Voilà plusieurs jours que nous ne vous avions donné de nouvelles. Mais sans vouloir paraître fainéants, sachez que la raréfaction progressive et attendue des connexions Internet devrait rendre nos post moins fréquents. Cependant, nous nous efforcerons de noter régulièrement notre quotidien afin de les mettre en ligne lorsqu'une connexion Internet sera à nouveau disponible.
Nous nous sommes donc laissés samedi en PM à Prétoria alors que Ri nous accueillait gracieusement chez elle. Après une visite de la ville en sa compagnie, nous nous sommes rendus à un « braai » qui est une véritable institution ici. C'est en fait un BBQ entre amis. Les photos vous donneront un bon aperçu de l'ambiance qui y règne. Du monde. De la musique. De la bière. Du vin. De la viande. Un ciel étoilé. Tout pour une soirée des plus agréables.
Le lendemain matin, après un bon petit déjeuner, nous avons pris notre autobus pour Port-Elizabeth, sur les bords de l'Océan Indien (une première pour nous 2). Départ à 14h30. Arrivée à 7h00... le lendemain matin. Ce qui représente 16h30 d'un coup. Mais le bus était très confortable (siège s'allongeant pour plus de confort). Jo'Burg était sur la route et nous avons par la suite longé le « township » de Soweto qui s'étens de part et d'autre de l'autoroute. Le sentiment de déchéance que l'on ressent est absolument indescriptible. Je dois avouer que cette ½ heure à longer un des bidonvilles les plus pauvres sur Terre donne une perspective très troublante de ce qu'est la pauvreté. Cela m'aide également à comprendre un peu mieux pourquoi une frange majoritaire de la population qui a été parquée si longtemps dans des conditions aussi inhumaines revendique aujourd'hui avec tant de conviction un accès à un minimum de respect et à une vie un peu meilleure. La violence que l'on aperçoit est en quelque sorte un choc post-traumatique « normal » après tant d'années de dénis et d'ignorance de la part de la minorité qui gouvernait.
Dans le bus, j'ai lu mon premier livre du voyage: un américain en Picardie, qui relate l'aventure vécue par un américain envoyé en Picardie (France) par sa compagnie qui vient d'y racheter une compagnie et qui y est confronté à certaines réalités peu évidentes du monde du travail en France. Un bon livre pour bien comprendre les différences culturelles entre une France plutot conservatrice et une Amérique du nord (et plus particulièrement les États-Unis) ultra-libérale. Très bien écrit et très captivant (pour que je lise un livre d'une traite, il fallait vraiment que ça soit captivant!).
Donc, après une nuit de courte durée, nous sommes arrivés en vue de Port-Elizabeth qui est, comme son nom l'indique, une porte d'entrée maritime sur l'Afrique du sud. Après avoir rapidement trouvé un hostel, nous avons (ou plutot j'ai) pu récupérer de notre nuit. Par la suite, promenade le long de la plage de Port-Elizabeth et pique-nique sur un banc avec une vue imprenable sur l'Océan. Visite du « Board-walk », qui regroupe des magasins de marque, des bars et restaurants ansi que le Casino. Pas très local tout ça, mais bon... À en voir la quantité et la qualité des infrastructures touristiques que l'on y retrouve, Port Elizabeth semble etre une station balnéaire très prisée en saison estivale (évidemment, c'est actuellement désert car nous sommes en hiver!). Soirée tranquille à l'hostel ou Sylvie a appris à jouer à la belotte (Jean-Marie, on s'entraine pour le Vietnam!).
Mardi, nous avons loué une voiture pour aller nous promener du coté de Jeffrey's Bay. Premier contact avec un volant à droite, une boite manuelle et une conduite à gauche. Suprenant. Mais après quelques kilomètres et quelques rappels à l'ordre par ma copilote (elle trouvait le bord de la route un peu proche de son coté!), le tour était joué.
Jeffrey's Bay est la Mèque sud-Africaine du surf et un spot mondialement réputé. Le nombre de magasins de surf et les entrepots de compagnies telles que Quicksilver, Rip Curl, Billabong et autres Roxy sauront combler les ardeurs dépensières des surfeurs amateurs et professionnels comme des simples touristes!
On retrouve ici des kilomètres de plages dotées de magnifiques rouleaux (vagues) parfaitement adaptés pour la pratique du surf. Une plage (supertubes) est particulièrement fréquentée et des bancs aménagés face à l'Océan nous ont permis de suivre avec beaucoup d'intéret l'évolution des virtuoses de la glisse.
Une autrre particularité est que durant les mois d'hiver, la baie reçoit la visite de nombreuses balaines. On peut d'ailleurs les observer depuis le rivage.
Regarder les surfeurs dévaller leurs immenses vagues avec en toile de fond les baleines et leur balaineau qui jouent à quelques dizaines de mètres est un sepctacle hors du commun. Tous le meme terrain de jeu: l'Océan.
Le soir, retour vers Port-Elizabeth pour y déposer l'auto, récupérer nos sacs à dos et prendre un autre bus de nuit pour Cape Town. Nous allions donc passer « de l'autre coté » du continent Africain, en quittant l'Océan Indien (que nous retrouverons en Tanzane) pour l'Océan Atlantique. 12 heures de bus de nuit (mais sans sièges qui s'allongent, c'est beaucoup moins confortable!) et arrivée vers 9h00 dans le joyau que constitue la ville de Cape-Town, toute blottie dans son écrin que représentent les montagnes qui la bordent à l'est, au sud et à l'ouest, et l'Océan Atlantique au nord. Le feeling y est très agréable. L'atmosphère relativement détendue. Après avoir trouvé un hostel à notre goût, nous sommes allés nous promener sur le « water front », sorte de promenade gigantesque agrémentée de bars, restaurants et autres centres d'achats. Une sorte de Mont-Tremblant sur Mer. Un Disneyland en quelques sortes. C'est à se demander si aujourd'hui, on peut encore échapper au fléau que représente la sacro-sainte société de consommation. Vivement que l'on se retrouve dans la brousse pour apprécier un peu plus la singularité des habitants de ce continent.
Nous avons fait quelques courses pour nous acheter de quoi cuisiner nos repas des prochains jours. En effet, il ne faut pas oublier que nous sommes partis pour 10 mois 1/2, et pas 2 semaines. Si nous voulons aller jusqu'au bout de notre voyage, il nous faudra donc respecter notre budget, ce qui signifie se faire à manger soi-meme.
Hier soir, nous sommes quand meme sortis prendre un verre dans un petit bar cubain proche de notre hostel (un peu à l'image du Cafecito de Playa Del Carmen, mais en bien plus modeste. Puis nous sommes rentrés nous préparer à manger. J'y ai eu un sentiment bien étrange. Une sorte de retour dans le temps. Au début des années 1980. Je revois l'immense cuisine individuelle de l'auberge de jeunesse ou j'ai grandi. Toute carrelée en blanc. Au fond, la cuisinière et l'évier. À gauche, les étagères avec les poeles et les casseroles. Et toutes ces personnes qui s'y préparaient des plats aussi internationaux qu'ils ne l'étaient eux-meme. Des odeurs. Des sons. Des rigolades. Des verres qui s'entrechoquent, Des rigolades. Des discussions dans des langues que e ne connais pas. C'est drole comme le cerveau est fait. On peut payer des milliers de dollars pour faire une psychanalyse. Et moi, en faisant mijoter ces oignons sur cette cuisinière, je repense à ces souvenirs qui ont bercé ma jeunesse, à cet environnement multiulturel dans lequel j'ai baigné dès ma naissance, à mes 6 ans alors que je ne savais pas encore que ces personnes qui arrivaient le soir avec leurs gros sacs à dos étaient en train de faire ce que Sylvie et moi allions faire quelques 25 ans plus tard.
Aujourd'hui, c'est au son d'une pluie battante et qui met à terre les plans de visite que nous avions élaborés hier que nous nous sommes réveillés. Un café. Un film dans la chaleur de nos sacs de couchage (vive les ordinateurs!). Et la rédaction de nos derniers événemetns pour nos lecteus de partout dans le Monde. Voilà en quoi a consisté la matinée de ce 28 aout 2008!
Il est maintenant midi ½ et nous alons profiter du temps maussade pour aller laver notre linge (et ou, ça, c'est nécessaire meme en voyage!).
Dans les prochains jours, après quelques nuits ici à Cape-Town pour visiter la péninsule et peut-etre les vignobles, nous entamerons notre remontée vers le nord en direction de la Namibie. Notre première étape devrait etre dans le désert du Kalahari.
On vous tient au courant :)