À 14h55 précises, notre vol de Ryanair à destination d'Agadir s'élançait sur le tarmac de l'aéroport de Marseille-provence. 2 heures plus tard, nous nous posions sur celui d'Agadir, sur la cote Atlantique du Maroc. Il y faisait un soleil radieux et la douceur de la température contrastait avec la fraicheur que nous avions laissé peu de temps auparavant.
Le passage des douanes fut une formalité. Les bagages en main, nous avons récupéré nos 2 voitures de location et avons mis le cap sur Tiznit. Les chambres avaient été réservées dans une maison d'hôtes. C'est alors que j'ai réalisé qu'il y avait bien longtemps que je n'avais pas partagé la chambre de mes parents! Le soir, nous sommes allés prendre notre premier repas en terres marocaines. Ce fut poulet grillé et frites. Pas très exotique pour commencer, mais c'était là tout ce qu'il restait à manger dans le restaurant que nous avons trouvé ouvert!
Le lendemain matin, direction la cote Atlantique. Et puisque lors de notre arrivée nous avons roulé de nuit, ce fut également notre premier contact avec les paysages marocains. En quittant la ville, nous nous sommes immédiatement retrouvés en plein désert de cailloux avec quelques reliefs en toile de fond. Nous avons fait une pause à Aglou-Plage pour aller voir des maisons de pêcheurs troglodytes. Puis nous avons longé la cote en direction sud. Un autre arrêt nous permit de nous dégourdir les jambes sur une immense plage au bout de laquelle se trouvait une falaise trouée. Nous aurions aussi bien pu nous trouver à Étretat ou bien à Percé. Ensuite, les estomacs se manifestant, nous nous sommes rendus jusqu'à Sidi Ifni où nous avons visité le petit marché au poisson avant d'en manger du grillé sur une terrasse ensoleillée. L'heure étant déjà bien avancée, la route de l'après-midi vers la palmeraie d’Ait-Bekkou fut terminée de nuit. C'est dans le noir (et non sans quelques difficultés!) que nous avons finalement trouvé le gite dans lequel nous allions passer nos 3 prochaines nuits: « la maison saharaouie ». Cette maison marocaine typique, tenue par une femme, sa fille et une employée fait partie du « réseau paysan ». Elle est située au beau milieu d'une palmeraie et est constituée de bâtiments en terre entourant 2 cours intérieures. Les chambres y étaient fort agréables et très confortables, tout comme l'accueil. La tagine au légumes du soir dans le salon traditionnel fut délicieuse et la séance de thé qui s'ensuivit tout aussi délectable.
Le lendemain matin, Yahyah (le factotum de la maison) nous emmena visiter la palmeraie pour nous en expliquer le fonctionnement. Cette palmeraie fait 8 km de long par 2 km ½ de large. 3500 personnes y vivent en y exploitant leur parcelle de terre. On y cultive du mais, de l'orge, des fourrages pour les animaux, des légumes ou bien encore les palmiers dattiers qui y son très nombreux. La palmeraie est parcourue dans son ensemble par un système d'irrigation. Chaque parcelle est ainsi arrosée chaque 17 jours, ce qui demande un bon calcul pour ne pas manquer cette journée si importante dans la culture de sa parcelle. Quelques occidentaux se sont également fait construire (ou sont en train de se faire construire) une maison dans cet environnement si propice au repos. Cependant, à la vue de la distance à parcourir pour accéder au moindre service (épicerie, services publics, etc.), j'espère que ces personnes ont également une auto, beaucoup de livres à lire et un sens aiguisé de l'autonomie! Par la suite, nous sommes allés en auto jusqu'au point où l'eau de l'oued (rivière) est captée et dirigée dans des canaux afin de l'acheminer jusqu'à la palmeraie. Puis nous avons pris une piste à travers l'immense désert constituant la plaine pour rejoindre la source à proprement parler. La source est une source d'eau chaude ferrugineuse. Et après avoir mangé quelques boites de thon et de sardines avec un peu de pain dans un petit casse-croute de village, nous sommes rentrés à la maison d'hôtes. En fin d'après-midi, le hammam (chauffé au bois) avait été mis en marche pour nous. Je n'insisterai donc pas sur le bien être que nous avons ressenti après être passés dans cet endroit des plus relaxants. Le soir, nous avons eu droit à une excellent poulet au citron, ce qui compléta parfaitement cette journée marocaine.
Le lendemain matin, nous avons été visiter une médina (grande maison familiale) de la palmeraie dans laquelle étaient accumulés une multitude d'objets plus ou moins antiques retraçant l'évolution des marocains nomades: le caravaniers. Ensuite, nous sommes allés dans un village ou se trouvaient des sources d'eau chaude. Hommes et femmes: chacun leurs bains, à environ 50 mètres de distance l'un de l'autre. On est jamais trop prévoyants! Un bain dans l’eau à 36 degrés et un casse-croute plus tard, nous mettions les voiles pour Sbouya ou se trouve « Aknari », une entreprise communautaire gérée par des femmes dont l'activité principale est la transformation des figues de barbarie en plusieurs produits finis. La route sinueuse se faufilait entre les montagnes. Et partout, jusqu'au sommet parfois, on pouvait observer des plants de figues de barbarie. Des quantités phénoménales de cette plante généralement méconnue. Dans la petite usine, nous avons découvert des produits plutôt exotiques: de la confiture de figues de barbarie, des tranches de « raquettes » (grandes feuilles de la plante) en saumure, et surtout de l'huile de graines de figues de barbarie. Pour ce dernier produit, sachez qu'il faut 900 kg de figues pour obtenir 30 kg de graines qui, une fois pressées, ne donneront qu'un petit litre d'huile aux vertus apparemment merveilleuses (douceur de la peau, remède contre différentes pathologies, etc.). Et à la vue du travail que nécessite l'obtention de cette huile, il n'est pas étonnant d'apprendre qu'elle se vend 1000 euros le litre (soit environ 1600$ cad)... Fans de l'huile d'aragne, attachez votre tuque: l'huile de graines de figues de barbarie débarque! Le soir, retour une fois de plus dans notre palmeraie. Et puisque nous étions vendredi, nous allions ce soir avoir la chance de manger un vrai couscous marocain préparé par Aicha, la cuisinière. Le résultat fut évidemment à la hauteur des attentes (t'en fais pas Annette, le tien est tout aussi bon!).
Le lendemain matin, il était convenu que nous partions avec nos hôtes jusqu'à Guelmim pour le grand souk (marché) du samedi. Nous y prendrions également notre petit déjeuner. Ce dernier fut pris sous la tente avec les marocains et fut constitué de sardines farcies, d'olives noires, d'œufs à la poêle, de gâteau et de pain marocain, le tout accompagné de thé ou café. Une fois rassasiés, nous avons visité le marché aux bestiaux (moutons, chèvres, vaches, dromadaires), les étals de viande puis le marché des fruits et légumes. La matinée étant déjà bien avancée, il était temps pour nous de remonter en voiture et de partir pour Tefraoute. La route fut absolument merveilleuse avec l'ascension de plusieurs cols, la traversée de vallées admirablement cultivées, la vue de panoramas grandioses, et surtout les gorges d’Aït Mansour, avec leurs falaises abruptes, leurs palmeraies et leur oued asséché serpentant au fond. Une fois de plus, ce n'est qu'à la tombée de la nuit que nous avons rejoint notre destination, « la maison traditionnelle » à Tefraoute. Après un apéritif pris sur la terrasse perchée sur le toit, nous sommes passés au salon ou on nous a servi une excellente tagine au poulet. La soirée fut complétée par une partie de belotte Marius-Claire contre Aimé-Jojo. Égalité une manche partout. Vivement la belle!
Le dimanche matin, je me suis réveillé avant tout le monde. Notre gîte était adossé à une immense paroi rocheuse et surplombait un petit village de maisons en pierre. Le soleil se leva alors paisiblement et se mit à illuminer une à une les falaises entourant la vallée. Quel spectacle magique pour accompagner un petit déjeuner en famille! Puis nous sommes repartis. Au nord cette fois-ci. Direction: Essaouira, à 320 km d'ici. Sur la route, nous nous sommes arrêtés pour visiter un magnifique ksar (fortification dans laquelle vivent plusieurs familles) parfaitement restauré dans les règles de l'art. Puis la route de remit à sinuer le long d'abruptes parois de granit. La végétation se remplit alors d'arganiers, arbres donnant les aragnes dont on extrait l'huile du même nom et qui est tant à la mode par les temps qui courent. Un arrêt dans une entreprise de transformation de l'aragne fut alors inévitable. Et c'est en fin d'après-midi, après le coucher du soleil (décidément !), que nous sommes arrivés à Essaouira. La vieille partie de cette ancienne colonie espagnole est constituée d'une ville fortifiée et d'un port dont la flotte est particulièrement active dans la pêche de l'anchois et de la sardine.
Lundi matin, nous avons pris notre petit déjeuner et avons été nous promener dans les étroites ruelles de la vieille ville. Des marchands de souvenirs, bien évidemment. Mais également des étals de viande. Des vendeurs de fruits et légumes. Une petite place regroupant les marchands de poisson. Des vendeurs de volailles à qui vous achetez votre poulet sur pattes et qui le préparent sous vos yeux (pesé, égorgé, plumé, vidé, découpé et emballé!). Puis nous nous sommes dirigés vers le port, avec ses dizaines de barques bleu indigo amarrées les unes aux autres, ses chalutiers déchargeant leur précieuse cargaison sous le regard intéressé des acheteurs ou dubitatif des badauds, ces bateaux en construction et aux coques multicolores... un port débordant de vie quoi! Les estomacs se trouvant un peu dégarnis, nous avons regagné une série de petits restaurants en avant desquels s'étalaient les prises du jour sur lit de glace. On choisit ses poissons, on nous les pèse et on nous donne un prix. Si les 2 parties s'entendent, alors on vous prépare vos poissons sur un petit barbecue aux charbons ardents et on vous les sert dans les instants qui suivent, presque encore frétillants tellement ils sont frais. Pour nous, ce fut crevettes et sardines en entrée puis rouget, cépions (petites sèches) et saint-pierre en guise de plat de résistance. Un pur régal qui n'avait que l'abondance pour égaler la fraicheur. L'après-midi, ce fut quartier libre. Pour moi, ce fut « flanage » dans la vieille ville, un peu d'ordinateur pour régler quelque affaires qui trainaient puis retour sur les rempart faisant face à l'Atlantique pour admirer le coucher de soleil. Je ne me lasse pas de m'allonger et de regarder cet astre d'une brillance si intense rougir, descendre jusqu'à la ligne d'horizon puis s'enfoncer dans une mer un peu perturbée par un coup de vent. Puis je me suis mis en route pour l'hôtel ou mes comparses hommes m'attendaient pour aller au hammam. Il ne fallut pas plus de 10 minutes avant que nous pénétrions dans un petit couloir sombre, presque glauque. Au fond, on débouchait sur des hommes assis sur notre droite qui étaient en train de s'asperger d'eau et des hommes sur notre gauche qui étaient assis sur les bancs de ce qui semblait servir de vestiaire. Au milieu, un homme derrière un comptoir tout aussi vieux que lui. Il nous indiqua de nous changer du coté du vestiaire. « Massage? ». Oui, bien sur. On nous a alors fait passer par une petite porte bleue qui donnait dans une pièce voutée, au sol en terrazzo et aux murs carrelés. Il y faisait chaud et très humide. Mais cette pièce était suivie d'une seconde, puis d'une troisième, chacune plus chaude que la précédente. Dans la dernière, il faisait 36 degrés avec un taux d'humidité avoisinant les 100%. Dans chaque salle, des hommes se versaient de l'eau chaude sur le corps, étaient étendus immobiles sur le sol chaud ou bien encore faisaient des étirements et des assouplissements après s'être fait masser. On aurait pu se croire dans l'antichambre de gladiateurs avant leur entrée dans l'arène. On nous a alors assis tous les 5 sur un banc en carrelage, histoire de nous faire monter en température. Puis un homme tout aussi transpirant que nous en fit allonger par terre 2 d'entre nous. Sur le dos, pour abaisser les tensions musculaires et détendre d'autant les muscles en vue de leur pétrissage. Chacun des 2 acolytes se trouva alors dans les mains des masseurs qui leur firent faire quelques étirements. Puis les masseurs prirent des gants genre « scotch-brite » et commencèrent à leur frotter le corps de façon plutôt énergique. Par la suite, ils leur appliquèrent une huile sur le corps et réitérèrent le « sablage ». Et pour finir, ils les rincèrent au godet avec une eau bien chaude. Ce fut là une expérience inoubliable, tant par les bienfaits de l'exercice que par l'ambiance qui régnait dans cet endroit genre « caveau souterrain » ou « crypte squattée par de glauques personnages ». En sortant, nous avons rejoint l'hôtel, un peu épuisés. Nous y avons retrouvé les femmes pour prendre l'apéritif. Puis nous sommes allés manger à l'extérieur, chacun de nous 8 optant pour un plat léger à base de légumes. Au retour à la chambre, il était temps pour moi de pitonner un peu sur notre séjour au Maroc avant d'oublier car demain, nous reprenons l'avion pour Marseille... déjà.
Le lendemain matin, nous avons pris quelques instants pour aller faire les achats de dernière minute puis sommes montés en auto pour nous diriger vers Agadir où notre avion décollait en fin d’après-midi. En route, nous avons fait un pause au bord de l’Atlantique où une immense dune de sable se dressait au milieu d’un paysage de roche et de champs cultivés. Une autre pause fut faite à Tamri pour nous restaurer en mangeant une des meilleures tagines à vie. Et vers 15h00, nous entrions à l’aéroport d’Agadir pour prendre notre vol de retour. Chanceux, c’est avec 30 minutes d’avance que nous avons atterri une nouvelle fois à Marseille-provence. Et dans quelques jours, le 4 décembre, c’est de ce même aéroport que nous repartirons vers l’Inde pour continuer notre voyage.
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Le passage des douanes fut une formalité. Les bagages en main, nous avons récupéré nos 2 voitures de location et avons mis le cap sur Tiznit. Les chambres avaient été réservées dans une maison d'hôtes. C'est alors que j'ai réalisé qu'il y avait bien longtemps que je n'avais pas partagé la chambre de mes parents! Le soir, nous sommes allés prendre notre premier repas en terres marocaines. Ce fut poulet grillé et frites. Pas très exotique pour commencer, mais c'était là tout ce qu'il restait à manger dans le restaurant que nous avons trouvé ouvert!
Le lendemain matin, direction la cote Atlantique. Et puisque lors de notre arrivée nous avons roulé de nuit, ce fut également notre premier contact avec les paysages marocains. En quittant la ville, nous nous sommes immédiatement retrouvés en plein désert de cailloux avec quelques reliefs en toile de fond. Nous avons fait une pause à Aglou-Plage pour aller voir des maisons de pêcheurs troglodytes. Puis nous avons longé la cote en direction sud. Un autre arrêt nous permit de nous dégourdir les jambes sur une immense plage au bout de laquelle se trouvait une falaise trouée. Nous aurions aussi bien pu nous trouver à Étretat ou bien à Percé. Ensuite, les estomacs se manifestant, nous nous sommes rendus jusqu'à Sidi Ifni où nous avons visité le petit marché au poisson avant d'en manger du grillé sur une terrasse ensoleillée. L'heure étant déjà bien avancée, la route de l'après-midi vers la palmeraie d’Ait-Bekkou fut terminée de nuit. C'est dans le noir (et non sans quelques difficultés!) que nous avons finalement trouvé le gite dans lequel nous allions passer nos 3 prochaines nuits: « la maison saharaouie ». Cette maison marocaine typique, tenue par une femme, sa fille et une employée fait partie du « réseau paysan ». Elle est située au beau milieu d'une palmeraie et est constituée de bâtiments en terre entourant 2 cours intérieures. Les chambres y étaient fort agréables et très confortables, tout comme l'accueil. La tagine au légumes du soir dans le salon traditionnel fut délicieuse et la séance de thé qui s'ensuivit tout aussi délectable.
Le lendemain matin, Yahyah (le factotum de la maison) nous emmena visiter la palmeraie pour nous en expliquer le fonctionnement. Cette palmeraie fait 8 km de long par 2 km ½ de large. 3500 personnes y vivent en y exploitant leur parcelle de terre. On y cultive du mais, de l'orge, des fourrages pour les animaux, des légumes ou bien encore les palmiers dattiers qui y son très nombreux. La palmeraie est parcourue dans son ensemble par un système d'irrigation. Chaque parcelle est ainsi arrosée chaque 17 jours, ce qui demande un bon calcul pour ne pas manquer cette journée si importante dans la culture de sa parcelle. Quelques occidentaux se sont également fait construire (ou sont en train de se faire construire) une maison dans cet environnement si propice au repos. Cependant, à la vue de la distance à parcourir pour accéder au moindre service (épicerie, services publics, etc.), j'espère que ces personnes ont également une auto, beaucoup de livres à lire et un sens aiguisé de l'autonomie! Par la suite, nous sommes allés en auto jusqu'au point où l'eau de l'oued (rivière) est captée et dirigée dans des canaux afin de l'acheminer jusqu'à la palmeraie. Puis nous avons pris une piste à travers l'immense désert constituant la plaine pour rejoindre la source à proprement parler. La source est une source d'eau chaude ferrugineuse. Et après avoir mangé quelques boites de thon et de sardines avec un peu de pain dans un petit casse-croute de village, nous sommes rentrés à la maison d'hôtes. En fin d'après-midi, le hammam (chauffé au bois) avait été mis en marche pour nous. Je n'insisterai donc pas sur le bien être que nous avons ressenti après être passés dans cet endroit des plus relaxants. Le soir, nous avons eu droit à une excellent poulet au citron, ce qui compléta parfaitement cette journée marocaine.
Le lendemain matin, nous avons été visiter une médina (grande maison familiale) de la palmeraie dans laquelle étaient accumulés une multitude d'objets plus ou moins antiques retraçant l'évolution des marocains nomades: le caravaniers. Ensuite, nous sommes allés dans un village ou se trouvaient des sources d'eau chaude. Hommes et femmes: chacun leurs bains, à environ 50 mètres de distance l'un de l'autre. On est jamais trop prévoyants! Un bain dans l’eau à 36 degrés et un casse-croute plus tard, nous mettions les voiles pour Sbouya ou se trouve « Aknari », une entreprise communautaire gérée par des femmes dont l'activité principale est la transformation des figues de barbarie en plusieurs produits finis. La route sinueuse se faufilait entre les montagnes. Et partout, jusqu'au sommet parfois, on pouvait observer des plants de figues de barbarie. Des quantités phénoménales de cette plante généralement méconnue. Dans la petite usine, nous avons découvert des produits plutôt exotiques: de la confiture de figues de barbarie, des tranches de « raquettes » (grandes feuilles de la plante) en saumure, et surtout de l'huile de graines de figues de barbarie. Pour ce dernier produit, sachez qu'il faut 900 kg de figues pour obtenir 30 kg de graines qui, une fois pressées, ne donneront qu'un petit litre d'huile aux vertus apparemment merveilleuses (douceur de la peau, remède contre différentes pathologies, etc.). Et à la vue du travail que nécessite l'obtention de cette huile, il n'est pas étonnant d'apprendre qu'elle se vend 1000 euros le litre (soit environ 1600$ cad)... Fans de l'huile d'aragne, attachez votre tuque: l'huile de graines de figues de barbarie débarque! Le soir, retour une fois de plus dans notre palmeraie. Et puisque nous étions vendredi, nous allions ce soir avoir la chance de manger un vrai couscous marocain préparé par Aicha, la cuisinière. Le résultat fut évidemment à la hauteur des attentes (t'en fais pas Annette, le tien est tout aussi bon!).
Le lendemain matin, il était convenu que nous partions avec nos hôtes jusqu'à Guelmim pour le grand souk (marché) du samedi. Nous y prendrions également notre petit déjeuner. Ce dernier fut pris sous la tente avec les marocains et fut constitué de sardines farcies, d'olives noires, d'œufs à la poêle, de gâteau et de pain marocain, le tout accompagné de thé ou café. Une fois rassasiés, nous avons visité le marché aux bestiaux (moutons, chèvres, vaches, dromadaires), les étals de viande puis le marché des fruits et légumes. La matinée étant déjà bien avancée, il était temps pour nous de remonter en voiture et de partir pour Tefraoute. La route fut absolument merveilleuse avec l'ascension de plusieurs cols, la traversée de vallées admirablement cultivées, la vue de panoramas grandioses, et surtout les gorges d’Aït Mansour, avec leurs falaises abruptes, leurs palmeraies et leur oued asséché serpentant au fond. Une fois de plus, ce n'est qu'à la tombée de la nuit que nous avons rejoint notre destination, « la maison traditionnelle » à Tefraoute. Après un apéritif pris sur la terrasse perchée sur le toit, nous sommes passés au salon ou on nous a servi une excellente tagine au poulet. La soirée fut complétée par une partie de belotte Marius-Claire contre Aimé-Jojo. Égalité une manche partout. Vivement la belle!
Le dimanche matin, je me suis réveillé avant tout le monde. Notre gîte était adossé à une immense paroi rocheuse et surplombait un petit village de maisons en pierre. Le soleil se leva alors paisiblement et se mit à illuminer une à une les falaises entourant la vallée. Quel spectacle magique pour accompagner un petit déjeuner en famille! Puis nous sommes repartis. Au nord cette fois-ci. Direction: Essaouira, à 320 km d'ici. Sur la route, nous nous sommes arrêtés pour visiter un magnifique ksar (fortification dans laquelle vivent plusieurs familles) parfaitement restauré dans les règles de l'art. Puis la route de remit à sinuer le long d'abruptes parois de granit. La végétation se remplit alors d'arganiers, arbres donnant les aragnes dont on extrait l'huile du même nom et qui est tant à la mode par les temps qui courent. Un arrêt dans une entreprise de transformation de l'aragne fut alors inévitable. Et c'est en fin d'après-midi, après le coucher du soleil (décidément !), que nous sommes arrivés à Essaouira. La vieille partie de cette ancienne colonie espagnole est constituée d'une ville fortifiée et d'un port dont la flotte est particulièrement active dans la pêche de l'anchois et de la sardine.
Lundi matin, nous avons pris notre petit déjeuner et avons été nous promener dans les étroites ruelles de la vieille ville. Des marchands de souvenirs, bien évidemment. Mais également des étals de viande. Des vendeurs de fruits et légumes. Une petite place regroupant les marchands de poisson. Des vendeurs de volailles à qui vous achetez votre poulet sur pattes et qui le préparent sous vos yeux (pesé, égorgé, plumé, vidé, découpé et emballé!). Puis nous nous sommes dirigés vers le port, avec ses dizaines de barques bleu indigo amarrées les unes aux autres, ses chalutiers déchargeant leur précieuse cargaison sous le regard intéressé des acheteurs ou dubitatif des badauds, ces bateaux en construction et aux coques multicolores... un port débordant de vie quoi! Les estomacs se trouvant un peu dégarnis, nous avons regagné une série de petits restaurants en avant desquels s'étalaient les prises du jour sur lit de glace. On choisit ses poissons, on nous les pèse et on nous donne un prix. Si les 2 parties s'entendent, alors on vous prépare vos poissons sur un petit barbecue aux charbons ardents et on vous les sert dans les instants qui suivent, presque encore frétillants tellement ils sont frais. Pour nous, ce fut crevettes et sardines en entrée puis rouget, cépions (petites sèches) et saint-pierre en guise de plat de résistance. Un pur régal qui n'avait que l'abondance pour égaler la fraicheur. L'après-midi, ce fut quartier libre. Pour moi, ce fut « flanage » dans la vieille ville, un peu d'ordinateur pour régler quelque affaires qui trainaient puis retour sur les rempart faisant face à l'Atlantique pour admirer le coucher de soleil. Je ne me lasse pas de m'allonger et de regarder cet astre d'une brillance si intense rougir, descendre jusqu'à la ligne d'horizon puis s'enfoncer dans une mer un peu perturbée par un coup de vent. Puis je me suis mis en route pour l'hôtel ou mes comparses hommes m'attendaient pour aller au hammam. Il ne fallut pas plus de 10 minutes avant que nous pénétrions dans un petit couloir sombre, presque glauque. Au fond, on débouchait sur des hommes assis sur notre droite qui étaient en train de s'asperger d'eau et des hommes sur notre gauche qui étaient assis sur les bancs de ce qui semblait servir de vestiaire. Au milieu, un homme derrière un comptoir tout aussi vieux que lui. Il nous indiqua de nous changer du coté du vestiaire. « Massage? ». Oui, bien sur. On nous a alors fait passer par une petite porte bleue qui donnait dans une pièce voutée, au sol en terrazzo et aux murs carrelés. Il y faisait chaud et très humide. Mais cette pièce était suivie d'une seconde, puis d'une troisième, chacune plus chaude que la précédente. Dans la dernière, il faisait 36 degrés avec un taux d'humidité avoisinant les 100%. Dans chaque salle, des hommes se versaient de l'eau chaude sur le corps, étaient étendus immobiles sur le sol chaud ou bien encore faisaient des étirements et des assouplissements après s'être fait masser. On aurait pu se croire dans l'antichambre de gladiateurs avant leur entrée dans l'arène. On nous a alors assis tous les 5 sur un banc en carrelage, histoire de nous faire monter en température. Puis un homme tout aussi transpirant que nous en fit allonger par terre 2 d'entre nous. Sur le dos, pour abaisser les tensions musculaires et détendre d'autant les muscles en vue de leur pétrissage. Chacun des 2 acolytes se trouva alors dans les mains des masseurs qui leur firent faire quelques étirements. Puis les masseurs prirent des gants genre « scotch-brite » et commencèrent à leur frotter le corps de façon plutôt énergique. Par la suite, ils leur appliquèrent une huile sur le corps et réitérèrent le « sablage ». Et pour finir, ils les rincèrent au godet avec une eau bien chaude. Ce fut là une expérience inoubliable, tant par les bienfaits de l'exercice que par l'ambiance qui régnait dans cet endroit genre « caveau souterrain » ou « crypte squattée par de glauques personnages ». En sortant, nous avons rejoint l'hôtel, un peu épuisés. Nous y avons retrouvé les femmes pour prendre l'apéritif. Puis nous sommes allés manger à l'extérieur, chacun de nous 8 optant pour un plat léger à base de légumes. Au retour à la chambre, il était temps pour moi de pitonner un peu sur notre séjour au Maroc avant d'oublier car demain, nous reprenons l'avion pour Marseille... déjà.
Le lendemain matin, nous avons pris quelques instants pour aller faire les achats de dernière minute puis sommes montés en auto pour nous diriger vers Agadir où notre avion décollait en fin d’après-midi. En route, nous avons fait un pause au bord de l’Atlantique où une immense dune de sable se dressait au milieu d’un paysage de roche et de champs cultivés. Une autre pause fut faite à Tamri pour nous restaurer en mangeant une des meilleures tagines à vie. Et vers 15h00, nous entrions à l’aéroport d’Agadir pour prendre notre vol de retour. Chanceux, c’est avec 30 minutes d’avance que nous avons atterri une nouvelle fois à Marseille-provence. Et dans quelques jours, le 4 décembre, c’est de ce même aéroport que nous repartirons vers l’Inde pour continuer notre voyage.
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