lundi 23 mars 2009

09-03-03 Muang Ngoi, prise 2

 
Au réveil, le soleil n'était pas encore levé. Non pas qu'il était particulierement tot, mais tout simplement qu'il n'était pas encore parvenu assez haut dans le ciel pour dépasser les montagnes qui nous entouraient. Finalement, un gros point rougeoyant apparu. Mais tout a coup, a cause du contraste thermique entre les chauds rayons du soleil et la fraicheur humide de la foret, la vallée s'emplit de nuages, presque instantanément. Au point que le soleil disparut a nouveau, ne laissant deviner sa présence que par un triste halo lointain. Puis la chaleur prit le dessus et dissipa a nouveau les nuages, laissant reaparaitre le décor enchanteur dans lequel nous nous trouvions. 2 levers de soleil pour une meme journée!

Plus tard, nous avons retrouvé Florian et Sabine pour déjeuner. C'est alors que nous avons décidé de ce que nous allions faire de notre journée: nous avions appris que des chutes d'eau apparemment tres belles se trouvaient un peu plus bas dans la vallée. Pour s'y rendre, il fallait prendre un bateau pour rejoindre un village plus au sud, puis marcher environ 1 heure pour se rendre jusqu'aux cascades. Ne reculant devant aucun défi (celui-ci était particullierement raisonable!), les filles sont parties a la conquete d'un bateau. A midi, nous prenions place dans l'embarcation pour 30 minutes de descente. Nous avons débarqué au village ou bien évidemment, apres avoir payé un droit d'acces au site (!), un jeune homme nous a proposé ses services pour nous conduire jusqu'au site des chutes. Nous sentant confiants de trouver facilement (apres tout, si c'est si beau, bien du monde vient ici... il nous suffirait don de suivre le chemin!), nous avons décliné poliment son offre et nous sommes dans la direction qu'on nous avait indiqué. Une curiosité attira notre attention. Le long du chemin, des poteaux en bambou soutenaient une dizaine de lignes électriques différentes, faites de fil datant d'un autre temps et attaché par de simples morceaux de scotch (ruban gommé). Toutes ces lignes partaient directement en direction de la petite vallée au fond de laquelle se trouvaient les montagnes. Étonnant... ils doivent apporter l'électricité jusqu'à des cabanes qui doivent s'y trouver... Nous avons continué sur le chemin qui longeait une petite riviere. De l'eau... on a qu'a remonter le long et nous devrions arriver directement aux cascades. Élémentaire. Le chemin traversa la riviere. Nous avons continué encore. A un moment, nous avons été étonnés par le manque de traces de chaussures sur le chemin malgré la fréquentation réguliere de l'endroit par des touristes. Les touristes portent toujours des chaussures, des tongs, des gougounes de plage, mais sont rarement pieds-nus lorsqu'ils partent en balade. Qu'importe... nous avons tout de meme poursuivi notre chemin. Nous avons traversé des champs occupés par d'énormes buffles qui se roulaient dans d'immenses flaques de boue. Nous avons remonté a contre courant la riviere. Nous avons traversé des rizieres. Nous avons enjambé des barrieres. Nous sommes passés dans des forets. Mais apres 1h30 de marche, toujours pas de chutes. Cessant d'écouter notre orgueuil et nous pliant a notre raison, nous avons fait demi-tour, le couteau dans l'ame. En redescendant, nous avons croisé des laotiens qui coupaient du bois. L'expression sur leur visage en nous voyant nous fit tout de suite comprendre que nous n'étions pas au bon endroit. En effet, leur non verbal sembla dire: ''tiens, des touristes par ici, c'est tellement rare d'en voir de si proche!'' Finalement, en leur disant ''waterfall'', ils ont vite deviné ce que nous cherchions. D'un geste de la main, un vieil homme a balayé les feuilles pour dessiner parterre 2 ronds ''mountain'', un trait sinueux ''river'', et un ''X'' ''waterfall''. En effet, il y avait bien un croisement entre 2 rivieres. Nous avions choisi le mauvais coté! Nous avons donc refait a l'envers le chemin. En aperevant de loin ou l'autre riviere devait etre, nous avons coupé a travers les rizieres. En marchant sur les murets de glaise formant les paliers et en considérant que nous sommes a la saison seche, nous avons eu un aperçu de la difficulté que doit etre le travail dans les rizieres lorsque l'argile transforme chaque pas en aventure, faisant risquer la chute a chaque fois que vous mettez un pied parterre. Finalement, nous avons retrouvé la riviere tant attendue. Nous lavons alors remonté jusqu'à entrer dans un environnement bien plus humide et plus arboré. Au fur et a mesure que nous avancions, la riviere se changeait en petits bassins qui se deversaient les uns dans les autres. Puis les bassins se sont agrandis. Les chutes sont devenues toujours plus hautes. Les pieds dans l'eau, nous avons remonté tous ces étages. A un moment, un escalier en bambou avait été aménagé pour gravir une cascade d'envriron une dizaine de metres. Nous avons continué ainsi jusqu'à arriver a une cascade magnifique, d'environ 20 metres de haut. Un peu vidés par les efforts fournis pour arriver jusque la (en considérant que nous avions pris le chemin des écoliers!) et trempés de sueur, il ne nous restait plus qu'a nous jeter dans cette baignoire naturelle turquoise qui nous tendait les bras. La fraicheur de l'eau contrasta avec la chaleur qui régnait. Mais quel régal de se sentir ainsi, dans un endroit aussi idyllique que lorsque Tom Cruise se baigne sous les cascades Jamaique dans le film ''cocktail''.

Apres un bon bain, il était déjà temps de rentrer retrouver notre bateau qui nous attendait. Le retour fut bien évidemment plus rapide que l'aller. En redescendant, nous avons traversé une petite vallée de rizieres en palier qui étaient cultivées. Quel spectacle splendide que la lumiere du soleil déclinant qui illuminait les rizieres de leur vert étincellant. Certaines photos prises a cete occasion feront cetainement partie des meilleures du voyage. Puis nous avons traversé a nouveau la riviere, celle que nous aurions du traverser a l'aller. Un autre détail attira notre regard. Au milieu de la riviere, des sortes de petits barrages avaient été aménagés, obligeant l'eau a passer par une sorte d'entonnoir en béton qui créait alors une petite chute d'éau artificielle. Et dans cette chute se trouvaient des tiges métalliques pourvues d'une hélice et surmontées d'une sorte de moteur électrique dont partait un fil... supporté par des bambous! En fait, il s'agissait de mini-centrales hydro-électriques. Les habitants utilisaient la force de l'eau de la riviere pour faire tourner une hélice qui entrainait un générateur, produisant ainsi l'électricité nécessaire a leurs modestes besoins quotidiens. Les fils que nous avions vu en début d'apres-midi provenaient donc chacun de l'une de ces mini-centrales.

Finalement, nous sommes arrivés au village ou nous atetndait bel et bien notre bateau. En passant a travers les maisons, je n'ai pu m'empecher d'imaginer le jeune homme qui nous avait proposé ses services pour nous conduire jusqu'aux chutes. S'il nous a vu, il a du rire un bon coup en sachant que nous avions pris autant de temps pour faire l'aller-retour jusqu'aux cascades!

La remontée de la Nam Ou se fit sans embuches, nous offrant une fois de plus le spectacle merveilleux de la vie s'éparant d'une riviere au coucher du soleil. Le soir, nous avons mangé dans un restaurant dont l'enseigne disait sans remords: ''nous servons aussi de la nourriture laotienne'' (cette petite phrase donne a elle seule une idée des effets pervers et catastrophiques que nous, touristes, avons sur les communautés autochtones, en ne nous intéressant pas réllement a leur culture et en nous attendant a retrouver systématiquement nos standards, meme a l'autre bout du monde, perdus dans les montagnes laotiennes). Nous étions tous les 4 emballés a l'idée de manger dans un restaurant dont la carte sortirait des traditionnels ''omelette – riz frit au poulet – nouilles frites au porc''. Devant une carte aussi intéressante, nous avons finalement consentis tout naturellement de mettre en commun nos expériences culinaires. Les plus extaordinaires ont consisté en des pousses de bambou au porc et des fleures de bananiers en sauce. Un pur délice pour les papilles, tout d'abord, mais aussi pour l'esprit en se disant qu'on a vraiment mangé quelque chose d'exotique, de différent... de laotien finalement! Et alors que nous mangions, une personne qui passait dans la rue s'écria ''eh, salut vous 2!''. Il s'agissait d'une française que nous avions rencontrée 1 mois ½ plus tot a Kampot, au Cambodge. Quand on vous disait que ke monde est pas si grand que ça! Finalement, tous ensemble, nous sommes allés prendre un verre au ''bar'' du village. Un petit endroit fait de bambou et aménagé de façon fort agréable. Mais a 22h30, couvre-feu oblige (c'est la Loi au Laos!), on nous a gentiment demandé de regagner nos guesthouses pour la nuit... De toute façon, les génératrices venaient d'etre arretées, ce qui venait de plonger le village dans le noir! C'est donc a la lumiere de nos frontales que nous avons repris le chemin de terre faisant office de rue principale pour rejoindre notre lit.

Le lendemain matin, nos sacs sur le dos, nous avons rejoint le grand escalier menant a la riviere pour prendre le bateau du retour. Il nous conduirait a Non Khiew ou Florian et Sabine prendraient un autre bateau pour Luang Prabang alors que nous, nous resterions une nuit dans le village avant de rejoindre Luang Prabang le surlendemain. Un dernier petit déjeuner avec vue sur la riviere et il était déjà temps d'embarquer.

A suivre...
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09-03-02 Un trek a Muang Ngoi

 

Le rendez-vous était a 9h00. Nous avions laissé notre gros sacs a dos a la guesthouse jusqu'à demain. Nous nous sommes présentés au guide avec seulement nos ''daypacks'' (petits sacs a dos de jour). Il nous présenta a son tour les 2 personnes qui nous accompagneraient durant ces 2 jours: Sabine et Florian. Ils sont allemands et sont en voyage au Laos pour quelques semaines. Nous avons rempli nos gourdes d'eau et a 9h20, nous étions déjà sur les chemins.

La promenade commença tranquillement. Un petit chemin longeant des rizieres qui comblaient une petite vallée étroite. Apres environ 45 minutes, nous sommes arrivés au pied d'une grotte. C'ést la que se réfugiaient les gens de la région lorsque dans les années 60, les B52 américains déversaient de leurs entrailles bombes en tous genres et mines anti-peronnel. On le sait peu, mais le Laos est le pays qui a fait l'objet de l'une des plus grandes campagnes de bombardement de l'histoire, détenant par le fait meme le triste record de pays ayant reçu le plus de bombes en une seule journée. Puis nous nous sommes remis en route. Environ une heure plus tard, nous sommes arrivés dans un premier village. Notre guide nous donna ''quartier libre'' pour flaner dans les environs pendant qu'il préparait le repas. Nous avons ainsi pu nous promener parmi les maisons, a observer la vie qui battait son plein. Des hommes jouaient a la pétanque alors que d'autres forgeaint des lames de machettes (grands couteaux utilisés entres autres pour couper des branches dans la foret). Partout, une quantité impressionnante d'animaux circuait: des chiens, des vaches, des cochons (ressemblant plus a des sangliers a cause de leur couleur noire), des poules et des coqs chantant a tue-tete. Des femmes se lavaient ou préparaient a manger. Au milieu du village, une grande casserole était posée su un feu ardent. Dedeans, des légumes étaient en train de boullir (il s'agissait de nourriture pour les cochons). Il était déjà temps de retrouver notre guide pour manger.

Apres avoir avalé nos sandwiches, nous sommes repartis a l'assaut des chemins. A la vue du chemin que nous empruntions, nous avons tout de suiet compris que l'histoire serait moins évidente. En effet, le sentier se fit plus étroit et la pente plus raide. Il faisait une chaleur écrasante. Par chance, nous étions régulierement a l'ombre de bambous ou d'arbres. Il en fut ainsi pendant environ 2h30. Montée. Descente. Montée. Descente. Etc. La derniere montée fut toute aussi exigeante que longue. Apres avoir fait une pause pour reprendre notre souffle et nous réhydrater, nous sommes repartis a travers une foret de bambous qui se transforma en foret tropicale. Notre guidepointa du doigt une crete sur noter droite. 'Voilà le vilage''. Tout en haut de la montagne qui se trouvai sur notre droite, on pouvait apercevoir des toits en feuille de bamabou dépasser des arbres. 20 minutes plus tard, nous arrivions devant l'entrée du village.

Avant d'entrer dans le village, sur la droite, nous remarquions un tableau noir posé au fond d'une pergola faite de bois et recouverte de feuilles de treillis de bambou: nous étions devant l'école. Nous avons passé les marches de bois qui enjambaient la barriere entourant le village (afin d'éviter que n'importe quel animal extérieur n'y entre) et avons pris notre premier contact avec cet environnement si nouveau. On se serait cru dans une émission de ''national geographic'' montrant la vie de tribus irsuthes. Aucune ne route ne menait jusqu'ici. Tout ce que nous pouvions voir y était parvenu a dos d'homme. Une trentaine de maisons de bois recouvrait une aire de glaise compactée. Une fine poussiere flottait en permanence. Il faisait chaud. On nous a montré un endroit ou nous assoir (une table et un banc confectionnés a l'aide de bambou). Puis on nous a fait faire le tour de nos ''quartiers''. Le logement était une case en bambou divisée en 3. Dans chaque section se trouvait un matelas sur le sol ajouré. Les murs étaient faits de bambou tressé qui laissait des espaces si grands que l'on pouvait voir dehors. Les toilettes étaient ''a la turque'', dans une hutte elle aussi en bambous, dont l'intimité n'avait rien a envier a celle de la chambre. La douche était le point d'eau qui arrive dehors, au milieu des maisons, un simple tuyau a 1 metre de hauteur sur une dalle de béton. Sans que n'ayons aucune ambition de vouloir passer notre vie ici (auquel cas quelques améliorations fonctionnelles auraient été nécessaires), nous devons avouer que le dépayasement fut total. Apres avoir été nous laver (vous imaginerez sans problemes la nécessité d'une telle étape apres des heures passées a grimper sous le soleil laotien), nous nous sommes retrouvés sur le petit banc pour étancher notre soif avec une biere et un coca-cola (apportés jusqu'ici a dos d'Homme) passablement chauds (il ny a pas de réfrigérateur!). L'observation de la vie qui se tramait autour était un pur délice. Des enfants jouaient au tennis-ballon avec un filet a 1m75 de haut et une balle faite de bambou tressé. Leur agilité et leur dextérité étaient un spectacle en soi. Pendant ce temps, d'autres enfants, plus jeunes, revenaient de la riviere ou ils avaient été pecher. Ils portaient dans leur main leur ''harpon-maison'' et sur leur tete leur masque de plongée, noir et rond, un peu a la Cousteau des années 70! En dessous de sa maison, une jeune femme séparait le riz de sa cosse. Son outil était constitué d'un mortier dans lequel le riz se trouvait. Le pilon était relié a un long manche monté sur un pivot, tel une balançoire pour enfants. Son enfant attaché dans le dos, elle montait du le bout du manche, ce qui faisait monter le pilon dans les airs, puis s'en retirait, ce qui laissait retomber le pilon dans le mortier. Apres plusieurs minutes a répéter cette opération strictement manuelle, les grains de riz s'étaient séparés de leur cosse. Il ne restait plus qu'a les trier! Justement, en avant de sa maison, une vieille femme s'affairait a séparer le grain de la cosse. A l'aide d'un grand plateau en osier terssé, elle faisait sauter ce mélange d'un geste ferme mais précis. La cosse, légere, s'envolait en avant du panier. Le grain, plus lourd, retombait dans le plateau. Ainsi, elle répéta son geste, inlassablement, jusqu'à avoir assez de riz pour préparer le repas de sa famille.

En avant d'une autre maison, un homme revenant de la foret déposa un panier dans lequel un animal s'agitait. Sa femme sortit de la maison, y plongea sa main, et ressortit un petit animal d'une vingtaine de centimetres. Une sorte de gros rat aux incisives prépondérantes, mais au museau arrondi et a la queue plus courte. Il s'agissait d'une variété de taupes que l'on retrouve par ici. La femme saisit l'animal dans une main et une machette dans l'autre. Elle asséna un coup derriere la tete de la bete qui tomba groguie. Alors elle lui retourna la tete sur un billot en bois, et dans un grand coup, fit sauter les dents du pauvre animal qui se réveilla et se mit a gesticuler de douleur, le sang giglant de sa bouche privée de ses grosses ratounes. Alors la femme posa la bete par terre qui se mit a tourner en rond de maniere hystérique, cherchant par tous les moyens de se cacher. Mais en vain. Elle était attachée par une patte au plancher de bambou. Amusés, les enfants jouerent un peu avec le pauvre animal hébété, le soulevant par la patte, le faisant tourner en l'air, puis le jeterent au sol avant d'aller vaquer a d'autres occupations. La taupe en était quitte pour un peu de repos... avant de passer a la casserole.

Le soleil se coucha, laissant place a une belle lune qui fut la bienvenue pour apporter un peu de lumiere dans ce village du bout du monde. Le guide prépara notre repas. Vers 20h00 commença la classe du soir, pour les adultes. A l'aide d'un livre (que les villageois doivent acheter au marché), les adultes étudient divers sujets de la vie quotidienne, comme le calcul ou le controle des naissances. Pour ce dernier point, il faut savoir que les jeunes filles se marient ici aux environs de 12 ans et enfantent généralement aussitôt que leur corps en devient capable. Autant dire tres jeune. Ce qui génere une explosion de la population de moins de 20 ans. Qui plus est, le VIH ne semblant pas encore etre une trop grande source de problemes au Laos (mais pouvant le devenir a tout moment), la prévention est tres grande de la part des autorités. Maintenant, a savoir si le message passe réllement, c'est une autre histoire. Mais au moins, il est diffusé. C'est donc a la lumiere de 2 ampoules alimentées par une hélice reliée a un alternateur dans la riviere située en contrebas, et entourés de nos hotes d'un soir, perchés sur notre montagne, que nous avons assisté a cette leçon nocturne. Quel moment inoubliable. Puis, dans la fraicheur de la nuit, il était temps d'aller dormir car demain s'annonçait comme une autre bonne journée de marche.

Le réveil fut, encore une fois, rythmé par le chant des coqs, bien avant l'heure du réveil. Mais cette fois-ci, ils ne se lamentaient pas au loin. Ils étaient en avant de notre porte! Le petit déjeuner arriva rapidement: un thé (un vrai, avec juste des herbes du coin jetées dans un verre d'eau chaude) et une soupe. On prépara nos sacs a dos, et a 9h00, nous enjambions la cloture du village pour repartir a la conquete des chemins.

La magie reprit sans délais. Apres avoir gravi une premiere crete, nous avons franchi une sorte de petit col qui nous offrit une vue splendide: en avant de nous s'étendait une vallée verdoyante d'une foret semi-tropicale qui remontait sur le versant de la montagne opposée qui elle se terminait par une vertigineuse falaise karstyque. Et comme pour équilibrer l'opposition entre une nature luxuriante et une paroi désertique, un filet de nuages planait par dessus la plaine, comme si on avait saupoudré la scene de quelques flocons blancs. Mais cette vision éphémere de beauté n'étant réservée qu'aux leves-tot, elle disparut quelques instants apres que nous ayons franchi le col. La matinée fut alors une symphonie de montées et de descentes, allant crescendo de ''pianissimo'' a ''fortissimo'', avec tout de meme quelques ''mezzo forte'' au passage. Les paysages se succédaient, de foret tropicale parsemée de papilons multicolores a plantations de gingembre, de pentes raides et arides a riviere cachées. Finalement, apres une ultime ascension sous le torride soleil de midi, nous avons rejoint la riviere Nam Ou ou nous attendait un bateau... et 2 canoes.

Flanqués de nos maillots de bain, nous avons alors entrepris la descente de la Nam Ou en canoe. Mais étant a la saison seche, le niveau de la riviere se trouvant donc fort bas, le débit était plutot faible, ce qui nous obligea a pagayer ardemment. Apres une heure a pagayer dans ce décor sommes toutes idyllique, nous avons fait une pause-repas sur une plage ou notre guide nous attendait. Puis nous avons embarqué a nouveau dans nos canoes pour l'ultime étape vers Muang Ngoi Neua. Apres de petits rapides, nous nous sommes autorisés une petite pause baignade. Parés de nos gilets de sauvetage, nous avons remonté a pieds les rapides pour nous mettre a l'eau en amont, nous laissant ainsi porter dans des eaux a peine tumultueuses. Enfin, la journée achevant, il était temps de regagner le village pour nous reposer enfin d'une aussi grande dépense d'adrénaline en aussi peu de temps. Mais avant tout, Sylvie et Sabine sont allées acheter des cahiers et des stylos qu'elles ont apporté a l'agence qui avait organisé notre trek afin qu'elle les apporte au village lors de leur prochain départ. Cela n'est qu'un petit geste, mais nous sommes certains qu'il sera le bienvenu pour la dispensation des cours aux enfants et aux adultes. Apres avoir finalisé le tout, nous avons enfin pu mériter une biere bien fraiche sur une terrasse en l'agréale compagnie de Florian et Sabine. Par la suite, un bon repas ensemble et nous étions prets a aller au lit!

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09-03-01 Muang Ngoi

 

Le minibus n'étant pas plein, nous avons en quelques sortes pu bénficier d'un transport semi-privé. Le luxe sur une route aussi défoncée. Nous sommes arrivés a Nong Khiaw a 13h30. De la un, un bateau partait quelques minutes apres pour Nuang Noi, notre destination finale. Le dernier bateau de la journée. Ouf...

2 catégories de bateau sillonnent les grands fleuves de la rgion: les ''slow boat'' et les ''fast boat''. Les seconds se retrouvant principalement sur le Mékong, c'est un de ceux de la premiere catégorie que nous prenions pour remonter la riviere Nam Ou. Ces longs bateaux traditionnels sont composés d'une coque en bois d'environ 1 metrre de large et d'une qunizaine de metres de long, sur laquelle on a fixé une sorte de toit confectionné a partir d'une bache bleue en nylon. Le pilote se trouve assis en avant, sur un petit tabouret de bois, et conduit son embarcation a l'aide d'un petit volant tel a celui que vous utilisez tous les jours dans votre auto. L'ensemble est mu par un moteur de voiture, solidement installé en arriere de l'embarcation.

On nous fit signe d'embarquer. On installa nos sacs a dos sur l'arriere du bateau. Un long banc en bois courait de chaque coté de la coque. Nous étions loin d'etre seuls. Une trentaine d'autres personnes en sacs dos devaient prendre place avec nous. Il paraissait évident que la promiscuité ajoutée a la torpeur de la journée allait nous offrir une bonne suée. Alors que nous nous attendions a partir, d'autres ''backpackers'' apparurent en haut du long escalier qui menait jusqu'aux bateaux. Mais nous étions déjà serrés a un point tel que chacun de nous devait rever secretement d'étre une sardine en boite, auquel cas il aurait été moins comprimé que ce que nous ne l'étions la. On se poussa autant que nous le pouvions. On se tassa. On se compressa. Finalement, un autre bateau se colla au notre et un groupe de thailandais qui prenait place dans le bateau se leva pour sauter dedans. Nous avons appris par la suite que, trouvant la situation insupportable, ils avaient décidé d'en louer a leurs frais. Alors, le pilote tourna la clé dans le contact et le moteur rugit. Pour vous donner une idée du bruit que cela pouvait générer, enlevez le pot d'échappement de votre voiture et asseyez vous par terre en avant du moteur. Vous comprendrez alors ce que rythma l'heure suivante. Heureusement le paysage nous fir rapidement oublier le bruit infernal du moteur. La Nam Ou est a cet endroit encore assez vaste par endroit malgré la saison seche dans laquelle nous sommes actuellement. La riviere est un élément central et déterminent de la vie des gens. Elle contient l'eau qui permet de boire, d'arroser les jardins, de se laver, de pecher, de transporter des biens, et bien d'autres choses encore. Tout le long, sur les rives, ce fut un tableau vivant. Des buffles se prélassaient sur les plages de sable alors que d'autres se rafraichissaient, ne laissant dépasser que leurs narines et leurs yeux. Des hommes lançaient leur filet de peche. Des enfants observaient le fond avc leur masque en tenant a la main un harpon ''fait maison'' pour attraper de petits poissons se cachant sour les roches. Les femmes lavaient le linge ou nettoyaient des légumes en vue du repas. Des bateaux montaient ou descendaient la riviere chargés de produits frais, de bois, de caisses de biere ou de touristes. Bref. Un spectacle incessant et O combien fascinant. Autour de nous. l'éau était calme. Mais il nous fallut aussi remonter des rapides qui étaient parfois agités. Le pilote fasisait monter les tours du moteur et nous embarquions dans des eaux tumultueuses. Nous étions éclaboussés. Le bateau tanguait, a droite, a gauche. Le courant frappait contre la coque et nous déviait de notre trajectoire. Les rochers a fleur d'eau passaient a quelques centimetres. En avant, le pilote menait son bateau de main de maitre, connaissant parfaitement le secteur dans ses moindres recoins. Tel un pilote de formule 1 qui enchaine les virages avec une précision chirurgicale, plaçant l'avant de son engin a un endroit précis ou faisant pivoter l'arriere pour éviter un écueuil, il savait parfaitement ce qu'il faisait. Finalement, apres une heure qui passa a toute allure, nous sommes arrivés a Muang Noi Nueua. Sur le bord de la riviere, une rangée impressionnante de bungalows annonçait notre victoire. Tout autour se trouvaient des montagnes plutot escarpées, faisant paraître le village tel un biou dans son écrin. Le bateau s'immobilisa en bas de l'immense escaler de béton (qui jure un peu avec le reste du décor) et nous avons pris nos sacs a dos pour entreprendre son ascension.

Il nous fallut peu de temps pour touver une chambre. Plusieurs guesthouses offrant des bungalows nous annonçant qu'elles étaient completes (malgré des prix horriblement élevés!), nous avons fini par en trouver une qui avait une chambre de disponible. Apres une petite négociation d'usage, nous avons posé nos sacs, contents de ne pas devoir passer des heures a chercher. Puis nous sommes partis prendre un rafraichissement afin de sceller cette portion de transport.

Apres un sompueux coucher de soleil entre les montagnes qui faisaient face au village, nous nous sommes arretés a un bureau d'information touristique qui proposait des activités dans la région. On pouvait faire vu trekking, sur 1 ou 2 journées, du kayak, aller voi des chutes, etc. Finalement, nous avons réservé pour 2 jours de trekking (avec une nuit dans un village ethnique) et un retour au village en Kayak. Il ne nous resta qu'a aller manger un morceau avant d'aller nous coucher. Il nous faudrait etre en forme.

A suivre...
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dimanche 8 mars 2009

09-02-27 Udomxay


Udomxay est une ville de transit. On la traverse. On y mange. Au pire, on y change de bus. Mais on ne s'y arrete rarement plus de quelques heures. Mais nous avions décidé de faire différent et avions planigié d'y passer 2 jours. Cela nous permettrait de couper en 2 notre route vers Muang Mgoi Neua.

Finalement, les occidentaux du tuck-tuck avaient raison. Il nous fallu une bonne quinzaine de minutes pour rejoindre la gare de bus. Le véhicule filait a bonne allure et c'est transis de froid que nous sommes arrivés pour acheter nos billets. Chanceux, nous avons eu les 2 derniers de disponibles. Nos sacs a dos ont été hissés sur le toit et nous nous sommes entassés sur la derniere rangée de sieges du minibus. Le trajet dura 4 heures, tel que prévu, malgré une route en piteux état. Le conducteur connaissait son affaire!

Arrivés a Udomxay en milieu de journée, nous avons trouvé une guesthouse pour les 2 nuits a venir. La chaleur étant accablante, nous sommes restés tranquilles jusqu'en fin d'apres midi. Et vers 17h00, nous avons été dans les locaux de la croix rouge qui propose un sauna aux herbes et des massages. Nous nous sommes donc payés un peu de nom temps. Le sauna est ici assez rudimentaire: un cabane sur pilotis en dessous de laquelle un récipient d'eau chaude agrémentée d'herbes et d'écorces aromatiques est chauffée par un ardent feu de bois. La vapeur odorante ainsi produite est alors dirigée dans les cabines de sauna (hommes et femmes étant séparés) situées tous juste au dessus. Simple et terriblement efficace. Puis nous avons eu droit a un massage laotien, qui a une lointaine filiation avec le massage suédois. A la différence prêt que l'huile de massage est remplacée par du beaume du tigre. Autant dire que ça chauffe, surtout quand les pores de la peau ont été largement ouverts par la température élevée d'un sauna! Finalement, tout détendus, nous sommes allés manger dans une petit restaurant de rue avant d'aller nous coucher.

Le lendemain, nous avons loué une moto avec l'ambition de rejoindre un petit village, a pres de 30 kilometres de la, et dans lequel se trouveraient des sources d'eau chaude. Sur notre moto chinoise, nous avons donc roulé sur une petite route sinueuse avant darriver a ce village. Tout d'abord, nous avons visité le temple qui était tout aussi modeste que coquet. En en sortant, on obtenait une vue superbe sur la riviere qui passait en contrebas, quelques jeunes moines assis dans l'herbe contemplant eux aussi les activités qui s'y déroulaient. Dans le champ en avant, une femme faisait séher au soleil des algues collectées dans la riviere et qui, apres avoir été applaties, agrémentées de grains de sésame et frites, seraient transformées en une sorte de chips fort savoureuses. Nous sommes remontés en selle a la recherche des sources d'eau chaude. Nous avons alors tourné sur un petit chemin de terre qui longeait la riviere. Apres avoir traversé un village, le chemin se mit a gimper le long de la montagne. Par endroit, il avait été creusé a meme la paroi particulierement a pic. De la, nous avions une vue absolument fabuleuse sur la plaine. En contrebas, sur la riviere, une dizaine de radeaux de bambou descendaient lentement avec leur ''batelier'', puis se sont engouffrés dans des rapides. Il s'agit de la façon dont les laotiens procedent pour descendre les bambous (tres utilisés dans la construction des maisons) depuis les hauteurs vers les vallées ou ils sont travaillés avant d'etre utilisés, exactement comme on l'a fait des années durant avec les pitounes(troncs d'arbre) au Québec que l'on faisait descendre par flottaison. Ne trouvant pas de sources dans les parages, nous avons fait demi-tour puis avons demandé au village ou ellespouvaient bien se trouver. Finalement, c'est tout simplement sur le bord de la riviere qu'une timide source livrait un peu d'eau. Rien d'extraordinaire. Et encore moins de chaleur! Finalement, nous avons décidé de pique-niquer sur le bord de la riviere. Nous y avons rencontré un japonais qui était la depuis 2 ans en temps que controleur anti-drogue. Son travail consistait a s'assurer que les populations locales avaient bel et bien cessé la culture du pavot en échange de financements importants de la part du gouvernement japonais. 2 ans dans ce village et 10 jours de vacances par année. Voilà 2 ans qu'il n'était pas sorti de la. Quel courage!

Nous avons finalement repris la route de Udomxay. Nous sommes tout de meme allés voir une autre source d'eau chaude qui était indiquée quelques kilometres plus loin sur la route de Luang Nam Tha. La, il nous a fallu traverser un village, puis des champs avant d'arriver au bord d'une riviere a l'eau douteuse. Un trou entourré de béton laissait échapper un filet d'eau brunatre qui n'inspirait pas confiance. Ne voulant pas prendre un quelconque risque sanitaire, nous avons fait demi-tour pour retourner en ville. Apres avoir rendu notre ''pétrolette' chinoise, nous sommes allés manger afin d'avoir le ventre plein pour aller au lit.

Le lendemain matin, nous nous sommes levés tot pour arriver en avance a la gare de bus. En effet, les transports étant parfois assurés par de petits véhicules, il n'est pas rare qu'ils partent bien avant l'heure prévus s'ils sont déjà pleins. Par conséquent, ne voulant pas passer une nuit de plus dans cette ville de passage, nous sommes arrivés une heure avant l'heure de départ prévue. Mais comble de malchance, le minibus n'étant pas plein, c'est avec une heure de retard que nous sommes partis en direction de Nong Khiaw.

A suivre...

09-02-23 Luang Namtha, prise 2


De retour a Luang Namtha, nous nous sommes faits déposer en avant de la guesthouse ou nous avions dormi 3 jours auparavant. Une fois installés, nous avons été louer des motos pour partir a la découverte des environs.

Notre itinéraire du jour fut en direction de chutes d'eau a quelques kilometres de la. Un petit bout de route puis quelques kilometres sur un chemin de terre qui longeait le flanc d'une montagne. En contrebas, les rizieres resplendissaient de leur vert fluorescent. D'ici, le coucher de soleil serait certainement incroyable. Puis nous avons traversé un village de l'ethnie des Lolo (prononcer Loro) et sommes arrivés dans un cul de sac, au pied d'une montagne. On devait garer sa moto et payer un droit d'acces pour rejoindre les chutes. Mais ce village était reconnu pour une de ses spécialités: le papier de bambou. En effet, au bord de la petite riviere, des femmes se tenaient devant de grands panneaux ressemblant a des tableaux blancs. En fait, il s'agissait de cadres en bambou sur lesquels était tendue une toile de jute. Dans un pilon, elles broyaient des morceaux de bambou avec de l'eau afin d'obtenir un mélange relativement liquide. Elles couchaient les toiles de jute parterre et y répendaient le précieux liquide. L'eau s'écoulait a travers le tissu, ne laissant qu'une mince couche de pulpe de bambou. Les femmes relevaient alors la toile, les inclinaient tel un chevalet de peintre, et laissaient sécher le tout au soleil. Peu de temps apres, la fine couche de bambou avait séché. Elles pouvaient alors recommencer le processus jusqu'à obtenir une feuille de l'épaisseur désirée. Une fois cette épaisseur atteinte, il ne leur restait qu'a décoller minutieusement la feuille de papier de son support. Le résultat était une feuille de papier au grain un peu gros mais aux propriétés tres appréciées des dessinateurs. Apres avoir observé longuement ce processus méconnu, des femmes du village sont descendues nous voir pour nous proposer leur artisanat. Sylvie et Ninon ayant craqué pour le meme modele de tunique, nous sommes tous allés dans la maison de la femme qui les confectionnait pour les habitantes du village. Sa maison, comme toutes les autes, était constituée d'une ossature en bois recouverte de feuilles de palmier. Les murs sont faits de bambou, laissant entrer la lumiere et toutes formes de vie ailée ou a pattes. Une grande piece sert a faire le feu, cuisiner, travailler, manger, dormir et toute autre chose de la vie quotidienne. D'un sac plastique, la femme a sorti quelques tuniques. 3 pour adultes. Un peu plus en taille enfants. Toutes faites de ses petites mains agiles. Finalement, apres les essais de circonstance et l'inévitable négociation, Sylvie et Ninon sont reparties en arborant leur nouvelle tenue. En roulant, les laotiens que nous avons croisé ont semblé beaucoup apprécier qu'elles portent aussi fierement une telle tenue locale. Sur le chemin de retour, nous avons en effet pu admirer le solei qui s'en allait lentement en arriere des montagnes. Le rouge orangé donnait aux rizieres une couleur indescriptblement envoutante. Le panorama était absolulment magique. Comme sur une carte postale. Nous avons bifurqué sur une petit chemin qui s'en alait droit dans les rizieres. La, dans les canaux servant a irriguer les palliers, les habitants du village d'au dessus était descendus pour le bain du soir. Petits et grands se baignaient allegrement dans la joie et la bonne humeur. Les enfants n'ont pas pu résister a l'appel de l'eau. Ils se sont donc baignés avec les autres enfants qui semblaient bien contents d'une telle volonté de partager cet instant privilégié. Apres une apres-midi aussi riche, c'est la tete remplie de souvenirs inoubliables que nous avons repris la route de Luang Namtha pour prendre une douche et manger avant d'aller nous coucher.

Le lendemain, apres nous etre mis quelque chose dans l'estomac, nous avons enfourché a nouveau nos motos pour aller visiter d'autres villages. Sur la route, plusieurs mariages étaient en cours. Il faut savoir qu'au Laos, les mariages prennent une dimension toute particuliere. Tout d'abord par le nombre de personnes qui y assistent. On dépasse facilement le millier d'invités. On loue alors des chapitaux que l'on installe en avant de la maison, dans la rue, dans le jardin ou dans le champ d'a coté. On y installe des dizaines (voire des centaines) de tables et le nombre de chaises nécessaire. Un systeme de son surdimmensionné est aussi de rigueur afin de bien faire entendre le son de l'orchestre. Enfin, il faut noter que les festivités s'étallent habituellement 3 jours (contre 7 auparavant). Nulle besoin alors de vous expliquer que l'on ait besoin de tuer plusieurs boeufs par jour pour nourrir autant de convives et que l'on ait recours a de pleins camions de biere pour étancher leur soif sans fin. Il faut voir les tables de mariages avec des dizaines de biere sur chacune d'elles. Cela a quelque chose de surréaliste. Le tout étant une gracieuseté des parents. Wow... vraiment impresionnant.

Nous avons finalement tourné sur des chemins moins fréquentés. Ainsi, nous avons roulé sans itinéraire précis. Nous avons traversé des villages. Des rizieres. Des champs de canne a sucre. Des rivieres. La chaleur atteignant son paroxysme, nous nous sommes arretés au bord d'une riviere pour nous y rafraichir. Des enfants y jouaient et ont semblé bien surpris de nous voir ici. Apres quelques leçons de natation pour Ninon, Louise et Félix dans les petits rapides, nous avons sorti les feuilles et les crayons de couleur pour une grande séance de dessin. Tous les enfants, petits et grands, se sont beaucoup amusés a coucher sur papier les images qui leurs passaient par la tete. Et lorsqu'il a été temps de ramasser les affaires, contrairement a la crainte que nous avions de voir les enfants partir avec les crayons, chacun d'entres eux a sagement rangé ceux qu'ils avaient dans les mains ou qui trainaient autour, sans jamais essayer d'en garder. Quel bel exemple de partage et de respect. Apres une autre si belle journée, nous avons pris le chemin du retour, des images plein la tete, du plaisir plein le coeur. Le soir, nous avons pris notre dernier repas tous ensemble. En effet, le lendemain matin, la petite famille prenait la route de Huay Xai, a la frontiere de la Thailande ou ils se rendaient.

Le 25 février, nous nous sommes donc levés de bonne heure pour dire aurevoir a tout le monde. Entassés dans le gros 4x4 gris, les sacs dans la boite du pick-up, ils sont partis pour continuer leur voyage, en Thailande pour quelques jours puis en Indonésie dans la rgion de Bali. Bon voyage a vous 5 qui avez été si agréables a voyager et dont la cohésion est un exemple de bonheur. Ainsi seuls, nous avons été déjeuner afin de planifier nos prochaines journées. Aujourd'hui, ce serait vélo. Demain, nous partirions pour Udomxay, a 4 heures de la, sur la route de Luang Prabang, afin de couper le voyage en 2 en évitant une pleine journée de bus. Mais avant de partir sur 2 roues, il me fallait appeler l'ambassade du Canada a Bangkok afin d'en savoir un peu plus sur les formalités pour obtenir un nouveau passeport. Cela fut fait rapidement (merci Internet!) et on m'a gentiment expliqué que cela serait possible contre 2 semaines de temps et quelques 150$ de frais. Cher, mais c'est ainsi! Ainsi rassurés, nous avons donc été louer des vélos de montagne pour aller explorer les environs. Apres avoir longé la route de Luang Namtha, nous avons pris une fois plus un de ces petits chemins de terre dont la région regorge. Ainsi, avec la discrétion que des vélos nous permettent d'avoir, nous avons roulé une bonne partie de la journée, traversant les uns apres les autres des villages ethniques, en observant consciencieusement la vie qui et l'activité qui s'y déroulaient. Le marchand de glace ambulant se promenait lui aussi de village en village, un haut parleur accroché en avant de son vélo jouant sans cesse une petite musique qui annonçait son arrivée. En fin de journée nous avons regagné Luang Namtha par la route principale. Tout au long des quelques kilometres d'asphalte noire nous ramenenant en ville, nous avons remarqué pres d'une dizaine de fois des croix faites a la bombe de peinture blanche traçaient une courbe pour se terminer soit par le dessin d'une moto, soit plus tristement par celui d'un corps. C'était la le résultat des nombeux accidents qui survenaient lorsque les personnes qui assistaient aux nombreux mariages en repartaient passablement affectés par la beerlao ou bien par le lao-lao, alcool de riz local aux capacités ennivrantes sans commune mesute!

Le soir meme, nous sommes allés au marché pour un dernier repas a Luang Nam Tha.Une grosse soupe aux nouilles de riz. En guise de dessert, une crepe au chocolat. Il était temps d'aller dormir pour reposer nos corps fatigués d'une telle journée déxercice.

Le lendemain matin, nous nous sommes levés tot pour aller déjeuner avant de rejoindre la gare de bus toute proche. Mais en marchant en direction de ladite gare de bus, un tuck-tuck avec 3 occidentaux s'est arreté a notre hauteur: ''Vous allez ou comme ça? -A la gare de bus. -Pour ou? -Pour Udomxay. -Alors montez! -Mais c'est juste la, a quelques dizaines de metres... -Non! Elle est maintenant a l'extérieur de la ville, a 15 minutes de tuck-tuck!''. Dans la fraicheur et l'humidité du matin, nous avons donc embarqué dans ce tuck-tuck un peu providentiel pour rejoindre la gare de bus d'ou nous partirions pour Udomxay.

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09-02-21 Muang Sing


Muang Sing est une petite ville située a l'extreme nord-ouest du Laos, a 50 kilometres au nord de Luang Namtha (soit 2 heures de route!) et a seulement 10 kilometres de la frontiere chinoise. La pincipale raison qui nous a conduit dans cette bourglade était, selon notre cher Lonely Planet, la possibilité de faire des treks dans la région, permettant de visiter les villages de communautés laotiennes.

Apres les 2 heures réglementaires de bus, nous sommes arrivés dans un petit village aux allures de far-west. Une chaleur torride. Des bourrasques de vent emportant tout ce qui trainait dans des tourbillons de poussiere. Une rue principale aux magasins semblant désertés et aux gueshouses paraissant vides. Le bus nous a débarqués devant une guesthouse qui était ''recommandée'' dans le guide. Du rudimentaire en concentré! Finalement, nous avons posé nos sacs sur le bord de la route. Les filles sont parties d'un bord, Alexandre de l'autre, tout ayant le meme objectif: trouver quelque chose de mieux pour dormir. Finalement, une guesthouse légerement en arriere de la rue principale nous offrit un confort fort acceptable. Dans la torpeur de cet apres-midi de fin février, nous avons pris le reste de la journée plutot ''relax''.

Le lendemain matin, la journée a commencé aussi tranquillement que la précédente ne s'était terminée. En milieu de journée, apres avoir désespérément cherché un trek intéressant et abordable, nous avons finalement loué des vélos. En effet, si le village a déjà été plus dynamique en termes d'offres d'activités pour les touristes, il semble que le calme soit retombé depuis quelques années, entrainant par la meme occasion la fermeture de plusieurs services du genre. Malgré tout, enfin véhiculés, nous sommes partis sur la route principale, celle qui rejoignait la Chine. tout le long, nus avons croisé de gros camions lourdement chargés de canne a sucre. Apres etre allés faire peser leur cargaison au village, ils prenaient directement la direction de l'extraordinaire consommateur de matieres premieres qu'est la Chine. 4 kilometres avant la frontiere (il n'aurait pas fait bon la dépasser en vélo sans le savoir!), nous avons bifurqué sur la droite, sur un petit chemin de terre. Traversant les champs de canne a sucre en cours de récolte, nous sommes arrivés dans un petit village. A notre arrivée, les femmes n'ont pas manqué de nous accueuillir avec dans les bras quelques articles confectionnés par leurs soins. Apres avoir passé un peu de temps a déambuler entre les maisons et le soleil approchant de la ligne d'horizon, nous avons rebroussé chemin. Mais dans la decente, un petit caillou pointu se trouva bien intéressé par un pneu du vélo d'Alex. De cette renconte inattendue et bien involontaire naquit une crevaison. Finalement, c'est assis derriere moi et tenant son vélo a bout de bras que nous avons complété la dzaine de kilometres qui nous séparaient du village.

Le soir, apres concertation, nous avons décidé que nous écourterions notre passage a Muang Sing pour retourner sur Luang Namtha. La, il serait finalement bien plus facile d'organiser des activités. Apres un bons repas dans l'un des 2 restaurants de la rue principale du village, nous avons rejoint nos quartiers.

Le lendemain matin, réveil un peu tot pour aller jusqu'à la gare de bus qui jouxtait le marché. Apres avoir acheté nos billets, nous avons fait le plein de couleurs, d'odeurs et de petits pains avant de prendre notre moyen de locomotion pour Luang Namtha.

A suivre...

09-02-20 Luang Namtha


Comme vous l'avez remarqué depuis le début de notre voyage, les transports ont souvent constitué une part importante de nos récits. Et pour cause. Ils sont bien souvent aux antipodes de ce que nous connaissons dans nos contrées, tant en termes de véhicules, de conditions météo, d'état des routes, de conduite, de durée ou bien encore de paysages. Celui qui allait nous conduire de Luang Prabang a Luang Namtha ne déorgerait pas a la regle.

Tout commença par une petite frayeur. Bégnigne, certes. Le minibus privé (il est parfois agréable de se payer un peu de confort!), payé d'avance, devait venir nous chercher a la guesthouse pour 8 heures du matin. Prévoyant, nous étions en avant de la porte des 7h30, ce qui nous permit d'avaler un café. A 8h15, le minibus ne se montrant pas, Delphine et Sylvie ont proposé d'aller jusqu'au marché pour acheter de quoi déjeuner. Il nous suffirait de passer les prendre une fois notre transport arrivé. Mais a 8h30, toujours personne. A ce moment la, j'ai vraiment cru que nous nous étions fait avoir et que nous allions cevoir batailler fort pour essayer de retrouver la trace de notre argent. Mais a 8h5, un minibus se stationna en avant de la guesthouse et nous cria la destination: notre véhicule était enfin la! Apres avoir rempli l'espace arriere de nos encombrants sacs, nous sommes partis récupérer les filles et avons pris la direction de Luang Namtha. La premiere heure et demie de route fut (presque) idéale. Un véhicule particulierement confortable, une jolie petite route relativement droite longeant la riviere Nam Ou et ses gorges absolument magnifiques, et un revetement en état particulierement bon comparativement a ce que nous avions eu la chance de voir jusque la au Laos. Nous filions a vive allure. 120 kilometres en 1h30. Ça fait du 80 de moyenne. A ce rythme la, les 240 kilometres a faire ne prendront jamais les 8 heures annoncées. Cependant, ce rapide calcul mathématique fut la parfaite illustration de l'une des regles de voyage que nous avons établies (et qui feront l'objet d'un post a part entiere), a savoir que ''quand c'est trop beau pour etre vrai... c'est que ce ne doit pas etre vrai!''. A peine avais-je fini de retourner l'équation ''240kilometres / 80km/h = 3heures'' que le cauchemar commença. Comme le carosse de Cendrillon se transforma en une abominable citrouille aussitôt les 12 coups de minuits ayant sonné, la route si fierement chérie se transforma en un abominable champ de mines de la seconde guerre mondiale serpentant le long de la montagne. Des virages en épingles serrés a souhaits. Des trous partout. Plus d'asphalte par endroits. La route affaissée a d'autres. Si bien qu'il fallait se mettre en 1ere vitesse pour passer. L'enfer. Heureusement, le paysage compensait largement l'état lamentable de la route. Nous avons sillonné a travers les montagnes du nord de Laos, passant sans cesse d'une vallée a un col, puis a une autre vallée, et ainsi de suite. Nous avons traversé des villages éloignés de tout ou vivent presque en autarcie diverses ethnies laotiennes. Le long de la route, les femmes battaient de longues herbes servant a confectionner des balais (vous comprendrez que cette activité ait attir l'attention du spécialiste en hygiene et salubrité!) ou vendaient des pousses de bambou (qui constituent un met tres prisé ici). Les enfants, s'ils n'étaient pas avec leur mere, jouaient et couraient partout, souvent les fesses a l'air, en jouant entre eux ou a attraper les animaux tels que les cochons, les chiens ou les poules qu'ils rencontraient. Les hommes travaillaient dans les forets ou s'affrontaient a la pétanque autour d'une beerlao (biere laotienne). Finalement, apres un arret a Udomxay vers 13h00 pour manger, nous sommes arrivés a 18h00, soit... 8 heures de route apres notre départ. Quelle journée éprouvante. Malgré cela, les enfants sont demeurrés calmes, silencieux, profitant meme du voyage pour dormir. Merci a tous les 3 d'etre d'aussi bons voyageurs malgré votre jeune age.

Aussi vidés, nous avons posé nos sacs dans une guesthouse fort agréable avant d'aller prendre un verre puis manger. Finalement, a la vue du peu d'activités qui semblaient disponibles depuis Luang Namtha, et malgré le fait que nous avions initialement prévu de passer au moins 2 nuits ici, nous avons changé nos plans et décidé que nous repartions des le lendemain matin pous Muang Sing, a 52 kilometres plus au nord, ou plutot... a 2 heures de route! D'apres nos guides de voyages, il s'agissait la d'un endroit privilégié pour partir explorer la région et ses nombreux villages de minorités ethniques.

Le lendemain matin, a 9 heures, nous étions a la gare de bus pour essayer de rejoindre Muang Sing.

A suivre...

09-02-17 Luang Prabang, prise 2


Le bus partait a 8 heures. Il fallait etre a la gare en avance pour etre certains d'y avoir des places (a 7, on prend pas de chances!). Le réveil fut donc matinal. Un café. une brioche. Un tucktuck. Et nous y voici! Le bus local serait bien évidemment moins confortable que le minibus climatisé que nous avions pris a l'aller. Mais c'était tres bien ainsi. Apres avoir acheté nos billets, nous avons eu la chance d'avoir les derniers sieges de disponibles. Pas les dernieres places, car il y a toujours de la place dans le bus au Laos. Mais un siege. Un vrai. Car un siege de bus, aussi inconfortable soit-il, est toujours bien plus confortable qu'une chaise en plastique pour enfants placée au milieu de l'allée ou qu'un sac de riz posé a terre. Et ayant gouté a la route a l'aller, il vallait mieux avoir son postérieur posé sur quelquchose moindrement coussiné, faute de quoi la seule recette valable en arrivant a destination était chiro-masso-ostéo-dorso-pas beau! Évidemment, le bus était plein. A l'intérieur comme a l'extérieur (i.e. le toit). La poussiere entrait de partout. Par les fenetres, bien évidemment, mais aussi par les nombreux trous béant parsemant la garniture du bus: l'habillage de la paroi était absent en de nombreux endroit, si bien que devant le siege des enfants, c'était une brumisation permanente de poussiere qui entrait. Mais tout cela n'a pas empeché notre Fangio de chauffeur de nous conduire a destination aussi vite que nous l'avions fait 4 jours auparavant dans un minibus 12 passagers et ce, malgré une route de terre aussi parsemée de trous que les rues de Montréal au dégel.

Arrivés a Luang Prabang, ce fut l'habituel tuck-tuck jusqu'à la guesthouse. En soirée, nous avons retrouvé Stéphane et Fanny pour prendre un verre manger et planifier notre journée du lendemain (qui serait aussi leur avant-derniere avant de rentrer en France). C'est donc sur le marché de nuit que nous nous sommes assis a un étal pour nous régaler de différents mets locaux, allant de salades variées aux grillades diverses. Quant a nos plans pour le lendemain, ce serait moto et visite des environs.

Le lendemain matin, Alex et moi avons été louer 4 motos. Lorsque tout le monde a été prets, nous sommes alors partis en procession. Mais comment met-on 9 personnes sur 4 motos? Facile: 2 couples = 2 motos. Restent 2 parents et 3 enfants. Donc 1 parent avec 1 enfant et 1 parent avec 2 enfants! Cela a bien fait rire les laotiens qui ont peut-etre eu l'impression de se voir ainsi imités dans leurs habitudes de déplacement! 30 kilometres et de magnifiques vallées de rizieres en palliers plus tard, nous sommes arrivés au pied du parc des chutes. Il s'agit dun endroit tres réputé dans la région, tant pour la beauté des cascades que pour la couleur turquoise de l'eau qui y coule. En effet, apres quelques centaines de metres sur une route asphaltée, nous avons débouché sur de somptueuses chutes d'eau de plusieurs dizaines de metres et en bas desquelles se succédaient des bassins d'eau naturels aux teintes comparables au bleu des plus beaux lagons de Polynésie. J'avais oublié a quel point ce site était beau et c'était comme le découvrir pour la premiere fois. Avec Alex et Syvie, nous avons entrepris de monter au sommet. Par la droite des chutes, on monte au travers du bois dans des marches taillées a meme la glaise qui a durci avec le temps. Au sommet, on traverse le cours d'eau qui alimente les cascades. Une eau transparente dont le fond est illuminé par la lumiere du soleil qui filtre a travers les arbres. Puis nous sommes redescendus par lautre coté ou des marches en bois ont été aménagées pour faciliter la circulation des visiteurs. En arrivant en bas, nous avons rejoint de reste du groupe pour manger au bord des bassins formés par la riviere. Puis nous nous sommes baignés dans ces eaux envoutantes (mais tout de meme particulierement fraiches avec leurs 18 degrés Celsuis). Plus tard, nous avons rejoint un autre bassin un peu plus bas qui ressemblait plus a une cour de récréation pour jeunes adultes qu'a une paisible riviere: une cascade permettait de plonger dans ce lagon naturel et une corde a noeuds accrochée a un arbre permettait de s'y jeter en faisant toutes sortes d'acrobaties. Autant dire que nous ne nous sommes pas faits prier pour aller nous y amuser!

Apres avoir dépensé autant de calories dans l'eau, il était temps de remettre le cap sur Luang Prabang. En chemin, nous nous sommes arretés au détour d'un chemin qui menait vers des rizieres. Nous avons stationné nos motos sous un arbre et nous sommes dirigés vers les cultures. Puis nous avons emprunté les petits monticules d'argile qui séparent les palliers de rizieres pour nous rendre au centre des champs ou tronait un amas de terre. La, au beau milieu du vert fluorescent des rizieres, nous nous sommes assis, chacun de nous profitant a sa maniere de ce moment privilégié. Delphine faisait une aquarelle de cet environnement magique. Fanny et Sylvie imortalisaient la scene en prenant des photos. Stéphane s'émerveillait de l'endroit. Alex et moi découpions des mangues pour le gouter des enfants...

Le temps filant, et toute bonne chose ayant une fin, nous avons du quitter la magie du moment pour revenir aux considérations plus matérialistes de l'heure a laquelle nous devions ramener les motos! Nous avons regagné nos 2 roues et avons fait chauffer l'asphalte (bon, ok... presque...) jusqu'à Luang prabang. Le soir, Alex s'est chargé de mettre un film aux enfants (vive la technologie et les ordinateurs portables!), ce qui nous a permis de passer le reste de la soirée ''entre grands''.

Le lendemain matin, école oblige, les enfant avaient du travail. Nous, de notre bord, il nous fallait régler quelques questionnements pour la suite de notre itinéraire, dont un majeur: il se trouve que mon passeport commence a etre bien plein etdevrait etre rempli avant la fin de notre voyage, ce qui n'est pas tres pratique pour y faire apposer des tampons et des visas. Qui plus est, certains pays vous refusent tout simplement l'entrée sur leur territoire (et vous renvoient immédiatement d'ou vous venez!) s'il ne vous reste pas 1 page entierement vierge. Voulant éviter toute problématique de ce genre, il me faut faire faire un nouveau passeport... a 20 000 kilometres de chez nous... C'est pas gagné! D'autre part, il nous faut obtenir de l'information sur la délivrance des visas pour la Chine car c'est dans maintenant moins de 2 mois que nous devrions y entrer pour 1 mois. Pour essayer de trouver des solutions a ces problématiques (et bien d'autres), nous avons trouvé un café proposant une connexion Wifi gratuite a ses clients. Parfait... il vont nous avoir un bon moment! Finalement, nous avons passé la majeure partie de la journée dans cet établissement, ce qui nous a permis d'obtenir nombre de réponses (pas toutes tres encourageantes) a certaines questions que nous nous posions. Le soir, nous avons retrouvé Stéphane et Fanny qui avaient passé la journée a visiter les charmes de la ville. Puis nous avons mangé sur le marché avant de trouver une terrasse plus formelle pour feter tous ensemble les 8 ans de Louise. Mais apres ce moment joyeux, le temps fut venu de dire aurevoir a Stéphane et Fanny qui repartaient des les lendemain matin pour Bangkok, puis pour Paris le soir meme. Bon voyage! Quant a nous 7, nous avions loué un minibus qui nous emeneraient des le lendemain matin a Luang Namtha, a 8 heures de route plus au nord. Il était donc temps d'aller nous coucher pour etre en forme pour cette longue journée de transport qui s'annonçait.

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09-02-13 Xayabury


A la vue de la difficulté a rejoindre cette ville et la relative jeunesse du festival des éléphants (c'était seulement la 3e édtion cette année), nous nous attendions a quelquechose de relativement modeste. Mais lorsque le minibus est arrivé dans la plaine des activités, nous avons tout de suite compris que l'ampleur serait tout autre de celle que nous pensions. Partout, des centaines d'étals de vendeurs d'articles en tous genres (vetements, quincaillerie, nourriture, stands de jeu, artisanat, etc.). Une scene de spectacle tronait au milieu d'un champ. Et au loin, des éléphants. Beaucoup d'éléphants!

Le tuck-tuck nous a donc déposés devant le gymnase de la ville ou se tenait l'équipe assurant la gestion des ''homestays''. En fait, quelques mois auparavant, l'organisation avait fait un appel aux habitants de Xayabury afin de savoir qui serait intéressé a accueillir des visiteurs chez eux. Nous avions donc réservé par courriel afin de dormir selon de mode d'hébergement appelé ''homestay'' (logement chez l'habitant). On nous avait logé dans la maison No27, qui se trouvait non loin de la. On nous a également remis une carte du site du festival qui nous a permis de réaliser l'ampleur de l'événement. Nous avons donc sanglé nos sacs a dos et nous sommes mis en quete de ladite maison No27. Elle se trouvait de l'autre coté du pont enjambant la riviere, tout juste a la sortie du site du festival. En arrivant, nous nous sommes retrouvés dans une sorte de petit hangar en bois dans lequel avaient été aménagées 5 chambres. Des personnes s'affairaient a nettoyer les lieux qui avaient besoin d'un sérieux coup de balai. D'autres visiteurs semblaient déjà avoir pris place dans des chambres. Cela nous inquiéta quelque peu car le lendemain, ma cousine Delphine, son mari, leurs 3 enfants et una autre couple d'amis devaient nous retrouver dans ce meme endroit, mais il ne semblait plus y avoir de places disponibles malgré le fait que nous avions réservé. Qui plus est, il me fut impossible d'expliquer la situation a nos hotes du fait qu'ils ne parlaient pas un mot d'anglais... Pas rassurant, mais comme le dit souvent un bon ami, ''dans la vie, il n'y a pas de problemes... juste des solutions'' (n'est-ce pas Alain?). Finalement, un vieux laotien voisin qui parlait français vint a notre rescousse et permit de rétablir la communication. La situation était claire et tout le monde aurait un lit demain soir. Quant a nous, on nous installa dans un une chambre ou était déjà installé quelqu'un. Nous partagerions donc nos quartiers avec Glen, un anglais venu lui aussi pour le festival. Les chambres étaient sommaires, c'est a dire un matelas par terre, une couverture et une moustiquaire. Cependant, malgré l'apparente désorganisation qui semblait régner, on avait mis a la disposition de chaque visiteur une serviette, du savon et du shampoing. Les toilettes étaient dehors, a la turque, tandis que pour la douche, ce serait a l'eau froide et au baquet. Rudimentaire mais efficace.

En fin d'apres midi, nous sommes retournés sur le site du festival pour nous donner un meilleur aperçu de ce qui s'annonçait pour les 2 prochains jours. Un programme détaillait de ce qui allait s'y passer, heure par heure. Cette plaine des activités comportait de nombreux sites qui seraient utilisés au cours du festival, tant pour le divertissement ( la scene pour les spectacles, le cinéma en plein air, les jeux pour les enfants, etc.) que pour les événements reliés directement aux éléphants (la zone de démonstration de travail, le lieu de la cérémonie de bénédiction, le départ des promenades, le bain, le buffet, etc.). Outre l'étendue physique et géographique du festival, nous avons été impressionnés par le nombre de visiteurs. En effet, a la tombée de la nuit, des milliers (et plus certainement des dizaines de milliers) de personnes ont afflué sur le site pour rendre part a la premiere des activités, soit un concert sur la scene principale. Une véritable marée humaine déferlait, engorgeant le pont qui arrivait depuis la ville et remplissant les stationnements de véhicules. Alors que la fraicheur et l'humidité avaient chassé la chaleur toride de la journée, il était temps pour nous d'aller nous coucher.

Le lendemain matin, malgré le bruit ambiant qui avait commencé a 4h30, nous nous sommes levés a 6h30 car l'ouverture officielle du festival avait lieu a 8h00 au stade de la ville. Mais alors que nous déjeunions sur le bord de la rue, la marée humaine de la veille semblait s'etre inversée des milliers de personnes convergeant a présent vers le stade de la ville. Arrivés au stade, apres avoir passé la sécurité et la fouille (étonnat si loin de tout!), nous nous sommes retrouvés devant une scene étonnante: des milliers de personnes entourant un immense terrain sur lequel prenaient place fanfarres, majorettes, porteurs de drapeaux et groupes en costumes traditionnels qui représentaient les différentes régions. En avant d'eux, sur une immense scene arborant conjointement le drapeau laotien et la banniere rouge flanquée du marteau et de la faucille, se trouvait une immense table en arriere de laquelle prenait place une brochette impressionnante d'officiels, confortablement installés dans de gros fauteuils de bureau et de gros canapés de cuir. S'y trouvaient le vice premier-ministre, nombre de ministres et encore plus de dignitaires de haut rang. Un discours tres ''formel'' eut lieu, tout le monde a applaudi lorsque demandé, et la cérémonie d'ouverture a commencé. Digne des jeux olympiques, mais en version Xayabury, Laos. 2 porteurs de drapeaux (devinez lesquels!) ont ouvert le défilé. La fanfarre les a suivis. Et d'en arriere d'un bosquet jouxtant le terrain sont apparus les éléphants, certains étant vetus de grands tissus traditionnels. Ils ont défilé ainsi devant les officiels avant de prendre la grande rue rectiligne qui menait a la plaine des activités. Tout le long de ce long boulevard, des milliers de personnes avaient pris place pour saluer le passage de ces animaux tant vénérés, les gater de fruits et de canne a sucre, et accessoirement se faire prendre en photo en avant de ces mastodontes. De notre bord, malgré la foule, Céline (la française que nous avions rencontré quelques jours auparavant a Dondet) nous avait retrouvés. Elle avait fait 3 jours et 2 nuits de bus pour assister au festival. Elle était arrivée la veille mais avait eu besoin d'un peu de repos pour reprendre le dessus...

Tous les 3, nous avons alors imité les gens en rejoignant lesite du festival. Arrivés au pont en avant de notre homestay, les éléphants bifurquaient sur le coté afin de rejoindre la riviere. C'est donc par l'eau qu'ils la traversaient, donnant aux spectateurs amassés sur le pont une scene absolument merveilleuse: ces pachydermes dirigés par leur cornac (ou ''mahout'' en lao) passant a gué offraient un spectacle somptueux. Puis nous avons été nous promener au milieu des des activités. L'espace de démonstration de travail: 4 éléphants montraient leur savoir faire pour tirer avec des chaines, faire rouler avec leurs pattes ou soulever avec leurs défenses des troncs d'arbres de plusieurs centaines de kilos. L'espace photo: des éléphants et leur cornac se pretaient généreusement aux objectifs des visiteurs en prenant sur leur dos les enfants ébahis par cet animal massif et si gracieux a la fois. La zone de promenades: bien évidemment, moyennant finances, il était possible de faire des tours a dos d'éléphant, ce que des milliers de personnes n'ont pas manqué de faire durant ces 2 jours. Le baci: il s'agit de la cérémonie de bénédiction chez les boudhistes. Les cornacs et leur éléphant se sont installés en rond autour d'une immense sculpture composée de fleurs et en avant de laquelle se trouvainet des moines drappés de lur sarong orange. Ils ont déployé un long fil de cotton qui permit de connecter les animaux, leur dresseur et les moines. S'en suivit la cérémonie du baci au cours de laquelle se succéderent chants, ofrrandes et bénédiction. Pendant 30 minutes, sous un soleil de plomb, les pachydermes sont restés ainsi, immobiles face a la scene, sans montrer trop de signes d'impatience. Ax environs de midi, le soleil ayant atteint son zénith et la chaleur devaenant particulierement difficile a supporter pour les occidentaux que noussommes, les activités furent suspendues jusqu'en milieu d'apres midi. La plaine des activités se vida alors aussi vite qu'elle ne s'était remplie, la marée humaine empruntant le chemin de retour. Nous avons alors été manger puis, la chaleur empechant toute activité extérieure, nous sommes allés nous reposer dans notre ''chambre''. Aussi exténuée que nous, Céline s'endormit sur une pile de matelas posés par terre. En milieu d'apres midi, nous avons été réveillés par des voix d'enfants auxquels Céline répondit ''tiens, je crois que la famille de Marius vient d'arriver''! Ma cousine Delphine (pour les adeptes du blog, c'est la fille de Claire avec qui nous sommes allés au Maroc et que nous avons recroisée a Hanoi), Alexandre son conjoint, leurs 3 enfants (Louise, Félix et Ninon) et un couple d'amis a eux (Stéphane et Fanny) venaient tout juste d'arriver de Luang Prabang. C'est donc en famille que nous avons passé le reste de l'apres midi a nous reposer. Qui plus est, plusieurs annes s'étant écoulées depuis la derniere fois que nous nous étions vus, et n'ayant pas encore eu la chance de connaitre mes petits cousins et cousines, il va sans dire que nous avons refait un peu le Monde et discuté des dernieres nouvelles de la famille.

En fin de journée, nous sommes tout de meme retournés du coté des activités pour profiter de l'action. Et pendant que les grands savouraient sagement une bonne ''beerlao'', les enfants ont eu bien du plaisir a jouer dans les gigantesques jeux gonflables présents pour l'occasion et a lancer quelques fléchettes a l'un des nombreux stands de ballons. La journée ayant été bien remplie pour tout le monde, nous sommes rentrés tot pour etre en forme pour le lendemain.

Le lendemain matin, la procession des éléphants partait a nouveau du stade de la ville pour défiler sur la rue principale (qui passait en avant de notre homestay). Sachant qu'ils n'emprunteraient pas le pont mais traverseraient par la riviere, nous sommes partis nous installer sur la rive opposée pour mieux les voir traverser. Avec Louise et Félix, nous avons mis les pieds dans l'eau (jusqu'à mi-cuisse) pour nous poster aux premieres loges, une sorte d'ile formée au milieu de la riviere. Les éléphants allaient passer a quelques metres de nous. Et alors que je finissais de faire traverser Louise (qui a traversé a sec dans mes bras!), les pachydermes se sont montrés sur la rive droite. Un a un, ils sont descendus et ont allegrement franchi le metre et quelques d'eau qu'il devait y avoir. Ils ont ainsi défilé a tour de rôle a une dizaine de metres de nous. Il est alors étrange de réaliser qu'on peut passer en si peu de temps d'un sentiment d'infinie confiance a un sentiment de petitesse indescriptible! Cette situation privilégiée nous alors permis de bien voir comment les éléphants étaient dirigés par leur dresseur. Celui-ci était assis sur la tete de l'éléphant, ses pieds et ses jambes placés en arriere des immenses oreilles de la bete. Dans sa main, il tenait un baton muni d'une pique métallique. C'eat donc grace a une savante combinaison de mots, de mouvements de ses pieds et de ses jambes, et de manpulation de sa pique métallique sur le crane du pachyderme (sans le blesser car la peau es particulierement épaisse!) que le cornac donnait ses ordres au pachydermes qui s'exécutait sans trop rechigner. Cela paraissait si facile... Et pourtant!

Alors que les éléphants se succédaient (plus de 60 d'un coup, ça fait pas mal!), les premiers du défilé ont commencé a prendre leur bain en arriere de nous. Débarassés de l'attirail qui leur permet de transporter des personnes, ils se dirigeaient dans le centre de la riviere avec leur cornac sur la tete. La, on pouvait observer toute la force du dressage dont avait fait preuve chaque animal. Mais en meme temps, on ne pouvait qu'admirer la grace et l'agilité que ces derniers savaient déployer en se retournant et en se secouant sans jamais écraser leur frele dresseur. Une complicité évidente entre l'homme et l'animal qui devait donner des résultats spectaculaires dans le travail quotidien. Sur commande, les éléphants se baissaient, se couchaient, mettaient la tete sous l'eau, frappaient la surface de l'eau a l'aide de leur puissante trompe ou bien encore relevaient leur patte avant a 90 degrés pour permettre a leur dresseur de remonter seur leur tete si celui-ci avait glissé a l'eau!

Apres cet épisode unique qu'eat le bain des éléphants, nous sommes tous partis vers la plaine des activités. Nous avons ainsi fait en famille le tour des évenements jusqu'en fin de matinée. La chaleur aidant, nous avons mis le cap sur une terrasse de restaurant ombragée qui surplombait la riviere. Chanceux que nous sommes, plusieurs éléphants ont profité de la pause de mi-journée pour venir se baigner a nouveau, juste en avant de nous, s'offrant un rafraichissement bien mérité.

En soirée, nous sommes retournés une fois de plus vers les activités dont la fin était proche. Un dernier spectacle allait clore une fin de semaine bien chargée, tant pour les visiteurs, les animaux, leurs dresseurs que les organisateurs.

Le lendemain matin, n'étant au Laos que pour quelques jours, Stéphane et Fanny sont partis de bonne heure pour attraper le bus de Luang Prabang. Le reste de la famille est resté une journée de plus. Apres un réveil rythmé par le chant des coqs et un petit déjeuner relax, nous sommes partis tous les 7 vers le marché pour acheter de quoi manger a midi. Puis nous avons rejoint la riviere ou nous avons trouvé un petit coin d'herbe ou nous poser. Alors que les enfants batifollaient dans l'eau, le pique-nique s'étalla jusqu'en milieu d'apres midi. Le soir, personne ne fit de folies et c'est bien tot que nous nous sommes mis au lit. Car le lendemain matin, nous repartions vers Luang Prabang.

A suivre...