ce miniscule et interminable escalier en colimaçon, nous avons débouché au sommet de cette tour du haut de laquelle résonne depuis des siecles les prieres quotidiennes des musulmans de ce quartier. A vrai dire, ce fut un coup de cour de se retrouver en un lieu aussi symbolique, qui est également un lieu synonyme, pour les voyageurs que nous sommes, de plusieurs réveils ultra-matinaux lorsque nous dormons a portée de haut-parleurs d'une mosquée. Par la suite, nous avons traversé le vieux Delhi par ses ruelles les plus étroites (et pas toujours les plus éclairées), ce qui nous a permis de traverser le temps et de noous imprégner un peu plus de la vie de plusieurs millions de personnes. En sortant de ces ruelles, nous sommes tombés dans le quartier des vendeurs de tissus et d'accessoires pour parer les sarees: des perles minuscules, des brillants, des boutons miniatures, des bandes de tissu scintillantes... Et partout des personnes qui, assisent parterre, enfilent ces perles ou les brodent sur des tissus aux mille couleurs. Et apres des heures a flaner dans ce quartier commerçant, nous avons sagement pris le chemin de notre quartier de résidence pour y prendre un repas et aller nous coucher.


Le mardi matin, reveil sans problemes pour rejoindre l'office de tourisme. En avant se trouvait alors un marché au fleur a l'activité bouillonante. Des fleurs de toutes les variétés, de toutes les couleurs. Des centaines de vendeurs étalaient a terre leur marchandise fraichement cueillie. Et dans l'air une agréable odeur de fleurs fraiches, la meme que lorsqu'on entre chez un fleuriste. Du bonheur pour les yeux, les narines... et l'objectif de l'appareil photo!


Quelques metres plus loin, nous étions a l'office de tourisme. Le bus était prêt et se mit en marche tout juste apres que nous y ayions embarqué. Le premier arret fut dans un immense temple hindou qui a la particularité d'etre dédié a plusieurs divinités (alors que généralement, on vénere un seul dieu par temple, et rarement plus). On se déchaussa avant d'y pénétrer. Comme tous les temples hindous, d'immenses escaliers en marbre blanc menaient a des salles de recueillement dans lesquelles tronaient des représentations des différentes divinités vénérées. L'odeur d'enscens flottait allegrement dans l'air tandis que des haut-parleurs relayaient le chant des prieres. Dans une salle autre salle setrouvait le disciple qui récitait inlassablement les prieres devant son micro malgré les nombreux pélerins qui se prosternaient en avant de statues. Quelle concentration il devait avoir pour ne pas etre distrait! Retour dans le bus qui nous conduisit au lieu ou le Mahatma Gandhi, le petit homme qui inspire encore l'Inde d'aujourd'hui, fut assassiné. Ce lieu a depuis été transformé en musée relatant a vie dee ce pere de la nation. Malheureusement, le musée était... fermé! Et il semble que meme l'office de tourisme n'était pas au courant de cela... Nous sommes alors partis immédiatement vers le ''Bahia Temple'', immense édifice en forme de fleur de lotus. Ce temple a été érigé a titre privé et est aujourd'hui ouvert gratuitement a tout le monde, de toutes les religions. Il sert de lieu de recueillement. A l'intérieur de ce joyau architectural regne un silence absolu. Au dessous de la voute qui culmine a des dizaines de metres se trouvent des centaines de bancs sur lesquels des personnes de tous horizons et de toutes confessions viennent se recueillir en paix. Tres belle expérience de respect et de tolérance. Enfin, notre visite s'acheva a un site arcéologique. Il s'agit d'un site construit initialement par les moghols. Il s'agissait donc a l'origine d'un temple musulman. Mais au fil du temps, d'autres cultures ont fait évoluer le site. Le résultat est un amalgame de différents styles de différentes cultures et de différentes époques. De façon plus visuelle, le site offre quelques petits faux-semblants d'Angkor Wat. Vers 13h00, le bus nous redéposa a l'office du tourisme et nous sommes allés flaner dans le centre vile en attendant 17h00 pour pouvoir aller chercher nos passeports. Une fois nos précieux sésames en poche, nous nous sommes mis en route pour l'hotel ou récupérer nos sacs a dos car notre train pour Agra partait dans 2 heures! La chose fut faite rapidement et a 18h45, nous étions sur le quai de a gare, prets pour une autre étape de notre voyage.


A suivre...

vendredi 28 novembre 2008

08-11-18 Maroc


À 14h55 précises, notre vol de Ryanair à destination d'Agadir s'élançait sur le tarmac de l'aéroport de Marseille-provence. 2 heures plus tard, nous nous posions sur celui d'Agadir, sur la cote Atlantique du Maroc. Il y faisait un soleil radieux et la douceur de la température contrastait avec la fraicheur que nous avions laissé peu de temps auparavant.

Le passage des douanes fut une formalité. Les bagages en main, nous avons récupéré nos 2 voitures de location et avons mis le cap sur Tiznit. Les chambres avaient été réservées dans une maison d'hôtes. C'est alors que j'ai réalisé qu'il y avait bien longtemps que je n'avais pas partagé la chambre de mes parents! Le soir, nous sommes allés prendre notre premier repas en terres marocaines. Ce fut poulet grillé et frites. Pas très exotique pour commencer, mais c'était là tout ce qu'il restait à manger dans le restaurant que nous avons trouvé ouvert!

Le lendemain matin, direction la cote Atlantique. Et puisque lors de notre arrivée nous avons roulé de nuit, ce fut également notre premier contact avec les paysages marocains. En quittant la ville, nous nous sommes immédiatement retrouvés en plein désert de cailloux avec quelques reliefs en toile de fond. Nous avons fait une pause à Aglou-Plage pour aller voir des maisons de pêcheurs troglodytes. Puis nous avons longé la cote en direction sud. Un autre arrêt nous permit de nous dégourdir les jambes sur une immense plage au bout de laquelle se trouvait une falaise trouée. Nous aurions aussi bien pu nous trouver à Étretat ou bien à Percé. Ensuite, les estomacs se manifestant, nous nous sommes rendus jusqu'à Sidi Ifni où nous avons visité le petit marché au poisson avant d'en manger du grillé sur une terrasse ensoleillée. L'heure étant déjà bien avancée, la route de l'après-midi vers la palmeraie d’Ait-Bekkou fut terminée de nuit. C'est dans le noir (et non sans quelques difficultés!) que nous avons finalement trouvé le gite dans lequel nous allions passer nos 3 prochaines nuits: « la maison saharaouie ». Cette maison marocaine typique, tenue par une femme, sa fille et une employée fait partie du « réseau paysan ». Elle est située au beau milieu d'une palmeraie et est constituée de bâtiments en terre entourant 2 cours intérieures. Les chambres y étaient fort agréables et très confortables, tout comme l'accueil. La tagine au légumes du soir dans le salon traditionnel fut délicieuse et la séance de thé qui s'ensuivit tout aussi délectable.

Le lendemain matin, Yahyah (le factotum de la maison) nous emmena visiter la palmeraie pour nous en expliquer le fonctionnement. Cette palmeraie fait 8 km de long par 2 km ½ de large. 3500 personnes y vivent en y exploitant leur parcelle de terre. On y cultive du mais, de l'orge, des fourrages pour les animaux, des légumes ou bien encore les palmiers dattiers qui y son très nombreux. La palmeraie est parcourue dans son ensemble par un système d'irrigation. Chaque parcelle est ainsi arrosée chaque 17 jours, ce qui demande un bon calcul pour ne pas manquer cette journée si importante dans la culture de sa parcelle. Quelques occidentaux se sont également fait construire (ou sont en train de se faire construire) une maison dans cet environnement si propice au repos. Cependant, à la vue de la distance à parcourir pour accéder au moindre service (épicerie, services publics, etc.), j'espère que ces personnes ont également une auto, beaucoup de livres à lire et un sens aiguisé de l'autonomie! Par la suite, nous sommes allés en auto jusqu'au point où l'eau de l'oued (rivière) est captée et dirigée dans des canaux afin de l'acheminer jusqu'à la palmeraie. Puis nous avons pris une piste à travers l'immense désert constituant la plaine pour rejoindre la source à proprement parler. La source est une source d'eau chaude ferrugineuse. Et après avoir mangé quelques boites de thon et de sardines avec un peu de pain dans un petit casse-croute de village, nous sommes rentrés à la maison d'hôtes. En fin d'après-midi, le hammam (chauffé au bois) avait été mis en marche pour nous. Je n'insisterai donc pas sur le bien être que nous avons ressenti après être passés dans cet endroit des plus relaxants. Le soir, nous avons eu droit à une excellent poulet au citron, ce qui compléta parfaitement cette journée marocaine.

Le lendemain matin, nous avons été visiter une médina (grande maison familiale) de la palmeraie dans laquelle étaient accumulés une multitude d'objets plus ou moins antiques retraçant l'évolution des marocains nomades: le caravaniers. Ensuite, nous sommes allés dans un village ou se trouvaient des sources d'eau chaude. Hommes et femmes: chacun leurs bains, à environ 50 mètres de distance l'un de l'autre. On est jamais trop prévoyants! Un bain dans l’eau à 36 degrés et un casse-croute plus tard, nous mettions les voiles pour Sbouya ou se trouve « Aknari », une entreprise communautaire gérée par des femmes dont l'activité principale est la transformation des figues de barbarie en plusieurs produits finis. La route sinueuse se faufilait entre les montagnes. Et partout, jusqu'au sommet parfois, on pouvait observer des plants de figues de barbarie. Des quantités phénoménales de cette plante généralement méconnue. Dans la petite usine, nous avons découvert des produits plutôt exotiques: de la confiture de figues de barbarie, des tranches de « raquettes » (grandes feuilles de la plante) en saumure, et surtout de l'huile de graines de figues de barbarie. Pour ce dernier produit, sachez qu'il faut 900 kg de figues pour obtenir 30 kg de graines qui, une fois pressées, ne donneront qu'un petit litre d'huile aux vertus apparemment merveilleuses (douceur de la peau, remède contre différentes pathologies, etc.). Et à la vue du travail que nécessite l'obtention de cette huile, il n'est pas étonnant d'apprendre qu'elle se vend 1000 euros le litre (soit environ 1600$ cad)... Fans de l'huile d'aragne, attachez votre tuque: l'huile de graines de figues de barbarie débarque! Le soir, retour une fois de plus dans notre palmeraie. Et puisque nous étions vendredi, nous allions ce soir avoir la chance de manger un vrai couscous marocain préparé par Aicha, la cuisinière. Le résultat fut évidemment à la hauteur des attentes (t'en fais pas Annette, le tien est tout aussi bon!).

Le lendemain matin, il était convenu que nous partions avec nos hôtes jusqu'à Guelmim pour le grand souk (marché) du samedi. Nous y prendrions également notre petit déjeuner. Ce dernier fut pris sous la tente avec les marocains et fut constitué de sardines farcies, d'olives noires, d'œufs à la poêle, de gâteau et de pain marocain, le tout accompagné de thé ou café. Une fois rassasiés, nous avons visité le marché aux bestiaux (moutons, chèvres, vaches, dromadaires), les étals de viande puis le marché des fruits et légumes. La matinée étant déjà bien avancée, il était temps pour nous de remonter en voiture et de partir pour Tefraoute. La route fut absolument merveilleuse avec l'ascension de plusieurs cols, la traversée de vallées admirablement cultivées, la vue de panoramas grandioses, et surtout les gorges d’Aït Mansour, avec leurs falaises abruptes, leurs palmeraies et leur oued asséché serpentant au fond. Une fois de plus, ce n'est qu'à la tombée de la nuit que nous avons rejoint notre destination, « la maison traditionnelle » à Tefraoute. Après un apéritif pris sur la terrasse perchée sur le toit, nous sommes passés au salon ou on nous a servi une excellente tagine au poulet. La soirée fut complétée par une partie de belotte Marius-Claire contre Aimé-Jojo. Égalité une manche partout. Vivement la belle!

Le dimanche matin, je me suis réveillé avant tout le monde. Notre gîte était adossé à une immense paroi rocheuse et surplombait un petit village de maisons en pierre. Le soleil se leva alors paisiblement et se mit à illuminer une à une les falaises entourant la vallée. Quel spectacle magique pour accompagner un petit déjeuner en famille! Puis nous sommes repartis. Au nord cette fois-ci. Direction: Essaouira, à 320 km d'ici. Sur la route, nous nous sommes arrêtés pour visiter un magnifique ksar (fortification dans laquelle vivent plusieurs familles) parfaitement restauré dans les règles de l'art. Puis la route de remit à sinuer le long d'abruptes parois de granit. La végétation se remplit alors d'arganiers, arbres donnant les aragnes dont on extrait l'huile du même nom et qui est tant à la mode par les temps qui courent. Un arrêt dans une entreprise de transformation de l'aragne fut alors inévitable. Et c'est en fin d'après-midi, après le coucher du soleil (décidément !), que nous sommes arrivés à Essaouira. La vieille partie de cette ancienne colonie espagnole est constituée d'une ville fortifiée et d'un port dont la flotte est particulièrement active dans la pêche de l'anchois et de la sardine.

Lundi matin, nous avons pris notre petit déjeuner et avons été nous promener dans les étroites ruelles de la vieille ville. Des marchands de souvenirs, bien évidemment. Mais également des étals de viande. Des vendeurs de fruits et légumes. Une petite place regroupant les marchands de poisson. Des vendeurs de volailles à qui vous achetez votre poulet sur pattes et qui le préparent sous vos yeux (pesé, égorgé, plumé, vidé, découpé et emballé!). Puis nous nous sommes dirigés vers le port, avec ses dizaines de barques bleu indigo amarrées les unes aux autres, ses chalutiers déchargeant leur précieuse cargaison sous le regard intéressé des acheteurs ou dubitatif des badauds, ces bateaux en construction et aux coques multicolores... un port débordant de vie quoi! Les estomacs se trouvant un peu dégarnis, nous avons regagné une série de petits restaurants en avant desquels s'étalaient les prises du jour sur lit de glace. On choisit ses poissons, on nous les pèse et on nous donne un prix. Si les 2 parties s'entendent, alors on vous prépare vos poissons sur un petit barbecue aux charbons ardents et on vous les sert dans les instants qui suivent, presque encore frétillants tellement ils sont frais. Pour nous, ce fut crevettes et sardines en entrée puis rouget, cépions (petites sèches) et saint-pierre en guise de plat de résistance. Un pur régal qui n'avait que l'abondance pour égaler la fraicheur. L'après-midi, ce fut quartier libre. Pour moi, ce fut « flanage » dans la vieille ville, un peu d'ordinateur pour régler quelque affaires qui trainaient puis retour sur les rempart faisant face à l'Atlantique pour admirer le coucher de soleil. Je ne me lasse pas de m'allonger et de regarder cet astre d'une brillance si intense rougir, descendre jusqu'à la ligne d'horizon puis s'enfoncer dans une mer un peu perturbée par un coup de vent. Puis je me suis mis en route pour l'hôtel ou mes comparses hommes m'attendaient pour aller au hammam. Il ne fallut pas plus de 10 minutes avant que nous pénétrions dans un petit couloir sombre, presque glauque. Au fond, on débouchait sur des hommes assis sur notre droite qui étaient en train de s'asperger d'eau et des hommes sur notre gauche qui étaient assis sur les bancs de ce qui semblait servir de vestiaire. Au milieu, un homme derrière un comptoir tout aussi vieux que lui. Il nous indiqua de nous changer du coté du vestiaire. « Massage? ». Oui, bien sur. On nous a alors fait passer par une petite porte bleue qui donnait dans une pièce voutée, au sol en terrazzo et aux murs carrelés. Il y faisait chaud et très humide. Mais cette pièce était suivie d'une seconde, puis d'une troisième, chacune plus chaude que la précédente. Dans la dernière, il faisait 36 degrés avec un taux d'humidité avoisinant les 100%. Dans chaque salle, des hommes se versaient de l'eau chaude sur le corps, étaient étendus immobiles sur le sol chaud ou bien encore faisaient des étirements et des assouplissements après s'être fait masser. On aurait pu se croire dans l'antichambre de gladiateurs avant leur entrée dans l'arène. On nous a alors assis tous les 5 sur un banc en carrelage, histoire de nous faire monter en température. Puis un homme tout aussi transpirant que nous en fit allonger par terre 2 d'entre nous. Sur le dos, pour abaisser les tensions musculaires et détendre d'autant les muscles en vue de leur pétrissage. Chacun des 2 acolytes se trouva alors dans les mains des masseurs qui leur firent faire quelques étirements. Puis les masseurs prirent des gants genre « scotch-brite » et commencèrent à leur frotter le corps de façon plutôt énergique. Par la suite, ils leur appliquèrent une huile sur le corps et réitérèrent le « sablage ». Et pour finir, ils les rincèrent au godet avec une eau bien chaude. Ce fut là une expérience inoubliable, tant par les bienfaits de l'exercice que par l'ambiance qui régnait dans cet endroit genre « caveau souterrain » ou « crypte squattée par de glauques personnages ». En sortant, nous avons rejoint l'hôtel, un peu épuisés. Nous y avons retrouvé les femmes pour prendre l'apéritif. Puis nous sommes allés manger à l'extérieur, chacun de nous 8 optant pour un plat léger à base de légumes. Au retour à la chambre, il était temps pour moi de pitonner un peu sur notre séjour au Maroc avant d'oublier car demain, nous reprenons l'avion pour Marseille... déjà.

Le lendemain matin, nous avons pris quelques instants pour aller faire les achats de dernière minute puis sommes montés en auto pour nous diriger vers Agadir où notre avion décollait en fin d’après-midi. En route, nous avons fait un pause au bord de l’Atlantique où une immense dune de sable se dressait au milieu d’un paysage de roche et de champs cultivés. Une autre pause fut faite à Tamri pour nous restaurer en mangeant une des meilleures tagines à vie. Et vers 15h00, nous entrions à l’aéroport d’Agadir pour prendre notre vol de retour. Chanceux, c’est avec 30 minutes d’avance que nous avons atterri une nouvelle fois à Marseille-provence. Et dans quelques jours, le 4 décembre, c’est de ce même aéroport que nous repartirons vers l’Inde pour continuer notre voyage.

@ +

2008-11-07 De Pushkar à...


Lorsque nous avons mis notre dernier post en ligne, c'était il y a tout juste 2 semaines. Nous quittions alors Pushkar et sa foire aux chameaux pour... une nouvelle destination. Cependant, puisqu'il s'agissait d'une surprise, nous avions tenu cette « prochaine destination » secrète, contrairement à ce que nous avions fait jusqu'à date. Vous comprendrez donc plus bas la raison pour laquelle nous sommes restés muets au cours des 2 dernières semaines, et espérons que vous ne nous en tiendrez pas rigueur en restant fidèles à notre blog.

Le 7 novembre, nous nous sommes levés de bonne heure et avons pris le bus de 8h00 pour Ajmer. De là, nous sommes partis pour 9 heures de bus en direction de Delhi, la capitale de l'Inde. Une fois rendus au terminus du centre-ville, nous reprendrons un 3e bus pour rejoindre l'aéroport. Alors à Ajmer, nous avons sauté dans un bus local, comme d'habitude. Avec ses excès de tout, sauf de confort. La route fut sans trop d'embuches. Mais disons qu'à une vitesse moyenne de 40 km/h, la distance ne baisse pas vite entre 2 panneaux indiquant la distance qu'il vous reste à parcourir avant votre destination. Cependant, plus nous approchions de Delhi et plus l'activité augmentait, comme généralement autour d'une capitale, et cela nous donnait des choses à regarder. Au panneau indiquant 65km, un phénomène étonnant se produisit. En quelques instants, nous sommes entrés dans une sorte de brouillard dense et sombre. Alors que quelques minutes auparavant le soleil brillait haut dans un ciel d'un bleu immaculé, celui-ci s'estompa derrière cette brume soudaine qui ne nous permettait plus de voir au delà de 200 mètres. Aucune raison ne pouvait expliquer cette dernière hormis la pollution. Il s'agissait là du smog de Delhi. Plus de 65 km avant d'y arriver. Le soleil devint rouge puis disparut totalement. Triste mégalopole moderne dans laquelle 13 millions d'âmes se tassent dans une atmosphère aussi catastrophiquement polluée. Mais nous ne resterons pas là longtemps. Le préposé aux billets de l’autobus nous demande si nous allons à l'aéroport. Devant notre réponse affirmative, il nous montre à travers le brouillard des lumières alignées de l'autre coté de l'autoroute. C'est l'aéroport international. Notre destination finale pour aujourd’hui. L’entrée de l’aéroport se situe 3 km plus loin en prenant une autre autoroute qui part sur notre gauche. Le préposé nous propose alors de nous faire descendre là, sur le bord de l'autoroute, et que nous prenions un rickshaw plutôt que de nous amener en centre-ville où nous devrons prendre un autre bus pour revenir au même endroit. Cela nous ferait éviter le trafic qui est pathétiquement dense à Delhi et ainsi épargner 2 heures de supplice à nos fessiers déjà passablement éprouvés. Dans notre tète s'entrechoquèrent 2 théories: pas sécuritaire de se faire débarquer sur le bord d'une autoroute indienne en pleine nuit sans savoir où on se trouve et rejoindre la destination initialement prévue (le terminus en centre-ville) ou bien écouter les locaux qui nous ont toujours bien conseillé depuis notre arrivée. 5 secondes suffirent pour que nous prenions la 2e option! Sitôt dit, sitôt fait. Il nous fit signe de ramasser nos sacs (ce qui n'était pas une mince affaire à la vue du bordel qui régnait dans le bus!) et nous mit en ligne en avant de la porte latérale du bus. Il siffla. Le bus de mit sur le coté de l'autoroute et s'arrêta. La porte s'ouvrit. Nous avons sauté et nos sacs ont suivi. Presque instantanément, la porte s'est refermée et le bus est reparti. Aussi vite qu'il s'était arrêté. Nous étions alors là, tous les 2, au beau milieu d'un terre-plein entourés de 2 autoroutes, avec nos sacs par terre. Tout confiants, nous avons mis nos sacs sur nos épaules et avons entrepris de traverser les voies qui nous séparaient de l'autre coté. Un agent de la circulation est alors venu à notre rencontre et arrêta net la circulation pour que nous traversions. En nous voyant et flairant la bonne affaire, 2 rickshaw s'étaient déjà rangés sur le coté pour nous proposer leurs services. Cependant, nous proposant des prix ahurissants, nous avons décidé de rejoindre l'aéroport à pied, en marchant le long de l'autoroute. Quelques minutes plus tard, un bus s'immobilisa au milieu de la route et attendit que nous arrivions à sa hauteur pour nous proposer de monter à bord. Il s'agissait d'un autobus assurant le transport du personnel travaillant sur le chantier du nouvel aéroport. 3 employés y prenaient place. Après quelques minutes, le chauffeur s’arrêta de nouveau et nous déposa gracieusement à quelques dizaines de mètres de l'entrée. Nous sommes finalement arrivés à destination avec 3 heures d'avance sur l'horaire planifié. SUPER. Après avoir mangé un morceau à la cafétéria de l'aéroport, nous sommes alors entrés dans l'aérogare principal pour enregistrer nos bagages. Direction: le comptoir d'Air France. Notre vol décollait dans 3 heures. Destination finale: Marseille, France. Eh oui. Marseille. Nous vous avions mis en garde que notre itinéraire était malléable et que nous l'adapterions au gré des événements et de nos envies. Or il se trouve que quelques semaines auparavant, lors d'un appel à mes parents, ma mère m'annonçait qu'ils fêteraient la retraite de mon père le 14 novembre. 2 jours après son 60e anniversaire. Et qu'ils recevraient famille, amis et collègues de travail pour une dernière fin de semaine de grandes festivités dans cette auberge de jeunesse de Sète ou j'ai passé 23 ans de ma vie. Nous ne pouvions être absents lors de cet événement. Alors nous avons décidé la semaine dernière d'y assister. D'où notre départ cette nuit pour le sud de la France. Mais c'était une surprise. Personne n'était au courant de la décision. Personne sauf l'oncle de Sylvie qui venait nous chercher à Marseille.

Le vol décolla à 1h30 du matin. 8 heures plus tard, nous atterrissions pour une courte escale à Paris. Un changement d'avion et nous voilà parti plein sud. À 8h45, après un magnifique survol nord-sud de la France et une vue imprenable sur les sommets enneigés des Alpes, nous avons fait une grande boucle sur la rade de Marseille et avons posé les roues sur le tarmac provençal à 8h45. Ce ne fut pas long avant que nous retrouvions notre complice dans le hall des arrivées (merci Daniel). France, nous revoilà!

La première surprise fut pour la tante à Sylvie lorsque nous sommes entrés à l'improviste après Daniel. Après avoir repris ses émotions, nous avons planifié le guet-apens pour la mère à Sylvie. Finalement, la tante lui demanda de passer pour aller faire des courses ensemble. Puisqu'elles restent proche l'une de l'autre, il ne fallu que 15 minutes avant qu'elle n'arrive à la maison. Et lorsqu'elle entra, ce fut... une grande surprise, bien évidemment. Et comble du hasard, elles venait de poser 1 semaine de congés pour la semaine à venir. Nous allions donc pouvoir passer du temps en son agréable compagnie. Les jours suivants furent consacrés au repos et à la visite de la famille de Sylvie... toujours en faisant la surprise à chacun d'entre eux.

Le 13 novembre, mon père avait 60 ans. Je me devais donc d'être là en ce jour si important, surtout en sachant qu'il est accompagné d'un départ en retraite. Pour ne pas perdre les bonnes habitudes, nous nous sommes levés à 5h30 et Sylvie m'a emmené à la gare de Marseille. J'y ai pris le train de 7h10 pour Sète. À la gare, une petite mésaventure donna un goût amer à ce retour en terres sétoises. Comme bien des personnes, je voulais prendre un taxi pour rejoindre la maison de mes parents. Je me dirige vers le seul disponible. Le chauffeur, très décontracté, est avachi sur son siège. Sa porte est ouverte et il lit son journal, une cigarette au bec. Je fais le tour de la voiture et lui demande s'il peut me conduire à l'adresse voulue et si je peux monter en avant. Il me marmonne que oui et débarrasse le siège passager de ses effets personnels qui trainent. Nous nous mettons en route. Le compteur étant arrêté, je lui demande s'il pourrait le mettre en marche. Il me rétorque que c'est un forfait. Le prix? 7 euros (environ 11$), ce qui me semble beaucoup en considérant que mes parents habitent à moins de 5 minutes de la gare. Et les affaires étant les affaires, je lui réitère que j'apprécierais qu'il mette le compteur en marche. C'est alors qu'il me lança qu'il n'était « pas question de s'embêter avec ça, que ça suffisait et qu'il me raccompagnait à la gare. Je n'avais qu'à prendre le bus ». Wow. Chapeau le service. Je me doute bien que le déranger dans la lecture de la page sport du Midi-Libre ne devait pas faire son affaire. Mais en plus lui demander de mettre le compteur (et donc l'obliger de déclarer son revenu et évidemment payer ses impôts dessus!) ne devait pas faire son affaire. Désolé Monsieur, mais des t...s du c.l de votre genre, ça n'a rien à faire dans des emplois comme ça, et il est hors de question que je cautionne votre manque de savoir vivre et votre escroquerie. Surtout que vous devez faire partie de ces innocents qui passent leur journée à vomir sur celles et ceux qui abusent du système social ou qui ne payent pas leurs cotisations, et bien entendu à critiquer en permanence le manque de services publics qui se payent… grâce à des impôts que vous ne payez pas. J'ai donc pris le bus qui attendait en avant de la gare et suis descendu quelques minutes plus loin, à 300 mètres de ma destination finale. En approchant de la maison, mon cœur battait de plus en plu fort. Devant la porte, j'ai sonné en prenant bien soin de me cacher de la caméra de l'interphone. Mais personne n'a répondu. Puisqu'il faut toujours un plan B, j'ai profité de l'occasion pour aller prendre une petit café avec Jo et Marie qui habitent tout proche. Jo a été le cuisinier de l'auberge de jeunesse durant 17 ans. Pour nous, c'est notre « Papy Jo », car il fait presque partie de la famille. Pour tous les 2, ce fut également une surprise de taille, d'autant plus que quelques jours auparavant, Jo avait croisé ma mère qui lui avait fait part de notre voyage et lui expliquait qu'actuellement, nous étions en Inde, etc. Après un petit café fort apprécié, j'ai appelé mon père via Skype pour lui souhaiter un joyeux anniversaire, et essayer de savoir quand il serait de retour à la maison! L'appel fut apprécié et il m'expliqua qu'il était en train de finir les courses pour le lendemain soir. Il était sur le stationnement d’un hypermarché. Puisque le magasin en question est proche de la maison, il ne leur faudrait pas plus de 10 minutes pour être de retour. Il ne me fallut guère plus de temps pour rejoindre de nouveau l'interphone. Devant le silence de son interlocuteur inconnu, ma mère prit les clés pour venir voir qui était là. « Un colis pour M. Berger » je me suis exprimé, un accent du sud dans la voix. Les clés sonnaient en arrière de la porte métallique. Elles entrèrent dans le barillet. Un tour. 2 tours. Et la porte s'ouvrit. « Bonjour petite mère » je me suis écrié. Évidemment, j'ai eu droit à des « Marius? Marius? », à des pleurs, à des « c'est pas vrai! » et à nombre d'autres expressions de surprise que seule une mère peut exprimer... Mon père était dans la maison. Un peu groguie, ma mère m'y introduisit et demanda à mon père de venir voir qui était là. Mis à part les pleurs, j'ai eu droit à sensiblement les mêmes réactions de sa part. Quant à moi, ma plus grande surprise fut de réaliser que son anniversaire n'était pas le 13... mais le 12 novembre!

Après la surprise, nous avons pris le temps de nous assoir et de jaser de tout et de rien, mais surtout du voyage. Plus tard, mon frère arriva et eut lui aussi la surprise de me voir dans le canapé. Le reste de la journée fut tranquille. Le soir, mon frère nous invita à aller manger à l'excellent restaurant du Casino de Balaruc. Un bon moment en famille.

Le lendemain, le réveil amorçait une journée de préparation et de festivités. En après-midi, Sylvie et sa mère nous rejoignirent à l'auberge. Le soir, après être allés nous changer, les invités arrivèrent en grand nombre. En tout, plus de 150 personnes sont venues célébrer les 60 ans de mon père et lui souhaiter une excellente retraite. De la famille en grand nombre (merci tous les Berger d'avoir répondu présent). Des amis de longue date. Des collègues de travail. Des anciens employés (merci Lolo pour ton aller/retour depuis Nancy). Des partenaires professionnels. Des personnes croisées au cours de tant d'années d'auberge. Et pour une dernière fois, nous avions la chance de dormir à l'auberge et d'accueillir pour la fin de semaine famille et amis venus de loin. Alors la soirée s'est poursuivie jusqu'aux petites heures du matin. À 5h30, comblés mais repus, il était temps d'aller dormir.

Le lendemain matin, nous nous sommes retrouvés une trentaine pour déjeuner dans le restaurant de l'auberge, à siroter notre café les yeux rivés sur cette vue imprenable qui s'étend de l'étang de Thau jusqu'à la Mer Méditerranée en passant par la ville de Sète et ses canaux sana fin. Cette même vue qui a suivi chacun de mes réveils pendant plus de 23 ans. Il était donc temps de s'en mettre « plein la vue » et de profiter une dernière fois de la magie du spectacle qui s'étendait sous nos yeux. À midi, plusieurs de la veille sont revenus pour nous aider à « finir les restes » et déguster quelques kilos d'huitres et de moules sur la terrasse de l'auberge. En fin de journée, après d'émouvants adieux à cette auberge de jeunesse qui a bercé la majeure partie de ma vie, c'est à la maison de mes parents que nous sommes allés prendre un repas en nombre plus restreint. Une page s'est tournée. Et une nouvelle s'offre à la lecture.

Pour ma mère, la prochaine activité était de partir mardi pour rejoindre ses frères et sœurs à Marseille. De là, ils prenaient un vol pour Agadir, au Maroc. Ils partaient y passer une semaine à la découverte de ce beau pays.

De notre bord, il nous fallait planifier nos prochains jours en France (nous y serons jusqu'au 4 décembre). Nous avons alors décidé de nous joindre au groupe qui partait au Maroc, en y emmenant mon père pour son anniversaire. Quelques clics de souris plus tard et les billets étaient réservés. Départ mardi à 14h55.

Lundi matin, Sylvie eut une petite faiblesse. Elle passa la journée au lit. Pendant ce temps, j'en ai profité pour mettre en ligne l'ensemble des photos du voyage ainsi que quelques vidéos. Le soir, puisque l'état de santé de ma douce ne s'améliorait pas, nous avons du appeler le docteur qui s'est déplacé jusqu'à la maison (merci Pierre-Yves). À vrai dire, cela m'a rappelé à quel point un médecin de famille qui se déplace peut désengorger un système de santé! Cependant, pour être plus pragmatique, nous avons eu un diagnostique peu agréable à entendre. Devant l'état de santé de Sylvie (et particulièrement devant son besoin de repos), le médecin lui a déconseillé de partir au Maroc (afin d'éviter toute éventuelle complication en terrain moins propice à une dispensation rapide de soins). Devant cette « tuile », nous avons du réaligner nos flutes. La décision prise fut que demain mardi, nous partirions tous les 4 à Marseille (mes parents et nous 2), mais que nous laisserions Sylvie auprès de sa mère. Ainsi, elles sera « au vert » et pourra reprendre des forces. Quant à moi, je partirai avec la famille pour une semaine au Maroc. C'est plate, mais c'est un choix responsable et de raison. Chapeau ma belle pour cette décision!

Le mardi matin, nous avons fermé nos sacs à dos, avons chargé la voiture et avons pris la route de Marseille. À midi, après avoir fait quelques courses, nous arrivions chez la mère à Sylvie qui nous rejoignit sur l'heure du déjeuner (diner pour les québécois). Mais pour nous 3, il était déjà temps de nous mettre en route pour l'aéroport ou nous avons retrouvé 3 oncles et 2 tantes. La famille allait alors décoller pour Agadir.

À suivre...