samedi 27 mars 2010

2010-03-19 de Puerto Barrios a Montréal

La lancha ne mit finalement que 20 minutes a longer la cote jusqu'à Puerto Barrios. On doit l'essor de ce port de commerce a une multinationale qui, dans les années 60, produisait ici 80% de la production mondiale de bananes. Elle y avait donc développé les infrastructures nécessaires à un tel volume d'exportation. Depuis, le port s'est grandement développé du fait de sa situation géographique privilégiée pour échanger avec le vieux continent et l'Afrique. Mais la ville demeure glauque et sans âme. On ne reste pas à Puerto Barrios. On y transite. Les rues sont peu engageantes et poussiéreuses.

Nous avons posé nos sacs dans une chambre ''calme'' et avons été acheter nos billets de bus a la gare routière, face au marché. Nous avons eu les sièges 1 et 2 : super, nous serons aux premières loges pour pouvoir au moins profiter du paysage ! Dans les rues autour du marché tout proche, l'apparente désorganisation générale était impressionnante. Il régnait un air de ''joyeux bordel'' (sans aucune connotation de quelconque prostitution). Puisqu'ils n'y avait rien à faire pour les touristes que nous sommes, nous sommes retournés à la chambre. Sylvie a terminé son livre acheté en Thaïlande (un vrai livre de voyage!) pendant que je faisais une sieste. ''Une chambre calme'' nous disait le tenancier. Il devait être dur d'oreille le monsieur. Car en face de notre chambre se trouvait un garage qui retapait des autos accidentées et la rue d'après, c'était le port de commerce avec son ballet incessant de camions transportant des conteneurs. Il y avait aussi le gars qui réparait l’alarme de son auto et qui sonnait sans cesse. Sans compter les coqs qui rivalisaient de prouesses vocales. Voilà pour les oreilles. Pour le reste du corps, il y avait les fourmis et autres puces de lit qui se chargèrent de me faire les jambes... Une véritable animalerie!

En soirée, alors que le soleil basculait sur l’horizon qui se trouvait caché en arrière d’une montagne de conteneurs de bananes, nous sommes retournés près du marché pour manger. Les commerçants pliaient boutique. Du moins ce qui leur servait de boutique, à savoir une planche, des tréteaux et quelques bâches de plastique. Nous nous sommes assis à une terrasse pour savourer une limonade. À regarder la vie qui s’étalait sur le trottoir. À contempler ces travailleurs et ces travailleuses qui rentraient chez eux après une longue journée de labeur. Mais aussi à émettre un premier bilan sur ces 2 semaines qui s’achevaient. Tranquillement. Inexorablement. Vers 21h00, nous avons regagné notre chambre en longeant la cour de conteneurs. Les camions n’avaient pas encore cessé leur ballet. Leurs phares traçaient des éclairs dans la lourde poussière. Un vraie zone industrielle cette ville !

Le lendemain matin, nous avons rejoint la station de bus pour 7h00. Un superbe autobus à 2 étages se présenta. Au moins, notre retour commencerait dans le confort. En attendant le départ, nous avons pris un café en filmant la vie qui reprenait son cours. Après une courte nuit de répit.

Le trajet fut effectivement des plus confortables. Les 5 heures sont passées plutôt rapidement. La route était variée. Nous avons quitté la région dense et humide de la côte Est pour monter lentement sur l’altiplano, à plus de 1000 mètres d’altitude. Lentement, la végétation s’est éclaircie et l’herbe s’est mise à jaunir pour finalement disparaître et laisser place à une terre aride. Parfois la route montait en lacet pour passer un col puis redescendait dans la vallée suivante. J’ai toujours beaucoup aimé regarder les routes de tous les pays. Celle-ci, dans sa transition de l’humide vers l’aride, n’est pas sans rappeler la route de Cape Town (Afrique du sud) vers Windhoek (Namibie). Nous étions partis du bord de l’Atlantique où régnait une végétation relativement luxuriante, puis nous avions longé la fertile vallée de Ceres (d’où proviennent les jus de fruits du même nom) entourée de sommets enneigés. À notre arrivée au petit matin, nous étions à la limite du désert du Kalahari, l’un des plus secs au Monde. Une sorte de ‘’road trip’’ climatique en quelques sortes !

A Ciudad Guatemala, nous avons tout de suite sauté dans un taxi pour rejoindre l’aéroport. Notre vol décollait dans 3 heures mais nous voulions éviter à tout prix les denses bouchons de circulation de fin d’après-midi. Après avoir avalé un sandwich de chez ‘’Subway’’, nous décollions pour Mexico où nous devions passer la nuit.

Après 1h30 de vol, nous étions en vue de la ‘’ville cuvette’’ (à cause de sa situation géographique entourée de volcans). La vue était absolument fabuleuse. Le ciel était particulièrement dégagé. Les volcans enneigés se dressaient en avant de nous. Le soleil descendait sur l’horizon non sans enflammer le ciel. La nature nous offrait ce spectacle comme pour nous faire oublier que nous étions sur notre chemin du retour. En tout cas, ce fut fort apprécié.

Le passage de l’immigration et des douanes complété, nous avons été prendre un taxi pour rejoindre notre hôtel. Puisque nous avions une nuit à passer à Mexico, il avait fallu faire un choix entre un hôtel d’aéroport, pratique mais fort chers et sans âme, et un hôtel en centre ville, qui nous demanderait de nous lever plus tôt mais qui nous permettrait peut-être de voir un petit bout de cette ville mystérieuse. M’étant chargé de la réservation, j’avais mit beaucoup de temps à me décider. Après avoir fouiné sur Internet, j’avais finalement trouvé un compromis tout à fait honorable. J’avais dit à Sylvie avoir trouvé une petite ‘’posada’’ (maison de chambres) apparemment confortable. Je lui disais espérer que nous ayons de l’eau chaude pour bien terminer ce voyage. Elle n’avait aucune idée d’où nous allions. Au chauffeur de taxi, j’indiquais l’adresse : ‘’70, avenida Juarez, Reforma’’. Après 30 minutes pour rejoindre le centre ville, nous sommes arrivés à la porte de notre ‘’posada’’. En guise de ‘’posada’’, nous allions passer la nuit au Hilton Reforma de Mexico. Sylvie, qui rêvait de se laver les cheveux et de prendre une bonne douche, me confirma que nous devrions en effet avoir de l’eau chaude !

Le bagagiste prit nos sacs à dos sur son beau chariot doré. Dans le hall, une nuée d’agents de sécurité munis d’oreillettes étaient réunis et semblaient ‘’sur le pied de guerre’’, comme si quelque chose se préparait. Au comptoir, on nous salua avec courtoisie mais avec un œil un peu… curieux. En effet, ce n’est pas tous les jours qu’ils doivent avoir des ‘’backpackers’’ qui débarquent. Qui plus est, nous nous étions levés tôt, avions fait plus de 5 heures de bus, 1 heure de taxi et près de 2 heures de vol. Je ne m’étais pas rasé depuis 2 semaines et nous étions habillés plus en explorateurs qu’en citadins ! Mais le service fut excellent. On nous monta nos bagages dans notre chambre située au 20e étage. Il y avait là plus d’espace que les 2 chambres de la maison réunies et la vue sur la ville était spectaculaire.

Après nous être changés, nous sommes ressortis pour aller profiter des environs. En avant de l’hôtel, des dizaines de personnes arrivaient, toutes vêtues de leurs plus beaux habits. Les hommes en costume, les femmes en tenue de soirée. La moyenne d’âge étant assez jeune, nous avons pensé à un bal de graduation (fête de fin d’études) d’une grande école.

Aussitôt avions nous mis les pieds dehors que nous étions surpris par les environs. Un grand parc faisait face à l’hôtel. Des dizaines de vendeurs en tous genres y vendaient toutes sortes de choses aux milliers de personnes qui s’y trouvaient. Au loin, une fanfare jouait de la musique. Nous avons pris vers la droite et longé l’avenue qui se rétrécit pour devenir une petite rue fort sympathique. Partout, du monde, du monde et encore du monde (nous étions samedi soir). Les façades des maisons centenaires étaient recouvertes de céramiques multicolores, style très espagnol, très mauresque. Nous étions en plein centre du vieux Mexico. Des églises somptueuses. Des vieilles pierres. Des groupes de musique. Des terrasses bondées. Une ambiance vibrante. Cela nous a conquis pour revenir passer quelques jours pour visiter cette ville fort attachante en aussi peu de temps.

Après nous être arrêtés pour manger, nous avons pris le chemin du retour. La densité de personnes ‘’endimanchées’’ augmentait au fur et à mesure que nous approchions de l’hôtel. Certaines filles étaient ainsi vêtues qu’il ne serait pas étonnant qu’elles aient attrapé une pneumonie ce soir là !

Et lorsque nous avons enfin eu notre hôtel en vue, il était clair que quelque chose s’y passait. Des centaines de personnes étaient amassées en avant des portes. Toutes mieux habillées les unes que les autres. Nombre d’entre elles brandissaient dans les airs une enveloppe mauve qui semblait être une invitation. En avant des portes vitrées, des ‘’armoires à glace’’ retenaient la foule. On comprenait maintenant pourquoi les agents de sécurité étaient en pleine planification lorsque nous sommes arrivés ! Chose certaine, la soirée qui se tenait à l’hôtel devait être LA soirée en ville ce soir là. Ne pouvant accéder aux portes, j’ai alors levé la carte de ma chambre d’hôtel dans les airs et me suis écrié que nous avions une chambre ici. Le monstre d’agent de sécurité qui était à plusieurs mètres devant avoir une ouïe de félin, il nous a jeté un regard, a vu la carte d’hôtel dans les airs et a aussitôt étendu ses grands bras dans la foule pour écarter les gens en avant de lui. Les regards se sont tournés et tel des automobilistes qui se gareraient pour laisser passer une ambulance, la foule s’est fendue pour que nous puissions nous frayer un passage. Quel service à la clientèle, n’est-ce pas ? Je dois avouer que je n’ai pu m’empêcher d’imaginer que c’est ce que doivent vivre bien des célébrités au quotidien : la foule dense, impénétrable, et un garde du corps qui les voit et ouvre une brèche pour qu’elles puissent ‘’bypasser’’ tout le monde. Nous, on voulait juste aller se coucher !

Après avoir retrouvé les joies d’une douche chaude (2 semaines à l’eau froide, c’était suffisant), nous avons pu passer une nuit dans le luxe d’un lit de Hilton, sans réveil au son du coq, sans puces de lit, sans avoir ni trop chaud ni trop froid. À 4 heures, le réveil sonnait. Nous avons pris un café dans notre chambre avant de nous mettre en route. Le taxi de l’hôtel ne mit que 15 minutes pour nous conduire jusqu’à l’aéroport. La suite fut aussi facile qu’à l’habitude. À 7h05, la passerelle se détachait du fuselage de notre A319. Nos prochains pas se feraient en terres canadiennes, après 5 heures de vol.

Voilà qui conclut notre petite expédition guatémaltèque. 2 semaines de plaisir des yeux, de plaisir du cœur. De plaisirs de la vie à la découverte d’une culture riche et accueillante. Nous avons découvert au Guatemala un peuple chaleureux et curieux qui n’hésite pas à vous poser des questions et à vous souhaiter la bienvenue dans leur pays dès que vous pouvez parler quelques mots d’espagnol. Il est très réconfortant pour nous de voir dans le regard des personnes que nous rencontrons du plaisir à nous accueillir sans nous prendre pour des ‘’walking ATM’’ (guichets ambulants). Nous avons aimé ce voyage comme nous aimons tous nos voyages. Nous avons grandi. Une fois de plus. Et espérons ne pas avoir laissé une empreinte négative trop profonde dans ce pays encore relativement préservé du tourisme de masse. Il n’en tient qu’à chacun de nous de faire en sorte que l’original demeure au bénéfice d’un tourisme plus vrai, plus humain, plus responsable.

Au plaisir de lire vos commentaires et de vous retrouver bientôt pour une autre aventure.

Marius et Sylvie…

Pour continuer à vous évader avec nous :
Les photos: http://picasaweb.google.com/MariusetSylvie
Les vidéos: http://www.youtube.com/mariusetsylvie
Pour nous écrire directement: mariusetsylvie@gmail.com

2010-03-17 Livingston

Les 3 heures du trajet passèrent rapidement. Nous sommes descendus du bus a Rio Dulce, ville du nom du fleuve qui la traverse. Mais ce n'était la qu'une étape sur la route de destination finale: Livingtson, sur le bord de la Mer des Caraïbes.

Nous avons rejoint le bord du fleuve pour y prendre la lancha publique (départs moins fréquents mais largement moins chères que les lanchas privées!) et a 13h30, nous nous élancions. On nous avait dit que cette descente d'une heure et demie vers Livingston valait la peine. La première chose qui nous frappa fut la grande concentration de maisons huppées en avant desquelles se trouvaient amarrés des yachts de grand luxe. Tous battant pavillon américain. En fait, cette partie du fleuve est un lieu de résidence privilégié de nos voisins du sud. Nombre d'entre eux y a un pied a terre en avant duquel ils peuvent amarrer leur bateau. Ainsi, en quelques heures de vol, ils peuvent rejoindre une des destinations de rêve avoisinantes: Belize, Honduras, barrière de corail, plages de sable blanc... autant de noms qui font rêver et qui ne sont qu'a quelques heures de mer de la. Le prix des maisons et des terrains ne devant être ici qu'une fraction de ce qu'ils couteraient dans des endroits plus prestigieux (ex: Caraïbe), cela doit permettre a leurs propriétaires d'investir dans un bateau qui leur donnera l'opportunité de découvrir la région depuis la mer...

Plus loin, le fleuve s'élargissait pour devenir un immense lac. Apres avoir déposé quelques personnes en route et avoir longé des iles envahies par des oiseaux (surtout des et des pélicans), le fleuve s'est a nouveau rétréci pour se transformer en gorges aux parois vertigineuses. Autour de nous s'étalait la foret vierge. Dans le ciel et sur l'eau, des centaines de pélicans s'affairaient a pécher. La scène était vraiment magique. Un instant, on se serait cru en train de descendre la rivière Nam Ou au Laos!

Puis le fleuve s'est élargi pour s'ouvrir sur la mer. Nous avons longé la cote quelques minutes et Livingston est apparu. En avant du port, des nuées de mouettes avait pris d'assaut les petits bateaux de pêche au mouillage. Des pélicans candides trônaient fièrement sur les pieux d'un ponton aujourd'hui disparu. Sur le quai, les traits des habitants nous annonçaient que nous venions de changer de culture. Ici, les origines viennent de la Caraïbe. Ces déportés de Saint-Vincent se nomment les Garifunas. La peau est noire et le reggae résonne fort. L'âme de Bob le bienveillant n'est jamais bien loin. Le rythme est différent lui aussi. Aucune route ne mène a Livingston. On y vient par l'eau. C'est tout. Dans les rues, quelques autos, mais surtout des motos. La vie semble aller au ralenti. Un petit goût de bout du monde.

Apres avoir été manger un morceau (pour ne pas être de mauvaise humeur!), nous sommes allés nous prendre une chambre. Il s'agissait la de nos 2 derniers jours de voyage. Apres cela, ce serait le trajet de retour. La vue sur la mer, si possible, était alors un souhait profond. Peu d'établissements ont cette chance. Nous avons donc été poser la question a la seule guesthouse qui donne directement sur l'eau. Il leur restait de a place. La chambre valait normalement 300 quetzales. On nous la proposait a 200. Nous l'avons eue a 150. Douche froide, bien sur, mais vue sur la Mer.

En fin d'après-midi, période relax a contempler la nuit tomber, synonyme de départ pour la flottille de pêche. Une myriade de petites embarcations prenaient le large, en file indienne. Avec une bière et quelques chips, le kit était parfait pour écrire un peu.

Le soir, nous avons été manger chez ''Mama Bugga'', un restaurant qui donne sur le port et dont la particularité est d'aider les jeunes du coin en leur apprenant un travail dans la restauration, comme le restaurant ''Friends'' de Phnom Penh. Au menu ce soir la, ceviché mixte, poisson grillé pour moi et ''concha'' pour Sylvie. ''Concha''? C'est quoi ça? C'est la question qu'on s'est posés en lisant le menu. ''Une sorte de fruit de mer'' nous a répondu notre jeune serveur. Alors on a commandé. Or il s'avère que la ''concha'' est un gros coquillage qu'on nous vend dans toues les destinations touristiques de bord de mer. Le beau et gros coquillage rose en forme d'escargot avec un bord dentelé. Cependant, ce que nous ne savions pas, c'est que sa chair est relativement... caoutchouteuse. Pour ne pas dire très caoutchouteuse. Mais c'était la une expérience culinaire. Et linguistique. Car maintenant, nous serons ce qu'est une ''concha''!

Le lendemain, réveillés tôt. La mer était d'huile et un gros vol de pélican tournoyait en avant de notre chambre. Nous avons déjeuné a la guesthouse. La vue de leur salle a manger est absolument magnifique. Plus tard, nous nous sommes mis en route pour découvrir un peu plus Livingston. Nous avons erré sur une petite rue du coté du port. Une forte odeur flottait dans l'air. A notre droite apparu une grande aire en béton complètement recouverte de poissons qui séchaient au soleil. Des hommes s'affairaient a en remplir de grands sacs en toile. Plus loin, sur la gauche, la même scène. Partout, des poissons ouverts et étalés pour sécher. Des ailes de raie. Des bonites. Des maquereaux. Et biens d'autres espèces que la forme ''aplatie'' nous empêchait de reconnaitre! Les pontons étaient devenus des séchoirs a l'air libre. Partout, des hommes triaient et retournaient les poissons en fonction de leur degré de séchage. Impressionnant tableau. Et impressionnante odeur! Les poissons étaient pêchés durant l'hiver et étaient mis en futs dans de la saumure (eau et sel). Au printemps, on les ressortait pour les sécher et les envoyer chez un grossiste a Ciudad Guatemala qui se chargerait de les revendre partout dans le monde. Une vraie fierté le poisson ici. Un pêcher aux yeux bouffis (il était rentré tard et avait peu dormi, certes, mais avait du prendre quelque chose pour l'aider a s'endormir!) m'invita a m'assoir a ses cotés pour jaser de tout et de rien. J'en profitais pour lui demander de le prendre en photo. Il me demanda cependant de lui en donner une copie. On allait voir ce que nous pourrions faire...

Les estomacs criant famine, nous nous sommes arrêtés dans un ‘’comedor’’ pour ‘’l'almuerzo’’. A la fin du repas, je suis parti avec la carte mémoire de l'appareil afin d'imprimer quelques photos et les remettre aux protagonistes. Je suis donc retourné voir le pêcheur aux yeux bouffis qui s'était rendormi dans son hamac. Si profondément que même un autre pêcheur ne réussit a le sortir de sa torpeur. Quel sommeil profond, n'est-ce pas? J'ai cependant remis les photos aux autres pêcheurs qui étaient présents. Ceux qui retournaient les poissons, et qui les retournaient encore. En quelques secondes, ils avaient tous accouru, regardant les photos avec beaucoup d'étonnement et de fierté. Leurs yeux envoyaient des émotions qui ne pourraient se traduire d'aucune façon, comme ceux brillants du vieux monsieur au t-shirt rouge et a la casquette blanche qui me serra fort la main en me remerciant pour ce geste. Je me suis posé la question a savoir combien d'entre eux ont une photo d'eux-mêmes chez eux. Peut être-un. Peut-être aucun. Chose certaine, ce soir la, 6 d'entre eux allaient avoir une photo d'eux a montrer a leur famille et a leurs amis. C'était la le principal.

Nous avons traversé le village et sommes allés nous promener plus à l’ouest, le long de ''la plage''. Il faut savoir que malgré tout le romantisme et tout l'imaginaire que peut solliciter la mer des Caraïbes, toutes les cotes que la bordent ne sont pas des paradis terrestres au sable blanc bordé de cocotiers. A Livingston, les cocotiers sont la. Mais pour ce qui est du sable banc, on repassera (il y en a une mais a 30 minutes de lancha de la!). Ici, ce serait plus ''cocotiers, papier toilette et bouteilles en plastique''. En effet, le Guatemala s'avère très peu développé en terme de collecte des déchets. Voire pas développé du tout. Et Livingston, étant au bout du monde, n'échappe évidemment pas a la règle. Par conséquent, les déchets finissent le plus souvent... la ou ils ont été produits. Ils sont jetés dans la rue, en avant de la maison. En arrière de la maison, dans la rivière. Au bord de la route. Autant dire que tout cela se retrouve rapidement dans la mer. Ce qui n'offre donc guère de possibilités pour des baignades exotiques. Seule la maladie que vous pourriez attraper demeurera exotique!

Nous avons donc longé cette plage un peu triste pour nous enfoncer dans le quartier noir de Livingston. Plusieurs bars s'y succèdent. Des bars plutôt glauques ou on vient surtout pour se saouler. Tiens, 2 occidentaux nous dépassent accompagnés par un ''rasta''. Une visite guidée? Ici? Étrange...

Nous continuons a marcher et tout a coup, un bruit étrange attire notre attention. Sur notre gauche, une rue plutôt abrupte. Plus haut, des enfants ''manigancent'' quelque chose. Soudain, l'un d’entre eux semble s'élancer dans la pente et le bruit se fait entendre a nouveau. Quelle ne fut pas notre surprise de nous apercevoir que c'était des enfants qui glissaient dans la rue perchés sur des caisses en plastique pour les bouteilles de Coca-cola et de Pepsi. Ils s'asseyaient dessus et se laissaient glisser sur le béton chaud de la rue. Nous avons passé un moment a les observer et a immortaliser ce moment génial sur nos cartes mémoire.

Nous avons continué notre chemin sur la plage. Tiens, les 2 occidentaux de tantôt étaient accotés sur une barque et nous dévisageaient bizarrement. Quelques secondes plus tard, ils se retournaient. Le ''rasta'' les appelait. Ils se sont rapprochés. Il leur montra quelque chose qu'ils sentirent et échangèrent un regard complaisant. Ils devaient être venus si loin dans ce trou perdu pour acheter des épices... des herbes de Provence peut-être... Triste réalité que ce tourisme de la dope. Rien de bon pour les touristes, mais surtout rien de bon pour ces locaux qui se cantonnent dans ce microcosme malsain. Ce n'est pas avec ce genre de comportements qu'on va rendre le tourisme utile. Voilà pourquoi il nous est difficile de montrer une quelconque pitié ou peine pour celles et ceux qui croupissent dans des geôles étrangères pour possession ou consommation de stupéfiants et qui crient au scandale quand leur gouvernement ne les aide pas a sortir de la. Sauf cas particuliers, il fallait y penser avant. Avant de s'en aller sur cette plage pour acheter quelques grammes de résine.

Puis nous sommes rentrés en traversant a nouveau le quartier noir. Une femme refusa de me vendre une orange. Un homme accepta avec un grand sourire et un petit mot courtois. Une belle leçon quant au fait qu'il ne faut jamais s'inspirer d'une expérience individuelle pour généraliser les comportements d'une culture ou d'une société.

Avant de rentrer à notre chambre, nous nous sommes arrêtés dans un petit bar de rue pour y acheter une bière, histoire de prendre l'apéro face a la mer en ce dernier soir a Livingston. Sylvie a commencé a discuter avec les 3 enfants qui faisaient leurs devoirs. A leur montrer des images avec la caméra. A les filmer et a leur montrer le résultat. J'ai finalement bu ma bière sur place. Nous avons pris des photos des 3 enfants avec les parents. Puis nous sommes allés faire développer les photos afin de leur remettre. Tout comme pour les pêcheurs, il était fort intéressant de voir les réactions de toutes et tous en se voyant ainsi immortalisés sur papier.

Puis nous avons été nous régaler de spécialités de la place: pour Sylvie, un ''tapado'', sorte de soupe de poisson locale aux saveurs de noix de coco. Absolument divin. Pour ma part, ce fut une poêlée de gambas a l'ail et a la coriandre. Pas mal non plus!

Le lendemain matin, nous avions le temps de relaxer un peu. Notre lancha ne partait qu’à 11h00. Je suis allé chercher des cafés et quelques pâtisseries que nous avons mangés face a la mer. Une dernière fois. Avant la prochaine. Mais d'ici la, il nous faudrait travailler...

A 10h30, nous avons mis nos sacs sur le dos et avons rejoint le petit port. Les billets en poche, nous avons eu encore quelques minutes pour savourer ce petit coin de paradis perdu. A 11h00, nous étions dans la lancha et nous nous élancions pour retourner lentement mais surement vers Montréal. Notre premier arrêt serait Puerto Barrios, a 30 minutes de lancha, ou nous avions un bus a prendre tôt le lendemain matin.

vendredi 19 mars 2010

10-03-16 Tikal

Le minibus prit un peu plus d'une heure a couvir les 60 kilometres qui nous séparaient du site. Finalement, il nous déposa sur un grand stationnement en terre, poussiéreux a souhait. Tikal est le noyau de la biosphere Maya (c'est ainsi qu'ils se définissent). Le site offre donc aux visiteurs des dizaines de ruines datant de l'époque Maya. Un peu comme Tchitchen Itza au Mexique. A la différence que le taux de fréquentation est encore incomparable avec le site mexicain, et que la végétation a ici été conservée dans l'état ou le lieu était lors de sa découverte en 1848. On évolue donc en pleine foret tropicale sans jamais savoir ce sur quoi on va tomber. Le site est simple mais les restaurations sont de tres belle facture.

Apres avoir pris nos billets, nous sommes partis avec dans les mains le plan que Annie et Jean nous avaient gentiment laissé (sinon, c'est 5$ pour le plan!). La premier temple était modeste. Mais déja, on pouvait imaginer le travail qui avait été fait pour libérer cette pyramide de la dense foret environnante. Entre 2 sites, nous nous rertouvions vite en pleine foret. Une faune et une flore impressionnantes étaient a découvrir. L'observation des singes hurleurs. Le pique-bois en train de faire résonner les coups de son bec sur les troncs d'arbre. Les vols de toucans se posant tout poche pour faire admirer leur bec multicolore. Les biches et leur grace. Bref, un spectacle permanent!

Le 2e temple, au pied duquel se tenaient des fouilles, offrait un acces jusqu'a son sommet. Mais pas par les marches originales, encore encombrées par la nature. Mais par un immense escalier en bois aménagé a meme son flanc. Ainsi, nous pouvions monter de façon sécuritaire, mais surtout, sans endommager le temple lui-meme. Cela est une excellente idée car dans bien des sites tres fréquentés, on peut monter sur les temples par les acces originaux. Cependant, a la longue, les pieds des millions de touristes finissent par endommager irrémédiablement les surfaces, au point de devoir les changer, ce qui occasionne des couts extremement élevés si on veut reproduire a l'identique, mais également qui dénature l'origine meme du site puisque certaines pieces ne sont plus celles taillées par les créateurs.

Une fois arrivés en haut de la soixantaine de metres, nous obtenions un panorama splendide a 180 degrés sur l'ensemble du site de Tikal. Au loin se découpaient au dessus de la foret les sommets d'autres temples. Quel moment magique, une fois de plus.

Nous avons ainsi passé plusieures heures a découvrir le site de Tikal, en allant de temple en temple. Un de ceux-ci offrit quelques sensations fortes. En effet, pour accéder a sobn sommet, il fallait gravir un immense escalier en bois aussi raide qu'une échelle. 2 minuscules rampes permettaient de se tenir. Apres avoir gravi toutes les plateformes, on arrivait enfin au sommet du temple. La vue y était tout aussi époustouflante qu'effrayante pour quelqu'un qui souffre de vertige... comme moi! L'escalier original s'avérait d'une raideur redoutable et les parois alentours étaient vertigineuses. Mais de la haut, la vue était splendide sur le plus grand des monuments, la fameuse ''place centrale''. Ce fut dailleurs le dernier monument que nous avons visité durant cette journée. Elle était entourrée de 2 temples imposants et dont l'un est le symbole du Guatemala. La qualité de l'endroit était époustoufflante. La précision de la restauration qui aura pris 30 ans était remarquable. On aurait pu imaginer nous retrouver au milieu d'une partie de balle a l'époque Maya. Cela nous permettait d'apprécier davantage notre changement d'itinéraire. Si les choses ne s'étaient pas alignées ainsi, nous ne serions pas venus jusqu'ici. Ça n'aurait pas été la fin du monde. Mais nous aurions manqué un bel endroit a visiter et de haute importance historique dans la culture Maya.

Vers 15h00, alors que le soleil avait allourdi l'atmosphere, nous avons pris un minibus pour rentrer vers Flores. La fin de journée fut rela. Lecture pour Sylvie et sauvegarde des données (photos et vidéos) pour moi.

Le soir, nous nous sommes ''payés la traite''. Backpackers, oui. Mais fins gourmets aussi, assurément. Alors nous avons été manger sur la romantique petite terrasse du restaurant ''la luna'' pour y déguster des plats locaux. Une sorte de ragout de poulpe pour Sylvie et un poisson du lac grillé pour moi. Tout simplement délcieux. Alors que Sylvie finissait sa glace a la vanille accompagnée de bananes plantin caramélisées et de miel, un énorme orage éclata. Énorme. Une sorte d'orage tropical. Une chance, nous étions abrités par un petut préau. Au moment de partir, la patronne nous offrit un petit rhum pour nous tenir réchauffés lors de notre retour... sous la pluie. Finalement, en longeant les murs et en passant sous les balcons, nous sommes rentrés ''presque secs''. Et avec notre chambre ouverte aux quatre vents, inutile de vous dire combien ce fut un expérience géniale de dormir sous la pluie dans notre hambre de tarzan!

Le lendemain matin, nous prenions le bus pour Rio Dulce, a 3 heures de la. Nous avons quitté notre guesthouse et pris un tuk-tuk pour rejoindre la gare de bus. A 10h00, notre bus quittait Flores.

2010-03-15 Flores

Aussitôt avions nous mis le nez dehors que des chauffeurs s'égosiaient ''Tikal, Tikal''. C'est le nom du site archéologique Maya qui se trouve a 1 heure de route d'ici et qui attire les touristes dans cette région éloignée de tout. Nous n'avions rie de prévu pour l'instant. Et a 6 heures du matin, apres une nuit sur la route, nous n'étions pas prets a nous lancer dans une hypothétique négociation avec un chauffeur de minibus. Nous avons gentiment retourné les propositions de nos hotes et quelques instants apres, ils avaient tous déguerpis au volant de leur véhicule. La poussiere était retombée et nous étions désormais seuls, au calme!

Nous avons pris nos sacs et avons entrepris le ''tour de l'ile'' de Flores. Les petites rues aux maison colorées étaient calmes. Tres calmes. Personne pour nous crier des ''cheap guesthouse'', des ''trip to Tikal'' ou bien encore ''american breakfast''... Mais parlant de petit déjeuner, il commençait a faire faim. Nous nous sommes assis face au lac et avons avalé le contenu des petits sacs de papier que l'hotesse nous avait remis. Pendant ce temps, un peu plus loin, un restaurant ouvrait. Nous nous sommes alors installés a sa terrasse et y avons pris notre petit déjeuner.

A 10h00, je ressentais le manque de sommeil et devenais... irritable! C'est la une des grandes découvertes de notre tour du monde. Sylvie et moi sommes identiques sur ce point: le manque de sommeil et la faim sont 2 facteurs qui nous mettent inéluctablement de mauvais poil. Et la nuit dans le bus ne m'avait pas permis de combler mon besoin primaire de sommeil. Nous nous sommes donc mis en quete d'une chambre ou nous installer. Nous avons trouvé place dans l'auberge de jeunesse du village. Un endroit tout a fait agréable, avec sa cour intérieure pleine de verdure et Luis le perroquet. Nous avons pris une chambre qui semblait perchée dans un arbre. Il fallait monter un escalier plutot raide pour y accéder. Apres avoir réussi a ouvrir la grosse port en bois, nous découvrions cette ''cabane de ''tarzan''. Toute en bois, elle ne comportait pas de fenetres et était ouverte sur l'extérieur. On avait une vue directe sur les arbres et sur Luis. Au sol, les massives planches étaient espacées d'un bon centimetre, ce qui nous permettait de voir les personnes qui étaient assises sur les bancs dehors... et vice-versa. Bref, on avait un peu l'impression d'etre installés dans le plafond de la place. Finalement, nous étions dans le plafond de la place. Qu'a cela ne tienne. J'ai mis mes bouhons d'oreilles pour ne pas trop etre dans les conversations des autres et j'ai enfin pu terminer la nuit commencée dans l'autobus.

En milieu d'apres-midi, nous avons été nous promener dans le village frere, Santa Elena, que seul le pont de cordon ombilical sépare. Dans cet endroit sans ame véritable, nous avons déambulé le long de la rue principale, bordée d'un réparateur de tuk-tuk, d'un vendeur d'informatique et d'autres commeces divers. Sur la droite, des dizaine de petits étals de fortune se suivaient. A cet instant, nous avons réalisé combien cet endoit pouvait ressembler a d'autres villages, pauvres et perdus, ailleurs dans le monde. Nous nous sommes alors demandés si la pauvreté et le manque de tout pouvait conduire l'humain a développer des comportements et a évoluer de la meme façon, peut importe sont environnement (avec cependant un climat comparable). En effet, dans la majorité des villages ''pauvres'' et éloignés en Afrique, en Asie, en Amérique centrale ou en Amérique du sud, on retrouve le concept de la rue principale longée de commerces, du marché qui grouille le matin ou chacun se trouv un petit boulot qui a disparu depuis longtemps dans nos sociétés occidentales (cireur de chassures, vendeur de fruit découpé ou de journal a la criée, porteur, etc.). On remarque aussi la formidable capacité des gens a ne rien jeter et a tout réutiliser... parfois dans des applications bien loin de celle d'origine, comme par exemple les chambres a air qui deviennent des lastiques pour attacher la marchandises sur le toit du camion ou les pneus qui feront d'excellentes semaines pour des souliers un peu usés. La réparation est également un sport national. Ce qui est brisé chez nous et qu'on va jeter n'est ici qu'un objet en panne qu'on va réparer. Il existe des réparateurs de télévisions. Chez nous, il existe Futureshop pour en acheter une autre. Voilà donc notre réflexion a ce moment la: la pauvreté mene-t-elle aux memes comportements? La question doit déjà avoir été traitée. Il suffit de trouver les réponses pour pouvoir nous éclairer sur ce point.

De retour a Flores, nous partis a la reherche du restaurant qui serait notre proie ce soir. Et en chemin, qui n'avons-nous pas croisé? Annie et Jean! Ils revenaient de Tikal et cherchaient a retirer de l'argent pour payer leur billet de bus de lendemain matin vers Bélize. Apres de sinceres accolades, nous les avons accompagnés jusqu'à ce que eurs affaires soient complétées. Par a suite, le soleil déclinant sur l'horizon, nous sommes allés nous installer confortablement sur une terrasse donnant sur le lac. Et puisque c'était ''l'happy hour'', nous avons profité des ''cuba libre'' a 10 Quetzales (environ 1,50$) pour nous rassasier le gosier. Le soleil est descendu et nous offrit un spectacle moyen (Jean, je t'enverrai la photo!). Cela ne nous découragea pas pour continuer la soirée au ''cuba libre'' qui, au fur et a mesure que la soirée avançait, se ''libérait'' de plus en plus du ''cuba'', le coca-cola remplaçant largement le rhum. Finalement, nous avons mangé au meme endroit et avons été finir notre soirée dans un autre bar tout proche.

Le lendemain matin, puisque nous avions prévu d'aller visiter le site de Tikal, nous avons du nous lever tot. A 7h00, nous étions au point de départ des minibus. Entre le temps d'acheter nos billets et de partir, nous avons eu le temps d'embrasser une derniere fois Annie et Jean qui attendaient quant a eux leur bus pour le Bélize. Nos chemins se séparaient une fois de plus... pour se recroiser ailleurs, c'est certain. Finalement, notre transport arriva et il était déjà temps de partir visiter Tikal, a 1 heure de route de la.

2010-03-21 De Chichi a Flores

Apres quelques minutes d'attente, un énorme klaxon se fit entendre plus bas dans le village. Puis le bruit d'un gros moteur diesel qui arrivait a fond de train. Le bus scolaire aux couleurs chattoyantes pointa le bout de son nez. Dans le virage bondé de monde et de véhicules, il se fraya un chemin. A la limite de l'accrochage. On nous fit de grand signes pour sauter dedans. Il était clair que le gros véhicule ne s'arreterait quasiment pas! Sylvie embarqua avec une meute de gens pendant que je lançais les sacs a dos au placier qui était perché sur la galerie. Le moteur grondait. L'embrayage était sur le point de faire décoller le mastodonte. Et aussitôt avais-je mis le pied sur la plateforme que le chauffeur élançait sa machine dans les petites rues encombrées. On ne rigole pas avec l'horaire des bus au Guatemala!

Apres avoir réussi a traverser la ville-marché, le chauffeur descendant de Fangio fit chauffer les pneus. 6 vitesses courtes passées avec double débrayage suivies de 6 longues. Le turbo sifflait la Traviatta. Le pot d'échappement crachait a plein tuyau. Le paysage défilait. Je ne pouvais ne pas penser a la chanson ''chauffard'' de Cabrel. La bande blanche qui défile... Dans les montées en lacets, un coup de klaxon avant le virage aveugle laissait savoir a ceux qui se croiseraient notre chemin que nous nous arreterions pas... et qu'ils étaient mieux de se tasser. Dans les descentes, nous nous écartions du virage afin de plonger vers l'intérieur et prendre la corde pour mieux relancer l'autobus en sortie. Je vous disais Fangio, n'est-ce pas? Peut-etre plus un Alain Prost pour la netteté de sa trajectoire!

A l'heure prévue, nous arrivions a Ciudad Guatemala. Le placier cria ''Tikal futura'', du nom de l'énorme centre d'achat qui se présentait a notre droite. C'était la que le propriétaire de la guesthouse nous avait dit de descendre pour prendre un taxi jusqu'à la station de bus. Le bus freina brusquement. Le placier était passé par la porte arriere du bus et était déjà sur le toit en train de détacher nos sacs a dos. Le temps que nous sortions, il nous était prêt a nous les lancer. Et aussitôt ces derniers avaient-ils touché le sol que le bus se remit en route. Aussi vit qu'il s'était arreté. Avec un énorme panache de fumée noire et nauséabonde en plus!

Avant de prendre un taxi, nous sommes rentrés dans le ''Tikal futura'' pour manger quelquechose. C'est bien connu, tous les centres d'achat ont une foire alimentaire offrant toutes sortes de choses a manger. Et commes partout ailleurs dans le monde, nous avions le choix entre Mc Donalds, Subway, Pizza Hut ou un fast-food local. Par dépit, nmous avons choisi ce dernier. Pour un montant équivalent a une nuit en guesthouse et 2 repas dans des comedores, nous avions a peine de quoi rassasier notre appétit. Et surtout pas nos papilles (n'est-ce pas Annie?). Tout autour, la classe moyenne de la capitale nous dévisageait du regard. Non pas pour nous juger. Mais étonné de vois 2 extraterrestres en sac a dos dans ce haut lieu de la consommation. A vrai dire, nous ne nous sentions vraiment pas a notre place. Étonnant lorsqu'on sait que nous fréquentons ces memes lieux toutes les semaines chez nous pour y faire nos emplettes.

Apres avoir avalé nos chers et chers repas, nous avons remis nos sacs sur le dos pour redescendre prendre un taxi. Dans l'escalier roulant, une petite fille nous regarda et parla a sa mere qui paru genée... Sa fille venait de lui demander si nous étions des concurrent de la télé réalite ''the amazing race'' ou des équipes en sacs a dos font une course autour du monde. Autant dire que cela nous a permis de rire un bon coup!

Le chauffeur de taxi nous embarqua pour un prix tout a fait correct. Nous étions partis pour traverser cette ville a la réputation sulfureuse en nous dirigeant vers la ''zona 1'', qui est le centre historique de Ciudad Guatemala mais aussi un des plus ''déicats'' (t'en fais pas Annette, on fait attention). La plupart des rues étaient désertes (normal, nous étions dimanche dans un pays tres catholique). Une seule artere paraissait plus animée. Le chauffeur de taxi s'arreta devant un immense portail métallique gardé par un agent muni d'un fusil a pompe. En arriere, 3 autobus marqués ADN: nous étions arrivés. Nous avons déposé nos sacs a l'intérieur et avons acheté nos billets. Il ne nous restait que 6 heures a attendre, puisque nous prenions un bus de nuit pour rejoindre Flores, a 8 heures de route de la.

Nous sommes donc ressortis de la gare du bus pour plonger dans l'inconnu, dans cette ville stigmatisé pour sa dangerosité. Sans sacs a dos. Juste un peu d'argent pour manger quelque chose et acheter de quoi nous rafraichir. Sur environ 10 coins de rue, nous avons longé le long boulevard qui menait jusqu'à la place centrale de Ciudad Guatemala. Désert. Ni plus ni moins que les rues d'une ville française un dimanche apres-midi... Sur le trottoir, on nous proposa de changer de l'argent. Sans animosité. Les autres personnes que nous avons croisées nous souriaient en nous adressant un sourre agrémenté d'un ''buenos dias'' des plus courtois. Finalement, notre chemin se passa sans encombres jusqu'à la place.

La, la vie avait repris son droit. Cet immense espace était entouré par une église, le palais présidentiel, un petit parc et une long batiment au trottoir recouvert par des arcades. Il régnait comme un air de kermesse. Des amuseurs publics. De la musique a fond de train. Des vendeurs ambulants. Des étals our mange et boire. Des kiosques ou se faire prendre en photo devant les monuments ou sur des fonds les plus kitsh possible. Et du monde. Beaucoup de monde. Comme si a Ciudad Guatemala, le dimanche, les habitants se séparaient en 2 groupes l'un dans les centres d'achat et l'autre sur la place centrale! Nous avons passé pres de 2 heures a cet endroit. En nous promenant. En nous asseyant et en regardant le petit air de folie qui y régnait.

Vers 18h00, la place commença a se vider. Rapidement. Presque aussi vite que le soleil déclinait. Nous avons donc tranquillement pris le chemin du retour vers la station de bus. Mais au lieu de rentrer par le boulevard désert que nous avions pris a l'aller, nous sommes plutot passés par une rue qui faisait office de marché a ciel ouvert. Des 2 bords de cette avenue marchande s'étaient installés des vendeurs ambulants, principalement de chaussures, de vetements et de CD et DVD pirates. Une véritable industrie qui offraient une animation plutot vive. Sur les 10 coins de rue du retour se répétait les memes scenes. Le tout dans le plus grand respect.

Nous nous sommes arretés a la station de bus avant d'aller manger. Vers 20h30, les rues étaient devenues sombres et désertes. A 2 coins de rue se trouvait un ''pollo campero'', la chaine de fast food local servant du poulet. Nous y avons fait la fermeture. En retournant jusqu'àu bus, nous avons retraversé les rues toujours aussi sombres et toujours aussi désertes. Mais sans vraiment avoir le sentiment d'y etre en danger. Encore une fois, tout s'était tres bien passé.

A 22h00 précises, le bus s'élança. Nous avions choisi la compagnie ADN car bien qu'elle soit la plus chere (on parle de quelques dollars de plus que les autres compagnies), elle était réputée pour etre la plus confortable. Nos expériences de voyage en bus d enuuit nous ont apprises que vous etes parfois mieux de payer ces quelques dollars de plus et d'avoir une petite nuit de sommeil que de vouloir économiser ''un gros 2 piasses'' et arriver le lendemain matin toutcourbaturé et sans avoir fermé l'oeil de la nuit...

Les rangées étaient de 3 confortables sieges tres inclinables et proposant aux passagers un maximum de dégagent pour les jambes. Tout juste avant le départ, une hotesse nous avait remis a chacun un petit sac en papier contenant une bouteille de jus d'orange et des biscuits. Belle attention. Apres avoir traversé la ville, nous avons pis la route principale en direction de Flors, dans la région du Peten, au nord du pays. Et c'est la que la route s'arreta pour moi. A 6h00, alors que le soleil se levait, nous ouvrions les yeux. Quelques minutes plus tard, notre chauffeur s'engageait sur un pont qui menait a un village formant une presqu'ile sur un lac. Une sorte de Mont Saint Michel gautémalteque. Il imobilisa l'autobus, se leva et nous lança ''Flores'': nous étions arrivés!

2010-03-13 Chichicastenango

Vendredi matin, nous avons retrouvé Annie et Jean pour aller déjeuner sur les étals du marché. Avec les locaux. Au menu, lait de riz au chocolat aromatisé a la canelle et tortillas subtilement agrémentées de divers condiments.

Puis nous avons été faire une petite marche sur le bord du lac pour digérer. Nous y avons croisé la vie quotidienne des habitants du village. Les femmes lavaient leur linge. Des hommes coupaient des roseau qu'ils allaient faire sécher avant d'aller les vendre au marché. De belles images.

Vers 11h00, notre chemin se séparait de celui d'Annie et Jean. Ils retournaient sur Antigua d'ou ils avaient planifié de voler vers Flores et Tikal, dans le nord. De notre bord, nous vions planifié de traverser vers Santiago, un peu plus loin sur les rive du lac Atitlan.

A midi, nous arrivions juste a temps... pour voir le traversier quitter sous nos yeux. Pas grave, le suivant partait dans une heure. Nous avons pris un café dans un bar tout proche. Le patron, apparemment un anglais me confirma le prix de la traversése: 10 quetzales, et vous payez a l'arrivée a Santiago.

L'heure d'embarquer était finalement arrivée. Nous avons posé nos sacs sur le bateau et avons pris place. L'assistant du capitaine nous demanda de payer en avanc, ce que nous avons bien évidemment refusé (on peut quand meme pas se faire avoir a chaue fois!). Le capitaine nous confirma que nous pouvions avoir confiance et que nous pouvions payer... un billet nous serait meme donné. Mais lorsque j'ai tendu le 20 quetzales au jeune homme, il m'en demanda 20 de plus. C'était maintenant 20 quetzales par personne. Nous avons refusé de payer ce prix pour touristes, prétextant bien connaître le vrai prix. Le jeune était borné. Il refusa d'entendre notre requete. Devant cette impasse, frustrés de devoir encore plier l'échine devant une telle situation, nous avons alors décider de changer nos plans et de plutot prendre la lancha pour Panajachel. C'est dommage. Nous ne verrons pas Santiago. Mais il était hors de question de céder une fois de plus a ce chantage déroutant et absolument condamnable, qui fait que la surcharge systématique devient la norme et que les prix passent du simple au double, au triple, voire au décuple dans certains cas.

Une heure plus tard, nous voguions vers Panajachel. La traversée fut rapide mais nous laissa le temps d'admirer une derniere fois le point de vue magnifique que nous offrait le lac entouré de ses 3 volcans. Nous avons conclu la journée en allant prendre un verre face au lac ou se déroulait un superbe coucher de soleil.

Le lendemain matin, nous avons été mettre le blog a jour avant d'alle prendre un ''chicken bus'' (autobus scolaire américain repeint de mille couleurs chatoyantes et converti en autobus local) pour Chichicastenango. Ce village, au nom qui fait rever, est l'hote d'un marché bi hebdomadaire, le jeudi et le dimanche, auquel viennent vendre et acheter toutes les communautés de la région, dont les mayas. Ces jours la, la foule est grande et la proportion de touristes plutot élevée. Cependant, notre objectif était d'y etre des la veille afin de pouvoir assister aux préparatifs et etre dans les allées tot le matin.

A 14h00, nous étions arrivés et avions trouvé un petit hotel pour nous loger. Dans les rues autour de l'église, les étals n'étaient pas encore montés. Seul le quadrilatere du marché quotidien était actif. Au cimetiere, nous avons pu nous perdre dans le dédalle des tombes et tombeaux richement colorés et parfois décorés en fonction du métier ou de la cause du déces du défunt. Dans les rues, une procession gravit la petite rue menant au perron de l'église. Le décor était a la fois sobre et envoutant.

Le soir, avant de renter, nous avons été manger sur les étals des comedores du marché. Un vieil homme et un jeune finissaient de vider leur étal pour la nuit. S'ensuivit une séance photos avec les 2 femmes qui tenaient le comedor, le vieil homme et le jeune. De beaux souvenirs plein la tete et plein l'appareil!

Dimanche matin, nous nous sommes levés aux aurores. Pas temps que ça finalement. Juste a 6h30. C'était la le prix a payer pour pouvoir assister au montage du marché. Dehors, la brume avait envahi le petit village. Des ombres s'agitaient, transportant de longues perches de bois servant a confectionner les étals. Des porteurs, munis d'une corde et d'un support en cuir qu'ils appuyaient sur le front, apportaient a meme leur dos des fruits, des légumes, des caisses en bois, des seaux en plastique, des sacs de grain. Autant de produits qui allaient bientôt etre a vendre. Sur les marches de l'église, des dizaines de vendeurs et de vendeuses proposaient aux fideles des fleurs de toutes sortes. En avant des marches se trouvaient les étals de bougies et d'encens. Puis nous avons pénétré derriere les toiles en plastique noires qui abritent la partie plus locale du marché et avons été y déjeuner. Une fois de plus, ce sont des guatémalteques fort étonnées de nous voir la qui nous lançaient des regards curieux. Au menu, comme notre voisin (sans savoir vraiment ce qu'il mangeait!), nous avons dégusté des ''tamales''. Ce plat consiste en une semoule de riz tres légere et onctueuse qui renferme un morceau de poulet assaisonné. Le tout est cuit a la vapeur dans une feuille de bananier. Tout simplement délicieux!

Puis nous sommes retournés nous promener dans le marché. Nous avons été faire imprimer les photos que nous avions prises la veille du vieux monsieur et du jeune vendeur ainsi que des 2 femmes du comedor. Sur place, nous n'avons trouvé que le vieux monsieur qui fut agréablement surpris de nous voir la. Alors je vous laisse imaginer lorsqu'on lui a remis sa photo! On lui a laissé celle pour le jeune. En face, a la place du comedor, un aute jeune vendait des vetements. C'était le fils de la dame cuisine le soir! A lui aussi, nous avons remis les photos afin qu'il les transmette aux personnes. Un bien beau souvenir pour nous que cette expérience de remettre a quelqu'un sa photo. D'autant plus qu'il ne serait pas étonnant que ces personnes se voient en photo pour la premiere fois!

La matinée était déjà bien avancée et le marché devenait plus un zoo dont les touristes avaient pris possession avec une nonchalance a peine dissimulée. Le temps était donc venus de nous mettre en route pour repartir. Nous avons été récupérer nos sacs a la guesthouse et avons rejoint le croisement ou passait le bus reliant le village de Quiché a Ciudad Guatemala.

2010-03-11 Un cafe por favor!

Jeudi matin, nous avons été prendre un petit déjeuner copieux sur une terrasse ombragée non loin de notre guesthouse. Vers 11h00, nous avons fermé nos sacs et avons pris la direction du lac pour y pendre un bateau en direction de San Juan. C'est sur le quai de ce petit village que nous avions convenu de retrouver Annie et Jean a 14h00.

A Panajachel, les bateaux partent de 2 endroits bien distincts en fonction de la destination que vous voulez atteindre. Évidemment, nous ne nous sommes pas dirigés vers les bons quais. Mais apres nous avoir collés pendant plus de 20 minutes, un ''généreux monsieur travaillant pour la compagnie de batteaux'' (lire rabatteur) nous proposa de nous y conduire. Un peu par lacheté, nous avons cédé. Il nous conduisit donc jusqu'au bateau qui partait peu de temps apres. Il nous demanda de lui payer la traversée: 50 quetzales. Quelquechose ''ne sentait pas bon'' (c'est une image), mais nous ne pouvions mettre le doigt dessus. Était-ce la voix basse du rabatteur lorsqu'il nous demandait de le payer... le sourire complice qu'il lança au capitaine... son regard fuyant orsque nous l'avons payé...? Nous verrions bien.

La lancha (le bateau a moteur) s'élança et longea tranquillement la rive du lac. Le clapot l'empechait d'aller vite au risque d'arroser tout le monde a bord. Ce bateau faisait escale dans tous les petits villages. Nous devions débarquer a l'avant derniere escale. Et a chaque fois qu'une personne descendait du bateau, je regardais combien elle payait: 10 quetzales! Nous nous étions donc fait rouler comme des débutants par notre rabatteur. Mais bon, c'est le prix de la navette rapide (et directe) pour traverser le lac. Il me fallait donc piler sur mon orgueuil pour nous etre fait avoir et me consoler en me disant que c'était le prix que nous aurions de touet façon payé pour un bateau direct...

Pendant ce temps, le capitaine était tres avenant et nous avons discuté une demie-heure ensemble. De tout et de rien. Des belles maisons qui bordaient la cote. De bateaux. Du Canada. Il me demanda également si nous avions réservé un hotel a San Juan. Non, bien éviemment... nous trouverions certainement sur place. Il m'expliqua alors qu'il n'y avait la que 3 hotels aux tarifs plutot exhorbitants. En apprenant cela, alors que étions en train d'accoster a San Juan, j'en glissait un mot a Sylvie qui proposa que nous continuions jusqu'à San Pedro, derniere escale a quelques minutes de la, que nous y déposions nos sacs et que nous revenions en tuk-tuk pour retrouver Annie et Jean. Ce changement d'idée sembla embeter le capitaine et son matelos qui discuterent dans leur langue locale... comme pour éviter que nous ne comprenions ce qu'ils se disaient...

Quelques minutes plus tard, nous accostions a San Pedro. La lancha se vida rapidement de ses passagers. Pour nous, ce fut plus long, le temps de nous équiper de nos sacs a dos. Et alors que nous quittions le quai, le capitaine s'approcha de nous et nous demanda de lui payer 10 quetzales additionnels pour avoir changé d'itinéraire en cours de route... Autant vous dire qu'il a rapidement su mon amertume a m'etre fait rouler une premiere fois pour ne pas payer une deuxieme. Et nous sommes partis, sans demander notre reste!

Un autre rabatteur s'aggripa a nous pour nous proposer une chambre. Apres avoir demandé a d'autres backpackers le prix ''normal'' d'une chambre (60 quetzales), Sylvie a réussi a en négocier une a... 50 quetzales! Nous avons y déposé nos sacs et avons pris a pied la petite route qui mene vers San Juan.

A l'entrée de ce petit village, nous avons pris la direction du quai. En longeant le petit chemin de terre, une odeur forte nous interpella. Une odeur de fermentation tres semblable a celle que produit la pelure de raisin lorsque ce dernier a été pressé. Sur notre droite, sur un terrain, un étrange tas de ''pelures'' entre le rouge et le brun qui étaient étendues au soleil. Il n'y avait pas de doutes: l'odeur venait bien de la!

Quelques metres plus bas, un homme s'affairait a remplir des sacs roses avec des graines blachatres. Mais que pouvait-il bien faire? Devant notre curiosité évident, il nous proposa d'entrer pour aller voir de plus pres. Nous avons passé la petite porte métallique et nous nous sommes approchés: c'était du café! En fait, apres avoir passé les graines du caféier dans une presse qui sépare l'écorce (qui seche alors au soleil en fermentant!) du grain, ces derniers sont étendus sur de grandes aires de séchage en béton. Apres avoir passé 4 a 5 jours sous les rayons du soleil, les grains sont ramassés et mis en sacs pour etre expédiés (ceux-ci en Californie) ou une autre étape séparera la coquille du grain avant que celui-ci ne soit torréfié prélablement a sa mouture. Tout un procesus qu'on connait peu et qui nous permet de savourer un excellent café tous les matins!

Nous avons alors demandé si nous pouvions prendre quelques images. Devant l'approbation rapide du monsieur, Sylvie se proposa de l'aider. Pendant que je faisais des photos, elle était pieds nus au milieu du tas de café a remplir les sacs. Nous avons aidé le vieil homme a remplir tous ses sacs, puis a les fermer et enfin a les transporter dans son abris. Un expérience unique!

14h00 venait de sonner. Nous avons alors rejoint le quai qui se trouvait quelques dizaines de metres plus bas. Mais pas d'Annie et Jean. Pendant que nous attendions, des chauffeurs de tuk-tuk entamerent la conversation. Votre nom. De quel pays vous venez. Combien de temps vous restez. Etc. Nous leur avons alors expliqué que nous attendions des amis qui devaient arriver en lancha... A 14h30, toujours personne en vue. Nous avons alors décidé de nous mettre en marche vers le centre du village de San Juan. La vie se chargerait bien de nous remettre dans le meme chemin.

Nous gravissions tranquillement (et péniblement) une petite rue de San Juan lorsqu'un tuk-tuk klaxonnait a tue-tete en se dirigeant vers nous. Nous nous sommes retournés et avons aperçu de chaque bord des bras qui s'agitaient: c'était Annie et Jean! Le chauffeur de tuk-tuk avec qui nous avions discuté les avait repérés a la descente de la lancha et leur a proposé de partir a notre reherche. Chapeau l'artiste!

samedi 13 mars 2010

2010-03-10 Annie et Jean

Panajachel. Quel nom unique et pourtant si difficile a se souvenir. Panajachel...

Au réveil, il nous fallait régler le probleme de sauvegarde des données (car ça aussi ça fait partie du voyage!). Notre premiere étape fut donc vers un restaurant offrant une connexion Internet. Apres quelques recherches, le verdict tomba: il fallait reformater le disque dur. OK, c'est bien sympa, mais je fais quoi des 100Go qui sont dessus, dont les 15000 photos originales de notre voyage autour du monde? Apres le café, il nous fallait donc trouver un endroit qui ferait une copie du disque dur, le formaterait puis transfererait a nouveau les données précédemment sauvegardées. Pensez-vous que bien du monde peut offrir ce service a PanaJachel, au Guatemala? Nous avons finalement trouvé un place qui pouvait le faire. Autant dire que jusqu'à ce que je reçoive le disque dur et que je puisse vérifier qu'ils n'ont rien perdu, je ne serai pas tranquille...

Puis en marchant dans la rue principale, nous avons retrouvé 2 québécois avec qui Sylvie avait échangé quelques mots lors de notre assencion du volcan Pacaya. Ils se nommaient Annie et Jean et venaient de Rimouski, dans le Bas du Fleuve (sur la route de la Gaspésie pour ceux qui connaissent). Nous avons discuté un moment au beau milieu de la rue puis nous avons décidé d'aller manger ensemble. Apres qu'ils eurent déposé leur sac a dos dans notre chambre (car ils devaient libérer la leur), nous avons pris tous les 4 la direction du marché pour aller y tester les ''comedores''. Nous avons pris place dans un des petits restaurants (restaurant n'est peut-etre pas le bon mot) et c'est enfummés par le BBQ que nous nous sommes régalés de plats locaux.

En apres-midi, alors que la chaeur atteignait son maximum, Annie et Jean sont allés prenre un bateau pour rejoindre l'hotel qu'ils avaient réservé un peu plus loin sur le lac. Quant a nous, nous sommes rentrés nous reposer a notre guesthouse.

En fin d'apres-midi, nous nous sommes installés confortablement sur la petite terrasse d'un restaurant et avons vaqué chacun a nos occupations: Sylvie a dévoré un livre pendant que je me chargeais de vous raconter notre voyage et de le mettre en ligne. La nuit était tombée depuis longtemps lorsqu nous avons finalement commandé a manger. Vers 21h30, nous sommes allés chercher le disque dur qui avait été formaté. Tout semblait en ordre, ce qui me permit de me mettre a jour dans le transfert de données. Ouf! On s'en est sortis et on devrait donc etre en mesure de vous montrer des vidéos a notre retour...

2010-03-09 De Antigua a Panajachel

Mardi matin, nous nous sommes réveillés en faisant un petit retour dans le passé. En effet, il y a un an, jour pour jour, nous prenions notre petit déjeuner a Luangprabang, au Laos, tout juste avant d'aller prendre un vol pour Bangkok. Comment nous en souvenons-nous? Ne vous souvenez-vous pas de l'endroit ou vous avez feté votre anniversaire l'an dernier? Aujourd'hui, le 9 mars, c'est l'anniversaire de Sylvie. Au téléphone, ma mere m'a demandé si un jour nous aurions la chance de feter lanniversaire de Sylvie ailleurs qu'a l'étranger: Riviera Maya (Mexique), Lake Placid (USA), Luangprabang (Laos) et aujourd'hui Antigua (Guatemala)... Je suis désolé, mais ça me facilite grandement la vie pour lui trouver un cadeau!

Aujourd'hui, nous craignons que notre réveil ne soit aussi douloureux que celui qui avait suivi notre retour du Mont Taishan en Chine (les adeptes du blog se souviendront...). Apres avoir gravi puis redescendu les 6000 marches, nous avions eu droit a une journée de ''farniente'' forcée, nos jambes ne pouvant laors plus nous supporter! Mais aujourd'hui, presque rien. Une petite raideur dans les tibias, certes, mais rien d'alarmant qui nous aurait empechés de fonctionner...

Nous sommes donc allés déjeuner dans un sympathique endroit non loin de notre auberge. Un restaurant qui faisait ses propres patisseries. Rien de tel qu'un bon déjeuner local pour bien partir une journée. Dehors, alors que nous étions attablés, la police bloqua la rue. S'élva alors le bruit d'une foule festive. Mais que se passait-il encore? En sortant pour voir ce qui se passait, nous avons aperçu des centaines jeunes chevauchant leur vélo et vetus de leur uniforme d'école. Ils allaient participer a une sorte de kermesse sportive. Un pick-up surmonté d'énormes haut-parleurs les précédait. Il va sans dire que la musique jouait a tue-tete pour le plus grand plaisir des éleves qui savouraient leur moment de notoriété. Nous avons sorti la caméra et avons eu droit a de grandes scenes de liesse.

Apres cette ''séquence émotion'' (je sais, ça fait cliché, mais merci Nicolas!), nous avons essayé de planifier nos prochains jours. Finalement, nous partirions pour PanaJachel (prononcer Panarachel), sur les rives du lac Atitlan que bordent 3 volcans aparemment superbes. Un ''must'' de tout voyage au Guatemala. Nous nous sommes donc mis en quete d'une agence qui nous proposerait un prix acceptable pour nous y rendre. La premiere nous demandait 12$. La seconde 10$. Finalement, nous avons eu nos billets pour 5$! Un petit truc de voyage. Si vous trainez dans un quartier ou la moyenne de dépense par touriste est élevé, le prix que vous allez payer pour un bien ou service sera proportionnellement haut. Pour trouver les meilleurs prix, rendez-vous dans le secteur ou restent les plus modestes des voyageurs: les backpackers! La, vous etes certains de trouver les prix les plus justes ppour ce meme bien ou service. Pour preuve, nous avons économisé 60% en 2 coins de rues...

A 13h00, un minibus sarretait devant notre auberge. Évidemment, nous n'étions pas les premiers. Mais presque les derniers. Ce nous vallu d'avoir droit au strapontin. Celui qui n'est pas rembourré. Et qui est situé directement sur l'amortisseur arriere du minibus. Autant dire que les 3 prochaines heures seraient... comment dire... inconfortables! Mais qu'a cela ne tienne. Pour 5$, on ne se plaindra pas!

En milieu d'apres-midi, apres la longue et vertigineuse descente vers Panajachel, nous avons enfin débarqué dans ce haut lieu touristique. Un mélange de Palavas-les-flots et de Disney Land, avec sa rue principale bordée d'échoppes vendant toutes dortes d'objets artisanaux ''faits main'' et sa floppée de bars et restaurants (138 pour etre exacts).

Nous avons posé nos sacs dans une guesthouse tout a fait charmante: une petite ruelle conduisait a un superbe petit écrin de verdure, garni de plantes tropicales dont des orhidées, et au milieu duquel butinaient des colibris.

Puis nous sommes allés nous promener le long du lac. L'épais et bas plafond nuageux nous empechait d'avoir une vue d'ensemble. Mais il paraît que par temps dégagé, la vue est superbe sur les 3 volcans qui entourent le lac. Nous avons recroisé un gars qui avait le trajet avec nous depuis Antigua: Gal, un israélien venu passer quelques semaines en Amérique centrale. Nous avons pris un verre ensemble en contemplant le soleil qqui délinait tranquillement de l'autre coté du lac. Nos chemins se sont alors séparés la alors que Sylvie et moi nous mettions en quete du marché pour y trouver un ''comedor', petit restaurant populaire aupres des locaux et ou on mange pour trois fois rien (environ 15 quetzales, soit 2 dollars pour un plat avec une boisson). Apres avoir gravi la route sombre qui menait au marché, nous sommes arrivés juste a temps pour la fermeture des grilles! Nous avons donc du nous contenter de tacos que nous avons mangés sur le chemin du retour.

A la chambre, avant de me coucher, il me fallait vider les cartes mémoires de l'appareil photo et de la caméra. Mais une bien mauvaise surprise m'attendait: le disque dur portable refusait de copier les données, prétextant qu'il était plein... alors qu'il restait amplement de place. Ce petit détail technique risuait d'avoir de facheuses conséquences, car il devenait difficile de penser faire un quelconque montage vidéo sans pouvoir sauvegarder les bandes au fur et a mesure... Des le lendemain matin, il nous fallait régler ce probleme, faute de quoi nous aurions apporté la caméra vidéo... pour rien.

Voilà qui concluait bien modestement une journée de 32e anniversaire!

mercredi 10 mars 2010

2010-03-08 Pacaya


Le lundi matin, le réveil fut a nouveau tranquille. Cette fois-ci, pas question d'attendre 1 heure et demie pour un petit déjeuner. Nous sommes allés prendre un café sur la terrasse de l'auberge. Puis nous avons été errer une fois de plus dans les charmantes petites rues d'Antigua. De églises au blanc immaculé. Des porches abritant de somptueuses cours intérieures. Des ruines datant de plusieurs siecles. Des vendeurs ambulants de fruits (les mangues sont notre peché mignon!). Des chiens qui dorment au soleil. Des personnes qui flanent sous un arbre. La vie latine dans toute sa splendeur. En milieu de journée, nous avons réservé notre activité de la journée (nous vous gardons la surprise pour plus loin!) puis nous sommes retournés au marché loca pour prendre ''l'almuerzo'' (repas de la mi-journée ches les latins). Une assiette avec riz, patate, patate douce et viande, le tout accompagné d'une boisson (pepsi) pour 16 Quetzales (monnaie du Guatemala), ce qui représente moins de 2,50 dollars (environ 1,60 euros). Rien a voir avec la moindre assiette a 40 Quetzales en ville...

A 14h00, un minibus s'arreta nous ramasser en avant de l'auberge. Apres avoir fait la ronde du laitier pour remplir ses 14 sieges, nous avons pris la direction de ''Ciudad de Guatemala''. Puis nous avons contourné la ville, et apres 1h30 a monter et descendre les routes escarpées du pays, nous sommes arrivés a San Francisco. Non, pas en Californie... mais au pied du volcan Pacaya! A notre arrivée, des enfants proposaient aux touristes batons de mache et marshmallows (!). Puis un guide nous a pris en charge et c'est a pied que nous avons gravi les 4 deniers kilometres qui nous séparaient d'une évenement géologique plutot unique: les coulées de lave! Tout le long de la montée, des hommes a cheval proposent aux touristes de les monter a dos de canasson en leur lançant des ''taxi'', ''tuk-tuk'' (du nom des fameux taxis a 3 roues de Bangkok). Mais nous avons résisté a l'appel de l'oisiveté et avons continué courageusement (et poussierement!) l'ascension a pied. Tout a coup, un bruit sec et puissant transperça la foret. ''El volcano'' nous dit notre guide. Ben oui, voyons donc... comme si le volcan faisait du bruit... Puis une éclaircie s'offrit a nous dans la foret. Au loin, le sommet du volcan Pacaya. Soudain, alors que nous le regardions, émerveillés comme des enfants, un épais panache de fumée s'échappa du cone parfait et quelques dizimes de secondes apres retentit un bruit sec et puissant. Le meme que celui que nous avions entendu dans la foret. C'était donc bien le volcan qui grondait. L'action se répétait a intervalles denviron 15 secondes. Dans les plus gros grondements, on pouvait apercevoir de la lave en fusion qui jaillissait du sommet. Impressionnant!

Apres 1 heure a monter dans un sous-bois plutot sec, nous sommes arrivés a l'orée de la foret. Pour nous accueuillir dans ce décor désertique, une coulée de lave qui avait un jour été plus vaillante que les autres. En face de nous se trouvait désormais le pied du cone du volcan sur lequel on pouvait voir une cordée de touristes qui cheminait. Nous sommes passés des pas étouffés dans le sable au bruit cristallin de la lave. De la poussiere du sous-bois a la sécheresse du volcan. Et apres 30 dernieres minutes a jouer les équilibristes sur les coulées de lave figées, le spectacle pour lequel nous étions venus: de la lave en fusion. Sous nos pied, la chaleur était devenue a peine supportable. Au travers de la lave fraichement figée apparaissait la rougeur brillane du magma. Et en avant de nous, une coulée laissait éhapper de la roche en fusion. La. A quelques metres de nous. Les gens défilaient pour se faire prendre en photo. Et ceux qui avaient acheté des marshmallows les faisaient griller au bout de leur baton. Quelle scene mémorable que de voir la nature déverser de façon docile tout juste en avant de nous ce magma si cruel dans bien des régions du monde. En arriere de nous jaillissait du cone de larges voluptes de lave. Le soleil déclinait en arriere de la chaine de volcans et a chaque seconde qui passait la lave devenait plus visible. Plus rouge. Plus impressionnante. A un instant, j'ai cru effleurer du doigt ce qui pouvait tant fasciner des volcanologues comme Aroun Tazief. En tout cas, ce sera la un souvenir impérissable. Alors que nous redescendions, la nuit s'installait tranquillement. La descente sur la coulée de lave devenait plus périlleuse. En bruit de fond, des explosions toujours plus puissantes du Pacaya. A chaque fois, les marcheurs s'arretaient et s'extasiaient devant cet événement naturel constitutif de la Terre. Je ne commencerais pas a m'étaller dans les superlatifs car je risquerais d'en remplir la page, mais les éruptions dans la nuit étaient absolument magiques. Une belle façon de se faire rappeler que nous ne sommes pas grand chose!
La descente se fit a la lueur des lampes frontales et dans une poussiere étouffante. Dans le minibus du retour, les esprits étaient plutot tranquilles. Certains dormaient. D'autres devaient attendre que la partie de leur esrit laissée sur le vocan redescende. Lorsque nous sommes enfin arrivés a Antigua, il était plus de 21h00. Les rues étaient désertes. Le calme qui régnait tranchait avec la liesse de la veille. Comme si on avait retiré le bouchon de la baignoire et qu'elle s'était vidée de tous ses touristes. Nous nous sommes réfugiés ans l'un des rares restaurants ouverts et avons remplis nos estomacs un peu affamés apres notre aventure. Il va sans dire que l'appel du lit était fort car si l'estomac criait famine, les muscles n'étaient pas en reste en demandant un peu de repos!

2010-03-07 Procession dans les rues d'Antigua


Dimanche matin, réveil plutot lent. Un peu comme apres une nuit un peu trop arrosée. Mais sans arrosage! Au réveil, nous sommes allés sur le toit de l'auberge qui offre aux voyageurs une magnifique terrasse ou se restaurer avec une vue magique sur les volcans environnants. Une erreur en cuisine nous valu d'attendre notre petit déjeuner durant plus d'une heure. Juste assez pour prendre un cuisant coup de soleil: sur la face pour Sylvie, sur les bras pour moi. Question de complémentarité! Finalement, apres avoir allegrement avalé nos oeufs accompagnés de ''frijoles'' (purée de haricots noirs), il était déjà pres de midi.

Apres avoir transféré nos affaires dans une chambre double qui s'était libérée, nous nous sommes mis en route pour déambuler dans les petites rues d'Antigua. Il y avait la un mode fou. Nombre d'occidentaux, certes, mais surtout beaucoup de locaux venus de la ville de Guatemala (a moins d'une heure de route) pour échapper a la pollution et se rafraichir dans l'air vivifiant des hauteurs (Antigua est a 1500 metres d'altitude). En début d'apres-midi, nous sommes allés nous promener dans le coin du marché. Fait étonnant, on trouve 2 marchés cote a cote. Un premier s'appelle le marché de l'artisanat. Derriere un haut mur de béton, on y trouve des allées très propres, de la musique, des échoppes bien rangées et remplies d'articles aux origines artisanales ''douteuses'' (excusez la méfiance mais l'Asie nous a plutot vaccinés sr la notion d'artisanat... fait a la chaine dans des pays a bas prix!). Bref, un sypathique petit marché coloré spécialement destiné aux gentils touristes occidentaux. De l'autre bord de la rue, quelques étals plus désordonnés et un immense ''hangar'' recouvert de toles. Quelques petites entrées sombres permettent d'accéder dans cet antre si discret (et peut etre si effrayant) pour les néophytes. C'était la le marché local. Des centaines d'étals d'habits, de produits cosmétiques, de fruits et légumes, de nourriture seche et autres produits en tous genres. Et bien évidemment, le regard des vendeurs nous permettait de voir a quel point ils étaient étonnés de voir des occidentaux se promener la... En quelques secondes, nous venions de passer de l'Antigua touristique a l'Antigua local. Nous venions alors de retrouver nos marques de voyage. Que du bonheur!

Les rayons du soleil devenant agressifs (quand on a déjà pris un coup de soleil, on devient moisn tolérant!), nous sommes allés faire une petite pause repos a l'auberge. Alors que nous regagnions notre QG, un homme nous arreta pour nous questionner sur l'endroit d'ou nous venions. Il nous expliqua alors qu'a 18h00, un ''défilé'' aurait lieu dans les rues de la ville. ''Des gens descendent d'un village pour défiler avant de retourner dans leur village''. Pas tres clair tout ca. Mais assez intéressant pour que nous allions voir cela.

Vers 17h30, alors que le soleil commencait a s'enfoncer en arriere des volcans, nous avons remis le nez dehors. Tout juste en arriere de l'auberge, la rue était fermée et du monde s'amassait. Ce devait etre le fameux défilé... Et a notre grande surprise, il s'agissait en fait d'une procession. Comme celles que j'avais déjà vu a la télévision et qui m'impressionnaient tant. En tete, des personnes vetues de toges mauves répendaient de l'encens. Beaucoup d'encens. Par la suite, des hommes habillés en romains étaient suivis de porteurs de croix. Sur le sol, des femmes disposaient d'immenses tapis de fleurs que le cortege foulerait lors de son passage. Alors venaient les pieces maitresses de la procession. Un immense char a l'éfigie du ''saint rédempteur'' était porté par des dizaines d'hommes. D'autres hommes, en avant et en arriere, assuraient la ''conduite'' du char, le faisant avancer et reculer lorsque des virages devaient etre négociés dans les étroites ruelles pavées d'Antigua. Le char devait mesurer 2m50 de large, 4 metres de haut par plus de 12 metres de long. Précédant le char, des ''ouvreurs'' étaient munis de longues perches en bois terminées par des sortes de ''mains'' qui leur servaient a relever les fils électriques au passage du char. Une fanfare suivait en jouant en alternance des airs de recueuillement puis des airs festifs au rythme desquels les porteurs avancaient. Vu d'en arriere, le mastodonte de char se balancait de droite a gauche, de droite a gauche, lentement, tranquillement, sans cesse. Quelques dizaines de metres en arriere du ''saint rédempteur'' avancait un autre char, plus modeste (mais tout de meme imposant), a la gloire de 'Marie''. Celui-ci était cependant porté par des femmes. Pas des clones de rugbymen. Mais des femmes tout ce qu'il y a de plus ''normal''. Simplement des croyantes qui participaient a la procession. A vrai dire, je ne sais pas quel est le poids dudit char. Mais l'image de ces dizaines de porteurs avancant sans mot dire sera pour moi un grand moment de ce voyage. Ah oui, j'allais oublier un détail. Ces croyant étaient partis a midi de leur village qui se trouve a plus de 4 kilometres d'Antigua. Avec leurs chars sur les épaules. Et apres avoir déambulé toute la soirée dans la ville, ils s'en retourneraient dans leur village. Avec leurs chars sur les épaules. Et cela se répeterait durant les 4 dimanches précédant l'apothéose des fetes de Paques, qui sont ici aussi importants que le diwali des indiens, le 24 juin des québécois ou la finale de la coupe du monde de 1998 des francais.

Plus tard dans la soirée, nous avons recroisé a 2 reprises le passage du cortege. La nuit ajoutait a la magie. Des puissants projecteurs alimentés par des groupes électrogenes éclairaient les chars qui avancaient lentement dans les rues de la ville. Quel spectacle saisissant!

En fin de soirée, c'est devant ''la iglesia de la Merced'' que nous avons mangé. Il y régnait la une atmosphere de kermesse. Des centaines de personnes y étaient réunies pour se régaler de mille et un suculents mets offerts par les vendeurs ambulants. Manger local avec les locaux: la meilleure facon de manger de bons plats d'ici et de ne pas tomber malade!

Finalement, c'est avec des images, des sons et des couleur plein la tete que nous avons sagement regagné notre chambre pour aller nous remettre de toutes ces émotions.

2010-03-06 De Montréal a Antigua

Nous vous avions dit de surveiller le blog. Il était évident que nous ne pouvions rester sédentaires trop longtemps. Alors voila. C'est fait. Nous avons ressorti nos sacs a dos du cabanon et avons tranquillement pris le chemin de l'aéroport. Destination du vol: Ciudad de Guatemala. C'est reparti pour 2 semaine de voyage.

Samedi matin, apres une courte nuit de sommeil, Jean-Marie nous a gentiment accompagnés a l'aéroport (le vol étant a 7h00, il va sans dire que le réveil fut plutot matinal!).

Le soleil se leva en arriere du Mont-Royal. Le ciel était parfaitement dégagé. Et a 7h05, les roues de notre avion quitterent le tarmac montréalais. 5 heures plus tard, nous amorcions notre descente vers Mexico ou nous avions une correspondance pour le Guatemala. C'est alors que je me suis rappelé un polmique qui avait eu lieu en 1986. Plus récemment, a l'aube des jeux olympique de Pékin en 2008, un débat sans fin avait éclaté reativement au niveau de pollution qui planait sur la ville hote des jeux. Bien des journalistes en manque d'imagination s'étaient alors égosillé la plume sur les risques que cet air vicié pourrait avoir sur la santé des athletes, sur l'impact que cela pourrait avoir sur les résultats des épreuves, ou bien encore sur la discutable morale de confier des jeux olympiques a un pays aussi peu soucieux de l'environnement. Cette polémique sans fin m'a rappelé celle qui a eu lieu en 1986 lors de la tenue de la coupe du monde de football (ou soccer) au Mexique. On parlait alors partout de la pollution incomaprable de cette mégalopole qui compte aujourd'hui plus de 22 millions d'habitants. Alors nous avons avions amorcé notre descente dpuis quelques minutes, nous avons pu voir les sommets enneigés qui entourent la ville. Un spectacle magnifique. En effet, Mexico est située dans une sorte de cuvette entourée de montagnes. Mais alors que nous nous rapprochions du sol, un phénomene étrange s'offrit a nous. Soudain se trouvait en dessous de nous une sorte de coussin nuageux de couleur brun-orangé. L'avion poursuivit sa descente et le soleil, pourtant si brillant quelques minutes auparavant, disparut lentement dans l'épaisse couche opaque. Nous venions de prendre contact avc le perpétuel nuage de pollution qui surplombe cette ville. Tout simlement pathétique!

Apres pres de 2 heures d'attente, nous embarquions dans notre vol suivant qui nous menerait jusqu'à destination. Rapidement, nous survolions le Guatemala. Vu d'en haut, nous avons pu avoir un bon apercu des heures de routes qui nous attendaient: escarpées a souhait... et apparemment poussiéreuses! Lors de la descente, l'avion décrivit une longue courbe sur sa droite qui nous permit d'admirer les montagnes et les volcans environants. Puis l'avion posa enfin ses roues sur la piste de Ciudad Guatemala qui se trouve a 1500 metres d'altitude.

A notre arrivée, ronde habituelle: immigration, bagages et douanes. Pour notre premiere destination, nous avions prévu de ne pas nous arreter a Ciudad Guatemala mais de tout de suite rejoindre Antigua, a environ 50 kilometres de la. Ciudad Guatemala semble ne pas offrir d'attraits touristiques particuliers et jouit d'une réputation peu enviable pour son inscurité.

Dans notre guide de voyage, il était indiqué qu'une navette reliait régulierement l'aéroport a Antigua. Mais apres avoir demandé a quelques locaux, cela semblait moins évident: ''La navette? Elle part de la bas... mais il y en a pas pour l'instant... elle devait etre pleine et a du partir... juste a attendre qu'une autre arrive!''. C'est bien gentil tout ca mais il est déjà 16h00 et on voudrait pas dormir ici! Finalement, Sylvie a demandé a des personnes qui embarquaient dans un minibus ou ils allaient: Antigua. Il s'agissait de personnes qui venaient faire du bénévolat et dont l'organisateur leur avait réservé ce véhicule. Mais on nous invita a prendre place en leur compagnie. Il n'en fallait pas temps pour que nous nous installions. En effet, nous nous sommes vite rappelés notre premiere devise apprise lors de notre tour du monde: prends-le quand ca passe! L'occasion s'est présentée et nous l'avons saisie... Une heure plus tard, apres avoir emprunté la mythique ''panaméricaine'' (tiens tiens, serait-ce un signe...?), nous arrivions a Antigua. Cette ville classée par l'UNESCO est tres prisée des touristes. Étrangers et guatémalteques. Surtout le samedi. Et nous étions samedi! Le minibus nous déposa devant une auberge. Il ne nous restait plus qu'a trouver une chambre...

Le minibus nous avait déposés devant l'auberge ''el gato negro'' (le chat noir). Ce dernier devant porter malheur, on nous annonca que l'endroit était complet! On nous indiqua ''Kafka'' un peu plus loin sur la rue. Au passage, nous demandions a une autre auberge sur notre chemin. Complet également. Certainement comme la majorité des auberges de la ville! Mais nous ne dormirions pas dans la rue, c'était certain... Finalement, c'est au ''Kafka'' que nous avons trouvé 2 lits dans en dortoir. Sans négocier, nous y avons posé nos sacs. Retour un peu rapide dans le quotidien du backpacking, mais c'est tres bien comme ca. Au moins, nous avions un lit d'assuré pour la nuit!

Une fois installés, nous sommes allés prendre la température de cette petite ville au charme fou: rues pavées, murs colorés et entourée de volcans. Dans la rue se croisaient occidentaux et locaux venus passer la fin de semaine dans ce décor enchanteur. Pour nous, la soirée fut courte. Un peu de poulet au menu et en guise de dessert, une bonne nuit de sommeil.